Test 4K Ultra HD Blu-ray : Sleepy Hollow (1999)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Nous sommes à New York en 1799. Ichabod Crane, un enquêteur de la brigade criminelle, lutte pour introduire des méthodes d'enquête scientifiques au sein de la police. Dans le but de mettre en pratique ces nouvelles techniques, il est envoyé dans un petit village de campagne appelé Sleepy Hollow pour enquêter sur une série de meurtres par décapitation. La population de ce village brumeux et isolé est persuadée que ces crimes sont l'œuvre du Cavalier Sans Tête, un fantôme qui hante la région depuis vingt ans. Initialement sceptique, Ichabod Crane voit sa confiance ébranlée lorsqu'il réalise que le Cavalier Sans Tête est bel et bien réel, et que ces meurtres sont entourés d'une terrible conspiration.  

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

Qualité Vidéo

Plongeons dans la brume épaisse de Sleepy Hollow (1999), capturée à l'époque en 35mm avec des caméras Panavision Panaflex Platinum. Le directeur de la photographie Emmanuel Lubezki s'est associé à Tim Burton pour peindre une toile visuelle réellement saisissante, parsemée de subtiles nuances d'ombre et de lumière, et des compositions si visuellement élégantes qu'elles suscitent encore en 2023 l'admiration de tous. Vous serez ravis d'apprendre qu'une récente restauration en 4K a redonné un second souffle à ce trésor cinématographique, le tout avec le respect du ratio original 1.85:1 et un nouvel étalonnage en Dolby Vision.

Qu'on se le dise, ce film a connu de nombreuses éditions et, à des fins de simplicité, nous sommes revenus à la toute première édition Blu-ray signée Paramount (2006, édition USA avec VF et compression MPEG-2). Ce qui saute rapidement aux rétines, c'est le cadrage plus généreux, le respect du ratio 1.85:1, ainsi qu'une géométrie légèrement corrigée. L'œuvre de Burton continue de roucouler dans sa douceur originelle qui a toujours participé à l'esthétique onirique du film. Mais, malgré cette ambiance visuelle plus feutrée que "surpiquée", l'apport de définition reste au combien appréciable et perceptible. Que ce soit les visages ou les plans larges – pensez au manoir de la famille Van Tassel, à la forêt environnante ou à la scène du cimetière – ils n'ont jamais été aussi bien mis en valeur qu'aujourd'hui. Cette sensation de naturel est d'autant plus significative que le grain 35mm respire de façon plus fluide qu'auparavant, sans gestion de grain outrancière ou destructive. Le seul bémol que nous apposons repose sur la compression vidéo dont le débit binaire moyen aurait certainement pu être plus élevé qu'il ne l'est aujourd'hui, particulièrement pour la version HDR10 (la surcouche Dolby Vision n'est pas négligeable avec un bitrate additionnel moyen de 13.6 Mbps). Ceci dit, on est très loin de la restitution chaotique des précédents supports vidéos.

L'étalonnage Dolby Vision offre une expérience visuelle saisissante dans Sleepy Hollow, même dans les scènes sombres voire peu lumineuses. L'arrivée terrifiante du Cavalier sans Tête lors des moments orageux est particulièrement impressionnante. Le ciel bleu nuit et les éclairs illuminent intensément les visages effrayés des protagonistes, avec des contrastes incroyables entre les ténèbres environnantes et les éclats lumineux ponctuels. Ces contrastes dynamiques font d'ailleurs monter les niveaux de luminosité à des valeurs généreuses, avec de nombreux pics dépassant les 400 nits et un maxCLL de 2012 nits mesuré en Dolby Vision. Mais à ceux qui pensent que le noir est juste noir et le gris, juste gris, la palette de nuances explorée sur une quantité de scènes sobres leur fera prendre conscience du très joli travail d'étalonnage qui a été réalisé sur ce titre.

Niveau couleur, Sleepy Hollow arbore une palette peu enjouée, mêlant principalement des tons bruns, de gris et de noir. L'ambiance lugubre et gothique, froide et désaturée dont il est question n'est pas la plus propice pour explorer avec grande liberté le potentiel du Wide Color Gamut. Toutefois, quelques exceptions apportent des touches de couleurs vives à l'image. On pense au mystérieux cardinal (l'oiseau rouge sang qu'observe Ichabod Crane), au "jouet optique" que ce dernier possède depuis l'enfance, ainsi qu'aux différentes effusions sanglantes ponctuant l'enquête.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Sleepy Hollow

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Sleepy Hollow

 

Qualité Audio

Ce mixage lossless 5.1 (DTS-HD Master Audio, 4368 kbps, sous 24-bit) saura donner un bon un coup de fouet à vos enceintes . Et quand on dit "coups de fouet", c'est en réalité des sabots de chevaux dont il question. C'est un mix incroyablement actif qui nous est offert, particulièrement lors des différentes interventions du cavalier sans tête. Les galops des chevaux résonnent dans votre salle d'écoute avec une clarté et une réponse en fréquence impeccables, tandis que les effets principaux (accompagnés d'orages) sont restitués de manière transparente et avec intensité. Les effets d'ambiance et la bande originale de Danny Elfman sont utilisés pour parfaire l'atmosphère gothique du film. Et les coups de feu sont nets et disposent d'un poids approprié.

Cependant, il est difficile de ne pas exprimer un certain regret : Paramount aurait pu profiter de cette nouvelle sortie pour nous offrir un remixage Dolby Atmos à la hauteur de ce que nombreux home-cinéphiles équipés attendaient. Ayant replongé dans ce long-métrage ces derniers jours, force est de constater que certaines scènes auraient vraiment bénéficié d'effets significatifs venant des canaux supérieurs. Par exemple, il y a cette séquence à partir de 54 minutes où un enfant se cache sous un plancher pour échapper au cavalier sans tête, et où les bruits de pas de ce dernier auraient vraiment été sublimés avec un remixage Atmos bien conçu. C'est ainsi.

Côté VF, sans surprise venant de chez Paramount, on reste en Dolby Digital 5.1 (640 kbps) avec un rendu correct mais beaucoup moins libéré à l'écoute.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Sleepy Hollow

 
 

Bonus

- Commentaires audio du réalisateur Tim Burton
- Sleepy Hollow - Au-delà de la légende
- Réflections sur Sleepy Hollow

Conclusion

C'est une restauration 4K authentique portée par un nouvel étalonnage Dolby Vision qui l'est tout autant. La compression vidéo reste certainement perfectible, mais dans l'ensemble il s'agit d'une solide mise à niveau. Dommage pour l'absence de Dolby Atmos tant certaines scènes emblématiques pouvaient réellement s'y prêter. Cela reste une édition 4K à ne pas manquer en cette rentrée 2023...