Vers la fin de la 3D passive dans les salles de cinéma ?

Publié le par la Rédaction




Si des films tels qu'Avatar ont permis d'accélérer la numérisation des salles françaises,  il est désormais reconnu que les projections numériques 3D souffrent de sévères limitations. C'est d'ailleurs un problème technique avéré  : les projections 3D sont bien moins lumineuses qu'en 2D. Mais le problème ne se limite pas qu'à la 3D. Depuis Avatar et le succès engendré par les films en 3D relief, de nombreux exploitants ont équipé leur salles de système de projection numérique 3D passive avec écrans métallisés. Et ces salles sont malheureusement exploitées à la fois pour projeter des films en 3D et en 2D. Tout cela alors même que ces toiles n'ont jamais été conçues pour la 2D classique ! 

C'est en partie pour répondre à ces nouvelles problématiques que le président du CNC (Centre nationale du cinéma et de l'image animée), Eric Garandeau, a annoncé à l'occasion de la 6ème Journée des techniques de l’exploitation et de la distribution organisée, qu'un accord a été conclu avec les acteurs de la filière pour améliorer la qualité de projection des salles de cinéma en France. Cet accord vise à appliquer d'ici 5 ans des normes plus élévées en termes de qualité de projection, notamment en termes de luminance, dans les salles de cinéma française. 

Bien que les tenants et aboutissants de cet accord restent relativement flous, cette décision pourrait sonner le glas des écrans métallisés en France. En tout cas, cette manœuvre devrait pousser à termes les exploitants à adopter de nouvelles technologies de projection plus performantes : technologie 3D active voire même les systèmes de projection numérique à source lumineuse laser qui commencent à se profiler... Un groupe de suivi, qui réunira notamment la Commission supérieure technique de l’image et du son et les exploitants de salles, sera forgé prochainement pour trouver les solutions technologiques les plus adaptées pour atteindre ces nouvelles normes. 

Voici un extrait de l'intervention de Eric Garandeau qui résume à elle-seule l'importance de la situation : 

 "On peut  comprendre que la nécessité de faire 
face très rapidement à la plus importante révolution technique jamais enregistrée dans le 
cinéma, et notamment la nécessité de montrer, dans le sillage d’ “AVATAR”, des films en 
relief, ait conduit à des expérimentations parfois hasardeuses voire à des erreurs, et c'est ce 
qui explique le déploiement d'écrans métallisés dans un certain nombre de salles. 
Nous devions donc nécessairement parvenir tous ensemble à un accord, et un accord qui 
soit "gagnant gagnant" pour tous, puisque tout le monde a intérêt à diffuser la meilleure 
image possible.  
C’est dans cet objectif là que nous avons avancé, que nous avons largement concerté avec vous, et j'ai le plaisir de vous annoncer ce matin que nous avons cet accord, et que je 
vais donc prendre la décision suivante : Compte tenu d’une part de la situation actuelle 
du parc de salles, des engagements financiers et contractuels des exploitants, mais aussi 
d’autre part de la nécessité de garantir une qualité de projection conforme aux meilleures 
normes, les standards les plus élevés s’appliqueront dans leur intégralité à la qualité de 
projection dans un délai de cinq ans.
"