Vous aimez la 3D ? Et bien Christopher Nolan pourrait vous en dissuader !

Publié le par la Rédaction



En mal comme en bien, avec ses inconditionnels et ses détracteurs, la 3D fait beaucoup parler d’elle. La sortie évènement, en 2D, d’Inception de Christopher Nolan dans les salles françaises vient réactiver un débat très intéressant portant sur les différentes dimensions d’un tournage d’une œuvre cinématographique : 2D, 3D, profondeur de champ, numérique et argentique.


Le metteur en scène de The Dark Knight a répondu aux questions de nos confrères de SciFiWire, site nouvellement rebaptisé blastr.com. Et les révélations fournies dans le cadre de cette interview se veulent particulièrement intéressantes. Malgré le succès d’Avatar de James Cameron, Christopher Nolan se montre pour le moment plutôt réticent devant l’idée de tourner en 3D relief.


Concernant tout d’abord l’appellation 3D, Nolan crie à l’abus de langage : « Je pense en vérité qu’il est trompeur de parler de la « 3D contre la 2D ». Le cœur de l’imagerie cinématographique repose sur un travail en 3-Dimensions. 95% de la profondeur que l’on perçoit à l’écran provient de manœuvres en termes de résolution, de couleurs et ainsi de suite. Donc l'idée d'appeler un film en 2-D « un film en 2-D » est un peu trompeur. »


Autre argument cité par Nolan : les lunettes et la perte de luminosité associée aux projections 3D au cinéma : « Lorsque vous regardez un film en 2D, vous le regardez à 16 foot-lamberts. Quand vous consultez le même film au travers un procédé 3D conventionnel, vous le regardez à seulement 3 foot-lamberts. C’est une différence massive. Après avoir lutté autant d’années pour que les cinémas bénéficient d’une luminosité idéale, nous regardons désormais les films dans des conditions pires qu’auparavant. ».


Enfin, Nolan aborde les difficultés inhérentes au tournage effectué en 3D relief et le choix imposé de la HD numérique : « Un des éléments dont personne ne parle est que tourner en 3D nécessite d’adopter le format numérique. Et si vous adoptez le ratio 2.40, vous vous limitez à environ 800-900 lignes de résolution (PS : les tournages numériques s'effectuent pour la plupart en résolution 2K) ».


C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles Nolan semble accueillir le processus de conversion en 3D comme une solution d’avenir : « Nous avons effectué des tests de post-conversion pour Inception. Cela a bien marché. Et c’est assez facile à faire mais cela prend un peu de temps. Et nous n’avons pas eu le temps suffisant pour le faire avec Inception dans une qualité proche de ce que je souhaitais... La technologie de post-conversion, je pense, est une technologie d’avenir... ».


Tout cela nous amène à Batman 3. Sera-t-il oui ou non tourné en 3D relief ? Et bien la réponse nous vient de MTV News aux USA. En phase encore embryonnaire, Batman 3 pourrait, non pas être tourné intégralement en 3D relief (tournage numérique) mais en IMAX 2D (argentique 65mm). C’est en tout cas ce que préfèrerait le directeur photo Wally Pfister qui s’est confié de la manière suivante à MTV : « Je dois dire que je suis un gros fan du format IMAX. J’aime l’IMAX plus que la 3D. » Ajoutant par la suite : « Je ne suis pas un grand fan de la 3D....Allez-vous vraiment tirer le meilleur partie de votre histoire avec la 3D ? Lorsque vous séparez différents plans et que vous créez de la profondeur artificielle, pour moi c’est bidon ».


Voilà des révélations assez fracassantes mais qui ont le mérite de relancer le débat entourant la légitimité de la 3D au cinéma. Alors cette 3D : mauvais gadget ou révolution qui prendra du temps ? On vous donne la parole en commentaires de news...