Test 4K Ultra HD Blu-ray : Conan le Destructeur (1984)

Synopsis

Un seul homme, Conan, a le pouvoir de retrouver la corne magique de Dagoth, mais celle-ci est cachée dans le temple de jade au fond de la mystérieuse cité fantôme. Conan devra combattre avec ses guerriers, des ennemis hostiles et affronter les maléfices de la reine sorcière.

Test effectué depuis l'édition import USA signée Arrow Video. Achat disponible ici avec le premier opus.

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

Qualité Vidéo

Dirigé par Richard Fleischer et incarné de nouveau par Arnold Schwarzenegger dans le rôle principal, Conan le Destructeur (1984) succède à Conan le Barbare (1982) (voir test complet ici). Pour cette seconde réalisation, l'équipe de production a opté de nouveau pour des caméras Arriflex 35 BL dotées d'objectifs anamorphiques. La précédente version Blu-ray française remonte à 2012. Cette nouvelle édition en 4K Ultra HD Blu-ray, produite par Arrow Video, bénéficie d'un master inédit, élaboré à partir d'un scan 4K (16 bits) des négatifs originaux effectué par NBC Universal. Le processus de restauration et d'étalonnage en Dolby Vision a été pris en charge par les laboratoires Silver Salt Restoration, basés à Londres. Le film est proposé en 2160p, une compression HEVC, tout en conservant un ratio d'image de 2.35. Il est distribué sur un disque UHD ayant une capacité de 100 Go.

Une modification subtile du cadrage est de nouveau observée, caractérisée par un ajustement de la géométrie se traduisant par un petit étirement horizontal. Cela résulte en une légère perte d'images sur les bords latéraux, une situation déjà notée sur le premier opus, bien que l'impact ne soit pas uniforme sur toutes les séquences. D'ailleurs, un certain nombre de plans conservent un cadrage identique à celui de l'édition Blu-ray antérieure. Les travaux de restauration ont permis d'éliminer les particules de poussière qui altéraient le master précédent, conférant à Conan le Destructeur (1984) une propreté remarquable. Cependant, les premières séquences du film, notamment celles comportant les titres incrustés, demeurent les plus vulnérables, avec une définition légèrement inférieure et la présence sporadique de petits points noirs parasites.

Une fois passée cette introduction, cette édition suscite l'admiration, offrant un niveau de définition répondant aux attentes et un enrichissement subtil (mais notable) de la finesse sur l'ensemble du film, comme en témoignent les comparaisons d'images. Le Blu-ray précédent reste décent mais les plans rapprochés sur le visage de la Princesse Jehnna révèlent une précision accrue dans la restitution des traits et de sa chevelure. De même, les gros plans sur Zula mettent en évidence son intensité et sa détermination au combat grâce à une netteté remarquable. Le sourire malicieux de Thoth-Amon n'est pas en reste tout comme le costume - minimaliste - de Conan. La présentation de la cité de Shadizar en début de film plante le décor de l'aventure avec une exploration détaillée de son architecture exotique et de son atmosphère animée. Il en est de même de la scène de la salle du trône où se déroule le combat final contre la créature divine, Dagoth. Un élément notable est la gestion du grain 35mm, qui s'avère bien plus uniforme et fine que dans le premier film, permettant à "Conan le Destructeur" de conserver une texture fidèle à l'esthétique originale. Il convient surtout de saluer Arrow Video pour la qualité exceptionnelle de la compression vidéo de cette édition, qui se distingue par une stabilité impressionnante et un débit moyen considérable de 91,5 Mbps.

L'étalonnage HDR de Conan le Destructeur (1984) est un aspect crucial qui mérite une attention particulière, surtout en ce qui concerne les effets de brillance et la gestion de la lumière dans certaines séquences clés du film. Les scènes qui se déroulent au sein du château de pierres précieuses et dans la galerie des miroirs se distinguent par leur utilisation remarquable des reflets lumineux et des éclats magiques, qui gagnent en intensité. Les pics lumineux identifiés (juste avant la mi-film sur le graphique HDR ci-joint) correspondent spécifiquement à ces moments spectaculaires. À titre d'exemple, la gemme magique (Cœur d'Ahriman) génère des pics lumineux supérieurs à 700 nits à 45 minutes et 50 secondes du film. Les effets magiques, en particulier lors des affrontements avec Thoth-Amon, bénéficient d'une brillance et d'une intensité améliorées, rendant ces scènes d'action encore plus impressionnantes. Pour les autres séquences, une quantité significative d'informations est récupérée dans les hautes lumières, comme le montre la qualité de la restitution des flammes lorsque les protagonistes se trouvent au sein de l'ancien temple où est conservée la corne mythique. Les dérives magenta présentes dans le master précédent ont été corrigées (le ciel lors de la scène à l'entrée du temple de Jade à 1h01.28). L'étalonnage fait également un usage judicieux du gamut élargi (BT.2020), visible une fois de plus dans les scènes au château de Thoth-Amon (la cape rouge du sorcier), sur les joyaux de la corne du dieu rêveur Dagoth ainsi que dans les représentations de la verdure lors de l'escapade en forêt.

Qualité Audio

L'introduction d'un mixage audio Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, 24-bit, 4476 kbps) pour Conan le Destructeur (1984) constitue une démarche audacieuse visant à actualiser l'expérience sonore du film tout en restant fidèle à sa signature monophonique d'origine. Ce mixage Atmos, bien qu'essentiellement axé vers l'avant (voir l'activité du Waveform), réussit néanmoins à élargir considérablement la scène sonore. Cette expansion est particulièrement notable lors des séquences d'action en extérieur et à travers la musique emblématique composée par Basil Poledouris. La dynamique et la clarté des dialogues se distinguent également. Les effets atmosphériques sont intégrés avec subtilité, enrichissant l'ambiance sans jamais sembler surfaits ou exagérés. Ceci dit, l'utilisation à part entière des canaux de hauteur demeure relativement limitée, se concentrant principalement sur l'expansion de la partition musicale. Tout cela à l'exception d'une poignée de passages qui sortent du lot, notamment la voix off du narrateur en ouverture et les effets d'orage et de tempête lors de l'affrontement climatique contre Dagoth, qui se mue en une créature monstrueuse suite à l'insertion de la corne mythique sur son front. Il est important de noter que le mixage monophonique original a le mérite d'être inclus sous forme de piste LPCM 1.0 (1152 kbps, 24 bits). Par contre, comme pour le volet précédent, pas de VF ou de sous-titres en français à se mettre sous la dent.

Bonus

- 3 pistes de commentaires audio (archives)
- Nouvelle piste de commentaire audio avec le spécialiste Paul M. Sammon
- Piste musicale isolée en lossless stereo
- Casting the Destroyer
- Cut from a Different Cloth
- Dune and the Destroyer
- Swords, Sorcery & Stunts
- Behind the Destroyer
- Interview de Basil Poledouris
- Bandes-annonces et Galerie d'images

Conclusion

Cette édition 4K Ultra HD Blu-ray de Conan le Destructeur (1984) répond pleinement aux attentes, exploitant à merveille les avancées technologiques du HDR, du Wide Color Gamut et d'une compression vidéo redoutable fournie par Arrow. Bien que le mixage Dolby Atmos n'opère pas une transformation radicale de l'expérience sonore, il constitue un atout supplémentaire appréciable. Les aficionados de Conan trouveront leur compte, abstraction faite de l'absence de sous-titres fr qui pénalisera les Home-Cinéphiles français. Import disponible ici