Test 4K Ultra HD Blu-ray : Kalidor (Red Sonja, 1985)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Afin de s'emparer d'un talisman magique, la maléfique reine Gedren assassine brutalement les prêtresses qui assurent la protection du talisman. Seule survivante, elle se lance dans une quête pour venger sa soeur, qui faisait partie des prêtresses. Elle sera aidée dans sa quête par le puissant guerrier Kalidor, et par d'autres compagnons qui se joindront à eux.
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Qualité Vidéo
MAJ du 22.07.2022 : Il nous est apparu évident qu'un problème fondamental d'étalonnage des couleurs persiste sur certains titres issus du laboratoire français Hiventy. Ce problème ne semble définitivement pas lié au format 4K Ultra HD Blu-ray en lui-même mais à la façon dont est pensée l'étape de l'étalonnage des couleurs lors de la restauration 4K de ces oeuvres spécifiques. Une observation attentive de cette édition de Kalidor nous a permis de mettre en évidence une sérieuse problématique de balance de blancs, avec la présence d'une dérive majeure de teintes vertes imputable à des choix douteux - assumés ou occultés - en amont par les équipes en charge de cette restauration. Le comble repose sur le fait qu'une compensation des teintes chargée de rééquilibrer cette balance de blancs initiale permettrait de retrouver des images moins indigestes qu'il en est actuellement. Oubliez le HDR, WCG, compression HEVC qui se révèlent à ce niveau totalement secondaires. Il en va ici des mesures et décisions fondamentales supervisées en amont par les personnes en charge de la sauvegarde du patrimoine cinématographique !
Sur la base d'une simple observation objective de la bande-annonce de Kalidor mise en ligne le 12 mai 2022 par StudioCanal sur YouTube, voici ce qu'un simple ajustement de balance de blancs rapide permet déjà de retrouver :
Second exemple tiré du disque Blu-ray (2022, remasterisé) qui souffre de défauts identiques soit dit en passant (à 15mn06).
Avant (Blu-ray, 2022, Untouched)
Après (Blu-ray 2022 avec une balance de blancs un peu plus neutre) :
Sorti en 1985 dans les salles de cinéma, Kalidor (Red Sonja) vient de bénéficier d'une restauration 4K intégrale. Celle-ci a été supervisée depuis un nouveau scan (4K, 16-bit) des négatifs originaux réalisé aux Etats-Unis. Le travail de restauration et d'étalonnage des couleurs, qui a nécessité plus de 150 heures de travaux, a été finalisé en France par le Laboratoire Hiventy. Le film est présenté en Dolby Vision, avec un ratio original 2.39 respecté.
Le scan opéré en 4K avait tout pour plaire. Le cadrage a quelque peu été remanié. Kalidor (1985) retrouve une définition et un piqué exemplaires avec une gestion honorable du grain filmique 35mm. Il reste encore quelques pétouilles (de petites tâches pellicules persistantes) et les plans à effet optique demeurent doux. Mais sur ces premiers registres généraux, le bond en avant reste considérable et l'édition Blu-ray Disc (2010) est bien balayée. C'est un fait et il faut le souligner. Mais le feu et le vent viennent du ciel au pays de Kalidor. Et en 2022, les ciels de Red Sonja ont une couleur verte très suspecte ! Bienvenue au pays de l'Heroic-Fantasy revisité par Hiventy. Une nouvelle fois : les nobles efforts réalisés pour restaurer l'identité initiale d'une oeuvre cinématographique sont entachés par des choix d'étalonnage controversés et qui risquent d'irriter plus d'un Home-Cinéphile. Ces choix arbitraires auxquels le laboratoire français nous habitue depuis plusieurs titres commencent à en agacer plus d'un.
Le parti-pris manifeste repose sur l'idée d'émuler un blanc chaud de pellicule dans un souci de fidélité à l'expérience initiale de la projection d'une copie 35mm effectuée en salle (où les blancs n'étaient jamais réellement purs). Cela étant dit, et cette impression commence à devenir problématique : on sent l'identité de ce laboratoire à plein nez dès les premières secondes. Faute de tempérance dans le virage entrepris. Si vous êtes en quête d'immersion harmonieuse, il faudra vous accommoder avec des ciels non plus bleus (ou gris) mais littéralement verts. D'ailleurs nombreuses sont les scènes de Kalidor empruntes de teintes tropicales totalement exacerbées (les robes blancs-crêmes des prêtresses désormais jaunes/olives, la barbe blanche du vieillissant Tad Horino "rajaunie"). Les teintes chair ont été heureusement préservées et quelques couleurs vibrantes se détachent avec gaieté (la fluorescence du talisman magique). La séquence du combat à l'épée en forêt entre Kalidor et Sonja (menant à un match nul) est plus sombre qu'autrefois et reflète un caractère crépusculaire plutôt approprié. L'harmonie étant faite de compromis, le spectateur tentera peut-être de s'accomoder avec ces nouvelles propositions d'étalonnage. Ou pas...
En HDR10, le niveau de luminosité du pixel le plus lumineux de l'ensemble du flux (MaxCLL) s'élève à 1118 nits. Une valeur moyenne des pics de luminosité a été mesurée à 308 nits. De même, sur la globalité du long-métrage, 81.42% des plans sont composés de hautes lumières (avec une médiane de 128 nits). Concernant la compression vidéo HEVC, le bitrate moyen a été mesuré à 67683 kbps et 80420 kbps (avec surcouche Dolby Vision).
Qualité Audio
Peu de changements à se mettre sous la dent sur le registre audio. En somme, pas de remixage Dolby Atmos. La version originale est présentée en DTS-HD Master Audio 5.1 (désormais sous 24-bit, 3791 kbps). Ce mixage 5.1 reste sobre avec très peu d'activité en surround. Pour un rendu finalement assez peu spectaculaire évocant plus la "série B" qu'autre chose. La musique d’Ennio Morricone emporte toutefois l'adhésion. On peut regretter l'absence de VO en version monophonique d'origine. Plus caverneuse et étriquée dans son rendu, la VF est disponible au choix : en DTS-HD Master Audio 5.1 (1880 kbps) et LPCM 2.0.
Bonus
- Arnold Schwarzenegger - L’homme qui portait Hollywood sur ses épaules (16mn18)
- Red Sonja ou Kalidor ? L’origine d’un malentendu (12mn34)
- Renato Casaro - Le dernier affichiste à peindre le cinéma (1h37)
- Bandes-annonces
Conclusion
Louables sont les efforts fournis pour entreprendre une restauration 4K d'une œuvre pourtant mineure. Mais les choix d'étalonnage entrepris par Hiventy risquent encore de soulever agacements et polémiques. A acquérir en connaissance de cause...