Test 4K Ultra HD Blu-ray : Opération Dragon (1973)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Sur une île forteresse au large de Hong-Kong, l'Académie des arts martiaux de l'inquiétant Han sert de couverture à un commerce d'opium et à un réseau de prostitution international. Chargé de démasquer l'organisation, Lee accepte de participer à un tournoi organisé par l'Académie afin de s'y infiltrer...
Test effectué depuis l'édition 4K Ultra HD Blu-ray (Warner USA). Sortie de l'édition équivalente en France le 20 septembre.
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
Qualité Vidéo
C'est suite à une cure de jouvence exceptionnelle que le mythique film Opération Dragon (1973) revient sur nos écrans grâce à une toute nouvelle restauration 4K réalisée par les experts de chez Warner. Tourné en 35mm avec des optiques anamorphiques, le film retrouve toute sa jeunesse et son format d'origine grâce à cette restauration 4K flambant neuve. Au menu : une présentation restaurée respectant le ratio 2.39:1 et offrant un nouvel étalonnage des couleurs en HDR et WCG. Les cinéphiles auront le choix entre les deux versions du film, cinéma et édition spéciale, toutes deux proposées avec une compression vidéo HEVC et la technologie HDR10. Le Dolby Vision ne fait pas partie de l'équation pour ce titre.
La première bonne nouvelle est que cette nouvelle édition offre un cadrage plus généreux, incluant des portions d'images auparavant invisibles. L'amélioration du niveau de définition global est tout aussi impressionnante que les mouvements d'attaque de Bruce Lee. Que ce soit les détails subtils des visages ou les textures des Kimonos, tout se révèle avec une finesse réellement renouvelée. De nombreuses scènes profitent ainsi d'une netteté retrouvée et le grain 35mm apparait beaucoup plus fin qu'auparavant. Malheureusement, quelques défauts de mise au point, présents lors du tournage, ont indélébilement impacté certains échanges, notamment ces discussions autour du parcours de golf. L'autre point moins satisfaisant concerne le choix de Warner de ne pas avoir utilisé la technologie Seamless Branching pour ce titre. Cela signifie que les deux montages du film sont associés à deux fichiers distincts, occupant respectivement 37.9 GB et 40.5 GB. Concrètement, cette gestion de l'espace disque aurait pu être optimisée et malheureusement, ce choix se reflète par une compression vidéo bien moins élevée que prévue, avec une moyenne de seulement 44.9 Mbps mesurée pour la version la plus longue des deux. Ne soyez donc pas étonnés d'observer ici et là quelques signes de fragilité dans cette compression vidéo, notamment dans la restitution du grain et le rendu des ciels.
Là où Warner met réellement tout le monde d'accord : la présence d'un étalonnage à la fois moderne et extrêmement lumineux. Preuve en est, la lecture de nos représentations graphiques confirmant une moyenne de pics lumineux de 796 nits (ce qui est particulièrement audacieux pour une oeuvre d'un demi-siècle) et un MaxCLL de même accabit : 1629 nits. Les contrastes ont été magnifiquement optimisés, avec des blancs plus neutres et une utilisation confirmée du gamut étendu REC.2020 qui se traduit par la présence de couleurs vibrantes et réellement inédites. Et des rouges... L'utilisation du Wide Color Gamut brosse un tableau bien plus riche et densément coloré qu'autrefois. Les kimonos des moines dans la scène d'ouverture au Temple Shaolin en sont la preuve éclatante tout comme le combat final dans la salle des miroirs et surtout lors de la fête organisée par Han, où des danseuses exécutent leurs chorégraphies dans des costumes traditionnels. La plupart des diagrammes CIE présentés ici-même viendront confirmer nos arguments.
Qualité Audio
Plongeons immédiatement dans ce tout nouveau mixage Dolby Atmos restitué avec core TrueHD 7.1. Tout d'abord, notons que ce mixage (version originale) propose une profondeur de signal sous 16 bits, avec un bitrate moyen logiquement assez modeste (3095 kbps). Warner propose toutefois un remixage audacieux, avec de véritables efforts déployés pour maximiser la spatialisation. Cette volonté se ressent dès les premières notes de l'excellente bande originale de Lalo Schifrin, qui s'approprie littéralement tous les canaux pour soutenir le rythme et envelopper le spectateur. Malgré cela, la scène frontale reste privilégiée, en particulier le canal central où les dialogues sont agréablement mis en avant. Les musiques et certains effets distincts (comme les applaudissements des élèves lors des compétitions en extérieur) émergent des canaux surround et arrière, ajoutant une dimensionnalité supplémentaire à la perception des environnements.
En ce qui concerne l'Atmos et l'utilisation des canaux verticaux - dont on illustrera désormais l'utilisation grâce à un authentique Waveform 7.1.4 et quelques exemples sonores de canaux isolés - on retrouve quelques effets distincts sympathiques, même s'ils restent relativement rares sur ce titre. Par exemple, à 9 minutes, un avion survole littéralement vos têtes, avec les canaux "overhead" utilisés de manière vraiment impressionnante. D'autres moments méritent également d'être mentionnés, comme les sirènes d'alarme lorsque Lee est découvert dans les couloirs souterrains de l'organisation (à 1h19.50), ou encore lors les combats dynamiques avec O'Hara, la sœur de Lee (dès 18 minutes 45). Pour le reste, les canaux verticaux se consacrent surtout à la musique et se limitent à des échos subtils qui ajoutent toutefois une dose de relief supplémentaire aux enchaînements, feintes et autres mouvements martiaux. Il est intéressant de souligner que la version mono d'origine est également disponible en DTS-HD Master Audio 2.0 (24 bits). Quant à la version française, ainsi que d'autres versions doublées, elles sont restituées uniquement en Dolby Digital 1.0 (192 kbps).
Dans le but de mettre en évidence les effets sonores verticaux et de vous offrir des exemples de l'activité des haut-parleurs Atmos aériens en configuration 7.1.4, l'activité des 7.1 canaux classiques est délibérément coupée sur ces quelques extraits. Seule l'activité des 4 canaux Atmos, pleinement isolée, a été reproduite ici.
Bonus officiels en France
- Introduction de Linda Lee Cadwell
- Commentaire audio de Paul Heller et Michael Allin
- "La Malédiction du dragon"
- Retour sur l'Île de Han
- "Wing Chun : l'art qui a conduit Bruce Lee au Kung Fu"
- Du sang et d'acier, le making of d'Opération Dragon
Conclusion
Malgré les petits défauts intrinsèques à la photographie d'origine, cette restauration 4K impressionne, tout comme le remixage Dolby Atmos (en version originale). On déplore surtout l'absence d'utilisation du Seemless Branching, qui impacte assez sévèrement la compression vidéo qui aurait pu être nettement plus qualitative qu'elle n'est aujourd'hui. Ceci dit, cela reste une très solide présentation HDR et une mise à niveau majeure face aux précédents Blu-ray.