Test 4K Ultra HD Blu-ray : Les Boxtrolls (2014)

Synopsis

Coco a été élevé par les Trolls, des êtres gentils et candides qui vivent sous la terre et construisent des machines avec des objets qu'ils trouvent à la surface la nuit venue. Quand le vilain exterminateur Archibald Chasseur décide de tous les kidnapper pour les exploiter afin qu'ils réalisent un projet secret, la population des Trolls diminue considérablement. Coco décide alors de monter à la surface en plein jour afin d'aller confronter le principal responsable de cette extermination.

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

🧀📦 "Fromages, chapeaux, boîtes ne font pas ce qu'on est. On se fait soi-même !"

Ce n’est pas une de ces histoires sucrées, tout en teintes pastel et en rires cristallins. Les Boxtrolls, réalisé par Graham Annable et Anthony Stacchi, renferme une mécanique grinçante, une ritournelle de rouages dépareillés qui s’emboîtent malgré eux pour donner naissance à une fable hors normes. Ce film d’animation en stop-motion a la texture d’un artisanat minutieux, l’ingéniosité d’une horloge aux rouages délicats et le charme d’un grenier regorgeant de trésors oubliés, prêts à reprendre vie.

L’histoire nous entraîne à Cheesebridge, une ville où le fromage vaut plus cher que l’or et où l’apparence est une vertu sacrée. Sous ses pavés usés, loin des regards policés des notables poudrés, vivent les Boxtrolls, ces créatures nocturnes et malicieuses qui transforment les rebuts de la surface en merveilles mécaniques. À les voir évoluer dans leurs carapaces de carton, on pourrait croire à une bande de petites tortues de bric et de broc, frémissantes et ingénieuses, qui bricolent l’impossible avec des boulons de récupération et des ressorts fatigués.

Mais la surface, engoncée dans ses codes et ses apparats, ne voit en eux que des monstres. Sous l’impulsion de l’ignoble Archibald Trappenard, un exterminateur aussi cupide qu’obsédé par son ascension sociale, la ville tout entière se laisse gagner par la peur. C’est dans ce chaos que grandit Œuf, un enfant humain élevé parmi les Boxtrolls, un gamin qui parle leur langage de sifflements et de battements de tôle, et qui a appris à voir la beauté dans ce que les autres rejettent.

Là où Cheesebridge érige des murs d’intolérance, Œuf construit des ponts. Lui sait que les monstres ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Entre un monde qui ne veut pas de lui et une famille qu’il doit protéger, il devra choisir son destin, affronter les apparences et braver le mensonge organisé qui gangrène la ville.

À travers ce ballet d’ombres, Les Boxtrolls nous parlent d’acceptation, de préjugés et du courage d’être soi. Ils nous rappellent que ce que l’on considère comme des déchets recèle souvent une valeur insoupçonnée, qu’il s’agisse d’objets ou d’êtres vivants. C’est une symphonie de bruits métalliques et de lumières vacillantes, un hommage aux rêveurs et aux bricoleurs, à ceux qui, dans les bas-fonds, façonnent le monde à leur manière, loin des dorures et des hypocrisies de la surface. Un conte grinçant, émouvant, et vibrant d’une poésie mécanique bien originale.

Qualité Vidéo

Produit par le studio américain Laika et réalisé par Anthony Stacchi et Graham Annable, Les Boxtrolls (2014) est un film d'animation en stop-motion. Avec des décors et des personnages faits mains et une captation effectuée en 3D. Le processus de capture a impliqué l'utilisation d'appareils photo reflex numériques Canon 5D Mark III en résolution 5K. Le master intermédiaire avait été supervisé en 2K. Initialement proposé en import chez Shout Factory, l'édition 4K Ultra HD Blu-ray (strictement équivalente) signée All The Anime est disponible en France depuis février 2025. On y retrouve le film dans une présentation 2160p, ratio 1.78:1, avec les deux options HDR10 et Dolby Vision (DV-FEL, sous 12-bit).

L'étalonnage HDR confère une profondeur accrue à l’image, constituant ainsi son principal atout. La gamme de couleurs, plus étendue, enrichit les propositions visuelles mais les usages en WCG restent modestes. Les noirs gagnent ceci dit en densité, et l’ensemble bénéficie d’une relecture plus sombre, parfaitement adaptée à l’atmosphère gothique des Boxtrolls. Les contrastes, nettement supérieurs, magnifient l’ambiance lugubre de Cheesebridge, cette cité brumeuse aux ruelles pavées et aux façades austères. Dans les profondeurs de ses égouts labyrinthiques, où évoluent les créatures, les textures minérales et organiques sont sublimées, évoquant avec finesse les illustrations d’Edward Gorey.

Le cadrage se révèle légèrement plus généreux, et l’affinement du niveau de détail met en valeur la minutie artisanale des décors et costumes – ces derniers, conçus à partir de matériaux authentiques tels que la soie et le lin, gagnant en lisibilité. Par ailleurs, la compression vidéo s’avère bien mieux maîtrisée, avec un solide bitrate moyen de 84.3 Mbps (avec la surcouche DV-FEL incluse). Quelques réserves subsistent, avec une approche encore très timide sur le registre des hautes lumières, qui ne dépassent que rarement les 250 nits, et des zones lumineuses que l'on retrouve encore quelque peu surexposées (sur les flammes, sur les luminaires et autres sources d'éclairage). Une douceur inhérente au style d’animation demeure, mais celle-ci semble s'inscrire en adéquation avec l’esthétique originale du long-métrage.

Qualité Audio

La précédente bande-son en DTS-HD Master Audio 5.1 offrait déjà une restitution convaincante, mais ce remixage Dolby Atmos élève l’expérience à un niveau supérieur. L’ajout des canaux verticaux enrichit la spatialisation sonore, apportant une verticalité subtile qui sied parfaitement à l’univers des Boxtrolls. Dans les profondeurs de Cheesebridge, les résonances souterraines gagnent en relief, avec des sons diffus émanant de multiples directions, renforçant l’immersion dans cet environnement labyrinthique. Les scènes de foule (lors du carnaval et et durant les réunions publiques mondaines) fournissent de belles occasions pour la version Atmos d'illustrer son apport en verticalité. Sans oublier l'épisode de la roue à fromage géante qui sort du lot dans cette version remixée. Quelques exemples concrets vous sont présentés dans notre vidéo jointe, en reproduction binaurale.

La version originale est disponible en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, 24-bit, 4847 kbps). En VO, l'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré à 17.9 LU. La VFF est proposée en DTS 5.1 (plein débit, 1509 kbps, 24-bit).

Bonus

- Commentaires des réalisateur Graham Annable et Anthony Stacchi
- Inside LAIKA - Découverte des personnages
- Inside LAIKA - Retour sur les marionnettes avec l'équipe d'animation de LAIKA
- Galeries d'images: personnages, concepts artistiques et photos des coulisses
- Making of
- Featurettes originales

Conclusion

Une évolution notable, que ce soit en termes de cadrage, d’étalonnage HDR ou de compression vidéo. Comme une boîte soigneusement assemblée par les Boxtrolls, cette édition Steelbook repose sur des fondations solides et offre un écrin visuel des plus aboutis pour les nombreux fans des studios Laika. Hautement recommandé !