Test Blu-Ray : Zodiac - Director's Cut

Inspiré de l'histoire vraie relative au tueur en série qui effectua plusieurs meurtres à partir de 1969 en Californie, Zodiac réalisé par David Fincher est un film qui au-delà d'un simple thriller constitue une œuvre portant son regard sur l'obsession.

Le réalisateur délivre une incroyable reconstitution de l'interminable enquête policière sur le Zodiac, ce meurtrier qui a su créer son personnage médiatique à l'aide de messages secrets dont les codes furent porteurs d'indications passées, présentes et à venir.

Ce fabuleux long métrage, tourné à l'aide de la caméra HD numérique Viper de Thomson, et décliné ici dans la version du réalisateur avec quelques minutes supplémentaires, est proposé en Blu-Ray Disc avec une édition Director's Cut signée Warner Home Vidéo ?

Que vaut cette édition sur le plan technique ?

Caractéristiques

Vidéo : Transfert 1080p MPEG 4 / AVC
Audio : Anglais, Français, Allemand, Castillan, Italien en Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Multiples
Bonus : Commentaires audio (non sous-titrés), Zodiac décrypté, Les effets visuels de Zodiac, Prévisualisation, Allô-ici Zodiac, Son nom était Arthur Leigh Allen, Bande Annonce

Résumé

Zodiac est un insaisissable tueur en série qui à la fin des années 60 est parvenu à semer littéralement la terreur au sein de toute la Californie. On lui attribue plusieurs meurtres, tentatives de meurtre et enlèvements mais sa notoriété fut conséquente de son caractère mystérieux. Lorsque Paul Avery du San Francisco Chronicle reçoit une lettre remplie de messages codés en provenance du tueur, démarre une longue et finalement interminable enquête policière.

Robert Graysmith, en tant que simple dessinateur de presse, n'était pas destiné à s'intéresser à cette enquête. Mais lorsque ce dernier parvient à décoder avant tout le monde les codes du Zodiac, l'affaire devient pour lui son obsession, le but de sa vie. Robert Graysmith consacra ainsi à cette affaire plusieurs années ainsi que l'écriture de deux romans.

Analyse

Zodiac est un film relativement atypique et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, on sent littéralement à la consultation de ce film le véritable travail de minutie et le souci de réalisme opérés par le réalisateur qui a su recomposer les différents idéaux-types de cette enquête pour le moins mystérieuse.

On assiste en effet au-delà d'un simple thriller à une véritable illustration de l'obsession en tant que comportement humain. Celle-ci vise à la fois héros et anti-héros à savoir Robert Graysmith et le Zodiac. L'obsession est ici présentée de façon réellement intelligente et nuancée selon ce qu'elle touche un être qui par ses meurtres semble avoir perdu depuis longtemps la raison à un homme qui alimente et construit progressivement un centre d'intérêt qui finit par le ronger. En cela, la confrontation finale entre les deux protagonistes qui ici est présentée de façon uniquement visuelle s'agissant d'une simple confrontation de regards acquiert une véritable tournure symbolique. Zodiac par sa présence et son identité dévoilée donne du sens à l'acharnement et aux longues années passées à réfléchir pour Graysmith. Inversement, la présence de Graysmith confère la dimension sacrée qu'a voulu accorder Zodiac à ses meurtres et génère en somme chez le meurtrier ce sentiment qu'un autre a enfin pris en compte son identité et ainsi saisi le sens soit la richesse cachée de ses horribles messages codés. Ce film au-delà d'un simple thriller constitue en quelque sorte un drame éminemment psychologique.

David Fincher n'a pas omis d'évoquer la dimension médiatique du personnage de Zodiac de façon véritablement réaliste. Zodiac n'est pas né en tant que personnage horrible et effrayant. La peur qu'il a suscitée est le fruit d'une représentation alimentée par des faits certes réels mais également des constructions médiatiques. En cela, le rôle de la presse dans la construction de cette figure de légende a logiquement contribué à la fascination pour ce personnage. Une fois celle-ci vérifiée, les médias ont su tirer profit certainement de l'effet business engendré par l'affaire, attirant la vente de journaux, livres et aujourd'hui film. Le réalisateur parvient ainsi à créer une œuvre dans une œuvre et montre comment une histoire « réelle » est finalement construite, déconstruite et reconstruite au fil du temps ; le film contribuant à sa manière à la construction contemporaine de cette figure mystérieuse qu'est Zodiac.

Notons et nous l'évoquerons dans la page suivante que David Fincher a exploité pour la première fois pour l'ensemble d'un tournage la caméra HD numérique Viper de Thomson. Il s'agit ainsi d'une œuvre intégralement tournée en numérique et bien évidemment en haute définition.

Qualité Technique

Vidéo

Avant d'entamer les détails techniques relatifs à cette édition, sachez que ce Blu-Ray Disc propose un transfert très efficace se rangeant parmi les plus belles éditions du marché en termes visuel. Tourné intégralement à l'aide de la caméra numérique Viper de Thomson, transféré en 1080p et encodé en AVC, Zodiac constitue une référence visuelle incontestable qui se range parmi les plus belles éditions testées à ce jour. Sur cette dernière, tout semble effectivement au point.

Dans un premier temps, les détails se révèlent précis, accentués à souhait et le tout bénéficie d'une profondeur de champ efficace assurant aux arrières plans un excellent niveau de détails. L'image bénéficie d'une absence totale de grain, de bruits et autres artefacts. Le rendu conféré par ce transfert laisse ainsi et surtout une impression de fluidité. Les noirs bénéficient d'une excellente profondeur et le spectateur peut logiquement avoir le sentiment d'être présent et toucher en quelques sortes les éléments mis en image. Il en est par exemple des scènes de gros plan où l'on retrouve plein cadre les lettres, enveloppes ou dessins de Zodiac et Graysmith. Le contraste est également fabuleux. Les scènes du lac Barryessa sont à ce titre de vraies merveilles sur le plan visuel. Les autres effets numériques sont présents mais indécelables à l'exemple des éclaboussures de sang effectuées en CGI lors des successives scènes de meurtre.

Pour un film mettant en avant l'importance du réalisme, sachez que l'opération est réussie côté prestation visuelle. Zodiac mérite d'être vu sous une telle qualité technique et c'est du vrai bonheur !

Audio

Malheureusement, Warner Home Vidéo ne propose aucune piste non compressée pour accompagner ce joli transfert. On se contentera ainsi des pistes déclinées en Dolby Digital (640 Kbps) classiques qui remplissent leur rôle de façon efficace mais sans réelle dimension euphorisante. Seul un petit passage sans image exploite une ambiance multicanale (1h43minutes) et une vive impression de mouvements mettant en exergue l'idée d'une piste audio à la dimension enveloppante. La priorité est avant tout accordée aux dialogues et aux effets contribuant à la création des backgrounds et autres éléments participant au réalisme de ce film de Fincher. Il s'agit en somme de pistes audio 5.1 relativement classiques.

Bonus et Conclusion

Commentaires Audio

Zodiac Director's Cut constitue un Blu-Ray Disc de plus où l'éditeur oublie de proposer des sous-titres aux commentaires audio. Et c'est bien dommage tant ces commentaires se veulent sur le papier pour le moins intéressants. On y retrouve dans le premier le réalisateur qui y délivre de nombreux éléments allant des longues recherches opérées sur l'affaire du Zodiac aux détails concrets du tournage. Le second commentaire audio laisse la parole aux acteurs de Zodiac à l'instar de Jake Gyllenhaal, Robert Downey Jr, Brad Fischer, James Vanderblit et James Elroy.

Zodiac déchiffré (54.16 minutes - SD)

Il s'agit ici du making-of du film. Ce documentaire retrace en plusieurs étapes la création de cette production et délivre de nombreuses informations qui se révèlent pertinentes. On y découvre la véritable obsession du réalisateur-amoureux du détail. Cela ira par exemple de la fine recomposition des éléments environnementaux à l'image du lac Berryessa jusqu'à l'évolution des technologies employées de 1969 à 1980 par les journalistes du San Francisco Chronicle, des éléments présents certes en arrière-plan mais qui n'ont pas été omis par le réalisateur et son équipe.

Les effets visuels de Zodiac (15.20 minutes - HD)

Proposé en HD, ce documentaire revient sur les effets spéciaux de cette réalisation, qui objectivement passent bien inaperçus, ce qui constitue un gage de leur qualité. Plusieurs scènes sont retracées : le premier meurtre et les éclaboussures de sang effectuées en numérique, le joli plan de San Francisco de la fin des années 1960, la scène du taxi et la reconstruction du Transamerica Pyramid associée à l'écoulement du temps.

Prévisualisation

Trois scènes permettent de comparer story-board numérique à leur version finale : - Blue Rock Springs - Lake Berryessa - San Francisco

Les Faits : Zodiac parle (1.40.28 minutes - HD)

Décliné en HD, ce documentaire se révèle véritablement riche en contenu. Il revient sur le cas Zodiac en mêlant recompositions, interviews des survivants et autres personnes ayant enquêté sur le meurtrier. Lorsque ce document donne la parole au survivant poignardé au Lac Berryessa, sachez que les témoignages se révèlent fort poignants. On notera par ailleurs les similitudes entre ces témoignages et la recomposition qu'a proposée avec ce film Fincher, des similitudes parfois troublantes.

Suspect Principal : Il s'appelait Arthur Leigh Allen (40.15 minutes - HD)

Sous la même forme que le précédent, ce document revient sur le suspect numéro un de l'affaire Zodiac au travers notamment et à nouveau de témoignages des proches et personnes ayant enquêté sur Leigh Allen. N'omettons pas la présence de la bande annonce du film.

Conclusion :

Avec un transfert étourdissant et de nombreux bonus inédits faisant office de véritables documentaires journalistiques, ce Blu-Ray Disc est une vraie réussite malgré l'absence d'une piste son non compressée qui aurait contribué à faire de cette édition une petite perle rare. Zodiac Director's Cut reste toutefois un Blu-Ray à recommander et cela même vivement !