Test 4K Ultra HD Blu-ray : L'île aux pirates (1995)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
La Jamaïque en 1668. A la mort du pirate Harry le Noir odieusement assassiné, sa fille Morgan Adams hérite de son bateau et du tiers de la carte d'un fabuleux trésor. Pour reconstituer la carte qui lui permettra de situer l'emplacement du butin, elle doit arracher le cuir chevelu du défunt. Les deux autres morceaux se trouvent en possession de ses oncles, pirates eux aussi.
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
Qualité Vidéo
Arrimez-vous moussaillons, on lève l’ancre pour partir en quête du trésor perdu de L'île aux pirates (1995), tourné à l'époque en 35mm. Notre gratitude va à Studiocanal qui, en 2023, a mis le cap vers une restauration 4K authentique, supervisée par le laboratoire français VDM, et sur la base d'un nouveau scan des négatifs 35mm originaux. On retrouve sur ce vidéo disque une présentation en 2160p, compression HEVC et les deux options HDR10 et Dolby Vision disponibles. Ce film avait été réalisé par Renny Harlin.
En l'évoquant brièvement, nous jeterons par-dessus bord l'édition Blu-ray espagnole de 2013, qui, bien qu’offrant une VF 5.1 en Dolby Digital et servant de base comparative aujourd'hui, était submergée par un usage de DNR et un débit de compression aussi chiche qu’un repas de mouette (12009 kbps de moyenne). Face à cela, l'édition 4K Ultra HD Blu-ray prend définitivement le large avec une compression plus robuste. Un ascendant concret est accordé à la version Dolby Vision bénéficiant d'une surcouche FEL de compression non négligeable et portant le bitrate moyen à 64 Mbps (soit près de 13 Mbps de plus que la version simple HDR10 qui est plus fragile sur ce terrain). Un grain plus subtil mais toujours très dense, et des détails ciselés au rasoir complètent le tableau. Ce qui nous permet d'admirer sous leur meilleur jour les somptueux costumes de nos moussaillons (vestes en cuir, chemises à jabot et bottes hautes) ainsi que la photographie colorée et brillante du film (des jungles sauvages, les mers tempétueuses des Caraïbes et autres zones tropicales exotiques).
Prenez garde à ne pas chavirer toutefois ! Cette version se distingue nettement des précédentes et a le potentiel de prendre plus d'un matelot de court ! L'étalonnage des couleurs a certes pris un coup de jeune avec des contrastes remis au goût du jour et des pics lumineux indéniablement supérieurs à ce que proposaient les précédentes éditions. Mais les tons magentas des précédents vidéo disque laissent place à des blancs crémeux et des tons jaune et bleu sarcelle proéminents (un virage typique vu sur d'autres éditions Studiocanal et laboratoires français). On peut être fans, ou pas... Dans tous les cas, cela s'accorde objectivement mieux à ce récit et à ce titre précis. Les tons chairs conservent une fidèlité et les cieux tropicaux, la végétation luxuriante et les trésors dorés se marient agréablement à cette ambiance plus chaude et résolument exotique. Tandis que le Wide Color Gamut est utilisé de manière tangible et régulière, se manifestant dans l'intensification des tons boisés et cuivrés (comme les ponts du Morning Star) et des verts particulièrement vifs dans les scènes de jungle sur l'île "coupe-gorge".
Qualité Audio
Malgré l'absence de Dolby Atmos, Studiocanal propose trois versions (anglais, allemand et français) en DTS-HD Master Audio 5.1 (sous 24 bit). De plus, il y a un mixage stéréophonique LPCM pour la version originale, qui complète cette offre. La version française se débrouille bien à l'écoute, mais en comparaison avec la version originale, on atteste de la supériorité de la piste en VO qui offre une transparence et une vivacité bien plus marquées. Les scènes d'escrime sont particulièrement immersives grâce à la clarté des chocs d'épées, créant une tension palpable lors de plusieurs instants cruciaux. Dans les scènes en mer, la symphonie sonore atteint son apogée, notamment lors de la tempête précédant la découverte de l'île, avec une activité surround qui est loin d'être négligeable. Les bruits de la nature luxuriante, en particulier sur l'île et dans sa jungle effervescente, ne sont pas en reste. Et pour couronner le tout, le bouquet final est rehaussé par les rugissements des canons, les sifflements des boulets et le fracas assourdissant des déflagrations, offrant une expérience sonore immersive et prenante. Une note sur la musique orchestrale. Composée par John Debney (La Passion du Christ), elle vient réellement sublimer l'expérience.
Bonus
- Commentaire audio du réalisateur
- Making-of
- Les coulisses du tournage
- Storyboards
- Interviews
- Bande-annonce
- L'aventure d'une vie : le making-of
- Tracer la voie : rencontre avec les scénaristes
- Faire preuve de courage : la musique
- Ecce Pirate : Un court-métrage de Matthew Modine
Conclusion
L'histoire est parfois cruelle et il est certain que L'île aux pirates (1995) ne méritait absolument pas d'être un tel échec commercial. Tout est là pourtant : l'évasion, le dépaysement, les combats et une magnifique héroïne jouée par Geena Davis. Studiocanal nous offre une édition solide, fruit d'une remasterisation 4K dont l'apport est indéniable. De quoi passer un bon moment en ce mois d'août 2023 même si le nouvel étalonnage tranche sévèrement avec les propositions précédentes.