Test 4K Ultra HD Blu-ray : L'Armée des 12 Singes (1995)

Synopsis

An 2035. Les quelques milliers de survivants de la planète sont contraints de vivre sous terre. La surface du globe est devenue inhabitable à la suite d'un virus qui a anéanti 99% de la population. Les rescapés mettent tous leurs espoirs dans un voyage à rebrousse-temps pour découvrir les causes de la catastrophe et la prévenir. C'est James Cole (Bruce Willis), hanté depuis des années

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

Qualité Vidéo

L'Armée des 12 Singes (1995), réalisé par Terry Gilliam, est constamment salué pour son apport audacieux et novateur au genre de la science-fiction. Sur le plan esthétique, le film fait preuve d'une créativité indéniable. Chaque élément, des costumes et décors jusqu'au maquillage — plus particulièrement celui du personnage de Jeffrey Goines interprété par Brad Pitt — a été conçu avec une attention remarquable aux détails, contribuant à forger une atmosphère surréaliste et captivante. La production mélange habilement divers composants dans un mélange quasi-alchimique à l'issu duquel un monde futuriste post-apocalyptique bien convaincant a été généré. Tourné en pellicule 35mm et en utilisant des caméras Moviecam Compact associées à des objectifs anciens (Cooke Series 3), la direction de la photographie réalisée par Roger Pratt a joué un rôle essentiel dans l'établissement du style visuel distinctif du film. L'œuvre a bénéficié d'une restauration en 4K à partir du négatif original 35mm par Arrow Films, avec un étalonnage des couleurs en Dolby Vision approuvé par le réalisateur Terry Gilliam en personne. Pour ceux qui se le demandaient, cette édition 4K Ultra HD Blu-ray distribuée en France par L'Atelier d'Images est basée sur le même master 4K que l'édition américaine d'Arrow, avec un cadrage identique et une cartographie HDR/DV similaire. La seule différence mineure réside dans la compression vidéo, qui varie légèrement, mais dans des nuances chiffrées négligeables. Le film est restitué dans son ratio 1.85:1, une compression HEVC et les deux options HDR10 et Dolby Vision disponibles. Les comparaisons images sont établies avec l'ancien master (édition Universal USA avec VF).

C'est sincèrement une excellente présentation qui nous est offerte aujourd'hui, et qui a le mérite de préserver les intentions artistiques et la signature toute particulière de l'oeuvre. Une image de qualité souveraine qui s'appuie d'abord sur une compression vidéo remarquable. Parce que l'éditeur utilise un disque de 100 Go de capacité, lui octroyant le luxe de restituer l'oeuvre avec un bitrate moyen plus que confortable mesuré par nos soins à 85,193 Mbps. La restauration de "L'Armée des 12 Singes" a été effectuée avec un soin méticuleux, libérant le film de toute trace de saleté ou d'artefacts indésirables. Plus remarquable encore est la préservation du grain argentique 35mm, dense et constant, qui n'a pas été effacé par une quelconque intervention révisionniste malavisée. Ce grain soutient l'expérience cinématographique complète et accompagne les images dystopiques et originales du film. L'Armée des 12 Singes (1995) affiche une netteté assez exceptionnelle et radicalement supérieure au précédent master. Néanmoins, il convient de situer l'œuvre dans son contexte esthétique spécifique, avec sa photographie qui privilégie les lumières diffuses et une atmosphère assez moite, douce voire duveteuse. Pour seule preuve, cette anecdote : pour renforcer l'aspect onirique, l'utilisation de bas pour draper les optiques et adoucir le rendu image. Toujours est-il que l'édition 4K Ultra HD Blu-ray offre un niveau de définition très satisfaisant. Cela est particulièrement évident sur les plans rapprochés portés sur le visage du protagoniste incarné par Bruce Willis, capturant ses expressions et ses yeux emplis d'émotion, ainsi que dans les magnifiques plans larges (le réseau de cellules de prison, la sophistication de la machine à remonter le temps, jusqu'aux plans urbains en extérieur à Philadelphie).

L'étalonnage HDR a été réalisé au gamut BT.2020 et constitue un terrain sur lequel l'édition 4K Ultra HD Blu-ray tire rapidement son épingle du jeu. Dès le générique d'ouverture, hypnotique, l'écran est submergé par des rouges profonds et éclatants, qui s'affranchissent du gamut REC.709 standard. Lorsque le personnage de Cole émerge à la surface dans un monde crépusculaire et enneigé, dépourvu de présence humaine et peuplé uniquement d'animaux, les bleus intenses captivent également, tirant parti du gamut étendu. Les touches de couleur sont ensuite appliquées avec parcimonie et de manière sélective, dans le but de souligner certains éléments et indices narratifs essentiels. Le rouge vibrant et sanguinolent qui se révèle lorsque Cole arrache deux de ses dents est particulièrement frappant et ne manquera pas de marquer votre attention.

Mais venons-en à la lumière. L'Armée des 12 Singes (1995) est un film qui se prête parfaitement au Dolby Vision et à l'exploitation d'une plage dynamique plus étendue. Tant du point de vue de la reproduction des détails d'ombres qui sont essentiels, que des pics lumineux et des passages qui ont été volontairement surexposés (comme les scènes de flashback avec le petit enfant). Il s'agit d'un film qui obéit à plusieurs styles, avec ses voyages temporels, et ses longues séquences dans les années 90. Ces dernières sont souvent caractérisées par des couleurs plus chaudes et une lumière qui semble plus naturelle, bien que toujours filtrée et manipulée pour créer cette sensation d'irréalité propre à la subjectivité du héros. Des éclairages intenses et marqués sont également utilisés pour mettre en relief la confusion mentale des personnages dans l'asile et pour appuyer les thèmes récurrents de désolation et de chaos qui traversent le récit. La cartographie HDR témoigne de cette variation avec une moyenne de pics lumineux certes assez conforme à ce que l'on a contume d'observer (210 nits). Mais quelques scènes se distinguent par des niveaux de luminosité spéculaire particulièrement intenses, allant jusqu'à dépasser les 1000 nits. On en trouve un exemple marquant à 4 minutes et 20 secondes après le début du film, lorsque Cole, fraîchement libéré de sa cellule, se retrouve en combinaison confronté à une série d'effets lumineux saisissants lors d'un processus de décontamination complet. Ici l'éclairage, cru et intense, renforce l'ambiance clinique et inhospitalière de l'environnement souterrain.

Qualité Audio

La version originale est restituée dans son mixage 5.1, aujourd'hui dans un format lossless DTS-HD Master Audio 5.1 (24-bit, 4659 kbps). Pour une oeuvre d'époque, la gamme dynamique sonne authentique et non rabottée, laissant s'échapper quelques coups de feu incisifs et de nombreux détails plus subtils comme l'atmosphère des couloirs confinés et oppressants de l'installation souterraine. Cela reste un mixage concentré sur l'axe frontal mais l'usage des canaux surround n'est pas forcément anecdotique non plus. Pour s'en convaincre, direction à 43mn30, lorsque Cole voyage dans le temps et arrive accidentellement sur un champ de bataille pendant la Première Guerre mondiale. C'est d'ailleurs durant ce passage plus agressif que le canal LFE se montre un peu plus actif (il reste sous-employé durant la majeure partie du film). Un autre exemple notable se produit à 38 minutes 30, lorsque la voix (que Cole entend l'appeler Bob), se déplace de canal en canal, créant ainsi une sensation de spatialisation vraiment bien fichue. Moins créative dans son rendu spatialisé, la VF a le mérite d'être présentée dans un format équivalent, ici en DTS-HD Master Audio 5.1 (24-bit, 4698 kbps).

Contenu

- The Hamster Factor et autres histoires de Terry Gilliam et L’Armée des 12 singes (1h37)
- Commentaires audio de Terry Gilliam et Charles Roven
- Bandes-annonces

Conclusion

L'Armée des 12 Singes (1995), une œuvre culte, bénéficie d'une édition 4K Ultra HD Blu-ray de grande qualité. Le film est présenté dans une version issue d'un master 4K restauré avec minutie, approuvé par le réalisateur, et offre un étalonnage Dolby Vision authentique. 

RAS chez nous, mais un problème de pressage affecterait aléatoirement certaines copies ayant été distribuées, un problème qui est en cours d'investigation chez l'éditeur.