Test 4K Ultra HD Blu-ray : Vendredi 13 (1980)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Fermé depuis une vingtaine d'années suite à de mystérieux accidents, le camp de vacances "Crystal Lake" va être rouvert au public. Engagée comme cuisinière, l'étudiante Annie fait de l'auto-stop pour rejoindre ses compagnons. Montée dans un Jeep, elle est assassinée par son conducteur.
Test effectué depuis l'édition import (USA) signée Paramount avec VF et STFR.
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
👻 Au bord du lac...
C'est un lac, calme et sombre, niché au cœur d'un camp de vacances abandonné. L'air est épais, chargé d'une humidité qui s'accroche à la peau comme une fine toile d'araignée. Le silence, brisé seulement par le cri des insectes nocturnes et le craquement des branches, est lourd, presque menaçant. C'est ici l'atmosphère du Camp Crystal Lake, le théâtre macabre du film Vendredi 13.
Sorti en 1980, Vendredi 13 dépasse le simple slasher sanglant. Il explore les thèmes du deuil et de la vengeance, décrivant comment une tragédie peut nourrir une folie destructrice. Au cœur de l'histoire se trouve un drame : la noyade d'un jeune garçon, Jason, dans les eaux obscures du lac. Sa mère, incapable de faire face à cette perte, sombre dans une psychose alimentée par sa douleur.
L'intrigue suit un groupe de jeunes venus préparer le camp pour l'été, inconscients du sombre passé qui hante les lieux. Ils réparent les installations, se détendent, et flirtent sans se douter qu'une menace rôde, prête à frapper. Les meurtres s'enchaînent, laissant planer une tension croissante au fil des scènes.
Le réalisateur Sean S. Cunningham joue avec les codes du slasher tout en employant une caméra subjective pour renforcer l'immersion. En plaçant le spectateur dans la perspective du tueur, il instaure une atmosphère troublante et un sentiment d'inconfort, ajoutant une dimension psychologique au suspense et à la violence. Vendredi 13 s'impose ainsi comme un classique incontournable du cinéma d'horreur, marquant durablement l'imaginaire collectif et redéfinissant les règles du slasher.
Qualité Video
Slasher iconique signé Sean S. Cunningham, Vendredi 13 (1980) a été tourné sous budget restreint et en 35mm. Le tout à l'aide de caméras Panavision Panaflex. Une remasterisation en 4K Dolby Vision a été supervisée en 2022. Le film est disponible en 4K Ultra HD Blu-ray avec cette édition USA signée Paramount. Vendredi 13 (1980) est restitué au ratio 1.85 avec une compression HEVC et du Dolby Vision (ici DV-FEL 12-bit).
En France, la précédente édition Blu-ray (ratio 1.78) remonte à 2009. Pour cette présentation UHD, le film conserve un cadrage similaire, mais cette fois avec l'ajout de fines bandes noires horizontales afin de respecter scrupuleusement le ratio 1.85. On perd ainsi une petite portion d'image, mais le gain en définition compense largement. Malgré quelques imperfections propres à un slasher à petit budget, notamment des défauts de mise au point, l'apport en netteté est appréciable, surtout sur les gros plans des jeunes acteurs. Le grain 35mm est quant à lui restitué avec plus de densité qu'auparavant.
L'étalonnage HDR passe sans accroc à de multiples endroits. Mais il pose des problèmes sur d'autres. L'approche adoptée dans les hautes lumières se révèle atypique, agressive, avec des pics de luminosité extrêmes affectant les scènes en extérieur jour. En HDR10, la qualité du rendu dépendra largement des capacités de votre écran à gérer ces valeurs, ainsi que du processus de tone-mapping mobilisé, rendant les résultats potentiellement variables selon les modèles de chacun. Nous avons mesuré la moyenne des pics lumineux à 823 nits et le maxCLL à 1799 nits, un niveau surprenant pour un film de cette époque, avec des valeurs régulières avoisinant les 1000 nits sur des éléments qui fondamentalement ne devraient pas être aussi lumineux : des zones de ciels, le feuillage lorsque traversé par la lumière naturelle, les vêtements des personnages, ou le célèbre ponton au bord du lac lorsque nos jeunes compagnons s'exposent en maillot de bain au soleil. Même remarque sur les façades des bâtiments, maisons et autres clôtures qui définitivement souffrent aujourd'hui de surexposition.
En ce qui concerne les métadonnées Dolby Vision, censées offrir un mappage de tonalités de meilleure qualité, leurs valeurs nous ont semblé incohérentes. Et elles n'apportent malheureusement aucun avantage notable ici. Aujourd'hui, même avec le tone-mapping Dolby Vision, certaines zones restent surexposées, y compris sur le trim-pass Dolby Vision 100 nits , ce qui semble indiquer une anomalie dans le traitement effectué en amont par l’équipe chargée de l'étalonnage. Les scènes nocturnes, plus sombres que sur le précédent master, présentent des ombres encore plus profondes, rendant certains détails plus difficiles à discerner. On note tout de même une mobilisation formelle de couleurs issues du Wide Color Gamut, avec des verts vifs et saturés pour la végétation environnante, ainsi que des rouges éclatants sur les tenues des jeunes personnages.
Qualité Audio
Autrefois proposée en Dolby TrueHD 5.1, la version originale est désormais restituée en DTS-HD Master Audio 5.1 (3361 kbps) avec un encodage 24-bit. Pas de remixage Atmos à l’horizon, mais le film reste tout à fait appréciable dans cette configuration 5.1. La scène frontale reste prioritaire. Les dialogues sont parfaitement restitués via l'enceinte centrale. Et l’usage des canaux surround, bien que discret, met en valeur des ambiances atmosphériques subtiles, comme les bruits nocturnes des insectes, les passages de véhicules, et les notes évocatrices de la bande originale signée Harry Manfredini. Les puristes regretteront simplement l'absence du mixage monophonique d'origine. Cette édition USA a le mérite d'intégrer une VF Dolby Digital 2.0 Mono (224 kbps) et des sous-titres FR.
Bonus
- Commentaires audio
- Les chroniques de Vendredi 13
- Réunion de Vendredi 13
- Interviews avec les acteurs, les scénaristes et des invités surprise
- Secrets de tournage
- Le réalisateur Sean S.Cunningham
- Scènes inédites
Conclusion
Cet étalonnage HDR laisse apparaître certaines zones d’ombre, avec des contrastes jugés excessifs et une contribution des métadonnées Dolby Vision discutable. C’est d’autant plus regrettable que l’amélioration de la définition était bien présente, tout comme l’usage optimisé des couleurs issues du gamut étendu. Pour l’instant, cette édition reste exclusivement disponible en import.