Test 4K Ultra HD Blu-ray : Christine (1983)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Arnie est timide et angoissé. Ses défauts trop manifestes le désignent à la vindicte de ses camarades de lycée, dont il est devenu la risée et le souffre-douleur. Il aperçoit un beau jour la voiture de ses rêves, une Plymouth Fury 1957 en piteux état. N'écoutant que son coup de foudre et bravant toutes les difficultés, il achète l'engin et le restaure amoureusement.
Test effectué depuis l'édition import (Sony Pictures) bénéficiant d'une VFF DTS-HD Master Audio et surtout du disque Blu-ray (2015). En France, l'édition Sony Pictures 2023 (simple disque 4K UHD) est malheureusement dénuée de bonus.
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
Qualité Vidéo
Christine (1983), dirigé par John Carpenter, est une adaptation cinématographique remarquable du roman éponyme de Stephen King, illustrant avec brio les conventions du thriller surnaturel. Le film, célèbre pour son atmosphère tendue et sa réalisation impeccable, narre la sinistre histoire d'une automobile hantée par une force maléfique, entraînant son propriétaire dans une spirale de démence. La direction de la photographie a été assurée par Donald M. Morgan avec un tournage au format 35mm sur base de caméras Panavision Panaflex Gold ainsi que d'optiques anamorphiques. À l'occasion de son trente-cinquième anniversaire en 2018, Christine (1983) a bénéficié d'une remasterisation en 4K supervisée par Sony Pictures, résultant en une sortie Ultra HD Blu-ray aux États-Unis la même année. En France, une édition limitée 4K utilisant ce master de 2018 a été mise en circulation chez Carlotta, et depuis 2023, Sony Pictures a mis à disposition sur le marché français une version plus accessible, bien qu'elle soit dépourvue de bonus et de disque simple Blu-ray. Dans le cadre de notre analyse d'aujourd'hui, nous avons utilisé l'édition américaine de 2018 avec VFF et qui comprend également le disque Blu-ray précédent, nous offrant l'opportunité de comparaisons détaillées. Christine (1983) est présenté en résolution 2160p, au format d'image 2.39:1 et avec l'unique option HDR10.
Les résultats sont exceptionnels et témoignent de l'expertise de Sony Pictures dans la remasterisation de films d'une notoriété indéniable. Cette version transcende les attentes à tous égards. Le master se distingue par une propreté exemplaire, dénué de toute trace de poussières ou de particules indésirables qui auraient pu altérer la qualité de l'image. L'amélioration du piqué est notable. La définition se fait plus précise, permettant un meilleure discernement des détails fins, tels que les inscriptions sur les plaques d'immatriculation des véhicules. Cette attention aux détails s'étend également aux gros plans des visages des personnages principaux - Dennis, Leigh et Arnie. Les plans serrés sur la Plymouth Fury, y compris ses ailes, pare-chocs et rétroviseurs, mettent en valeur le design rétro et classique de la voiture avec un sens de précision encore plus élaboré. Le grain de l'image apparaît lui-aussi plus dense et organique. Et cette présentation est exempte de tout défaut de compression apparent.
Christine (1983), dans cette représentation cinématographique, nous plonge au cœur d'une atmosphère sombre et anxiogène à travers des scènes portées par de très basses lumières. La profondeur des noirs est saisissante. Cette qualité se manifeste dans des environnements variés, allant des rues désertes aux scènes se déroulant dans le garage et autres lieux abandonnés, tous baignés dans une obscurité d'une densité remarquable, qui renforce l'ambiance horrifique du récit. L'étalonnage HDR est déterminant pour ce titre, apportant une modernité visuelle grâce à des hautes lumières particulièrement intenses. Le MaxCLL, atteignant les 1497 nits, et une moyenne de pics lumineux à 535 nits, confirment la puissance de cet étalonnage, créant des contrastes saisissants entre les zones obscures et celles ponctuées de hautes lumières. Cette dynamique visuelle n'est pas seulement esthétique, elle joue un rôle crucial dans l'accentuation de la tension dramatique et dans la mise en évidence de la présence malveillante de la voiture possédée. Les séquences où Christine traque ses adversaires sont particulièrement marquées par ces contrastes élevés. Les phares de la voiture, lorsqu'ils percent l'obscurité, projettent une lumière crue et aveuglante, soulignant avec efficacité la menace imminente. Cette utilisation stratégique des hautes lumières sert également à mettre en exergue des détails de la voiture, renforçant son apparence luisante et dominatrice. Les reflets spéculaires sont amplifiés. La carrosserie de la voiture en ressort sublimée.
L'emploi du Wide Color Gamut, ici BT.2020, est mis en œuvre de manière plus subtile et mesurée. Si les rouges vifs de la carrosserie de la Plymouth Fury 1957 constituent un exemple évident (mais non systématique) de l'élargissement de la palette de couleurs, c'est dans l'utilisation de la lumière verte, à la fois étrange et surnaturelle émanant de l'autoradio et du tableau de bord de Christine, que l'usage du Wide Gamut s'avère franc et plus remarquablement audacieux.
Qualité Audio
La version originale de Christine (1983) a été modernisée par un remixage adapté au format Dolby Atmos et est proposée dans cette édition Sony Pictures avec un core Dolby TrueHD 7.1 sous 16 bits (4002 kbps). Ce mixage, ainsi élargi, ajoute une dimension de verticalité appréciable, tout en restant fidèle à l'esprit de l'oeuvre originale. Dès le début du film, on note un élargissement notable de la scène sonore, procurant une immersion remarquable dans l'atmosphère de l'usine automobile, ayant donné naissance au véhicule diabolique. L'environnement industriel prend vie d'une manière tangible et réaliste, en partie grâce aux canaux verticaux supérieurs. Le thème musical emblématique "Bad to the Bone" investit principalement les canaux surround et arrière pour plus d'engagement. Les scènes qui se déroulent dans le garage, où Arnie Cunningham restaure Christine, tirent pleinement parti des canaux verticaux sur des sonorités d'ambiance. Les séquences impliquant de la pluie, comme celle de la scène romantique interrompue au cinéma drive-in, sont frappantes : les gouttes semblent tomber réellement des haut-parleurs situés au-dessus des spectateurs, spécialement lorsque Leigh, la petite amie d'Arnie, sort de la voiture. L'une des scènes les plus marquantes est l'explosion à la station-service, à 1h16m50s du film, où les flammes et les débris volants sont localisés avec plus de précision et se déploient dans un axe désormais plus vertical. Pour le reste, les compositions de John Carpenter, principalement basées sur des synthétiseurs analogiques, contribuent fortement à l'immersion. Les versions antérieures en 5.1 et 2.0 sont aussi disponibles, de même qu'une version française (VFF), aux sonorités plus confinées, en DTS-HD Master Audio 2.0 (1562 kbps).
Bonus
- 20 scènes supprimées
- Commentaire audio avec John Carpenter et Keith Gordon
- Christine : 3 Featurettes
- Aucun bonus pour l'édition simple disque UHD Sony Pictures commercialisée en France
Conclusion
Cette remasterisation 4K offre une démonstration éclatante du savoir-faire de Sony Pictures. Christine (1983) brille en UHD Blu-ray avec un niveau de définition qui surpasse toutes les attentes, enrichi par un traitement HDR moderne et dynamique. Les noirs d'une profondeur abyssale et les hautes lumières d'une intensité saisissante, notamment celles émanant des phares de la voiture protagoniste, accentuent l'impact visuel du film. Une édition indispensable...