Test 4K Ultra HD Blu-ray : Footloose (1984)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
La petite ville de Bomont est sous le joug d'une loi dure. La danse, et les musiques qui mènent au mal sont proscrites, depuis l'accident de voiture qui a emporté le fils du révérend Shaw Moore. C'est dans ce contexte que Ren McCormick, jeune homme de Chicago et danseur, débarque un jour. Essayant d'abord d'ignorer la loi, il va finalement décider de la combattre, avec ses amis Willard et Ariel, en essayant de prouver au révérend que la danse ne mène pas nécessairement à la dépravation.
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
Qualité Vidéo
En 1984, Footloose réalisé par Herbert Ross, marque de son empreinte le paysage cinématographique, incarnant avec brio l'esprit contestataire de la jeunesse par le prisme de la danse. Au-delà d'une simple narration centrée sur le personnage de Ren McCormack, brillamment interprété par Kevin Bacon, qui défie les conventions d'une bourgade empreinte de conservatisme, le film élève la danse au-delà de sa fonction première de divertissement. Elle devient une célébration viscérale, ancrée dans le vécu humain, une pratique qui dépasse la distraction pour toucher au sacré. Cette dimension, à la fois mystique et émancipatrice, confère au film une portée singulière, illustrant comment la danse peut simultanément symboliser la révolte et forger un esprit de communion. "Footloose" se fait ainsi l'écho d'un appel passionné à la joie collective, rappelant que danser, c'est avant tout célébrer une composante de notre humanité.
Footloose (1984) a été initialement capturé sur pellicule 35mm en utilisant des caméras Panavision Panaflex équipées d'objectifs sphériques. Le précédent Blu-ray date de 2011. Pour son 40ème anniversaire célébré en cette année 2024, le film d'Herbert Ross a bénéficié d'un nouveau master supervisé en 4K. Cette version anniversaire est présentée en résolution 2160p avec un ratio d'image de 1.85:1, et inclut les technologies HDR10 et Dolby Vision.
Nouveau scan il y a eu et cette présentation 2024 a d'abord le mérite de présenter un cadrage un peu plus généreux que le précédent Blu-ray. Elle adhére fidèlement au ratio original de 1.85:1, contrairement à l'édition de 2011 au ratio 1.78:1. Cette fidélité au format d'origine est le premier indicateur d'une restauration soignée et respectueuse, qui a réussi à éliminer toute trace de détérioration ou de saleté sur la pellicule, ce qui est un autre bon point. L'édition précédente était marquée par des signes d'edge enhancement, des contrastes exagérés et des artefacts d'aliasing particulièrement dérangeants, défauts désormais absents de cette nouvelle version. "Footloose" bénéficie à présent d'une définition plus naturelle, sans recours à des manipulations numériques ou à des tentatives d'accentuation artificielle. Cette authenticité est particulièrement appréciable dans les plans rapprochés, comme ceux mettant en scène Ariel et son père, le pasteur Shaw Moore, où la tension entre les personnages est palpable. Cependant, il convient de noter que l'image présente une douceur caractéristique qui pourrait décevoir, avec un piqué qui pourrait être perçu en retrait, en particulier sur les plans larges de la ville de Bomont. Cette douceur semble toutefois cohérente avec la photographie originale du film, et elle est certainement exacerbée par les comparaisons directes avec le précédent Blu-ray marqué par des contours surfaits. Certaines séquences rélèvent de défis supplémentaires, avec des plans plus mollassons, comme observé lors de la scène fragile du duel de tracteurs, mais on reste dans une présentation solide sur la durée globale du long-métrage. Un grain fin et plutôt bien défini enveloppe les images, apportant une texture 35mm immédiatement perceptible dès la scène d'ouverture portée par la chanson titre "Footloose" de Kenny Loggins . L'encodage reste sain. Il s'illustre par un bitrate moyen de 71 Mbps pour la version Dolby Vision (DV FEL).
L'étalonnage HDR apporté à cette récente édition de Footloose (1984) se distingue par des améliorations subtiles. Loin de la tendance à favoriser une saturation excessive des couleurs, cette version privilégie une palette plus nuancée et retenue. Les ajustements ont été réalisés avec précision, conférant aux images une sobriété raffinée. Cette finesse dans le traitement des couleurs n'exclut pas l'utilisation judicieuse du gamut étendu, qui se manifeste dans des instants précis, notamment par des éclats de couleurs perforants : lors de séquences festives telles que les scènes de danse dans le bar rural, l'atmosphère vivante du bal de fin d'année, ou encore les vitraux aperçus en arrière-plan à l'église. La comparaison entre la version HDR10 et Dolby Vision révèle des différences notables. La version Dolby Vision offre des pics lumineux nettement plus marqués et un pic maximal (MaxCLL) considérablement supérieur, atteignant 4311 nits, contre 942 nits pour le layer standard HDR10. Elle profite aussi d'un apport non négligeable de la surcouche FEL en termes de compression vidéo (pour un bitrate moyen supérieur de 14279 kbps).
Qualité Audio
Si la version originale de Footloose (1984) passe d'une piste 6.1 à une version DTS-HD Master Audio 5.1 (24-bit, 3777 kbps), l'expérience n'en est pas pour autant dégradée. Ce mixage est principalement orienté vers le champ sonore frontal. Il se distingue par une clarté vocale de premier ordre et par la perception d'ambiances sonores captivantes, comme celles ressenties dans les scènes de bar, les couloirs de l'école, ou encore sur l'écho distant d'un train. La scène surround n'est pas délaissée comme l'attestera son implication lors de la mésaventure sur la route, où Ariel, debout sur deux voitures (un pied sur chaque portière), faillit rentrer en collision avec un camion. La bande originale du film "Footloose" de 1984 est un exemple parfait de la manière dont une musique peut devenir aussi emblématique, sinon plus, que le film qu'elle représente. Et c'est elle qui retiendra votre attention dans ce mixage avec des titres tout bonnement iconiques : "Footloose" par Kenny Loggins, "Let's Hear It for the Boy" par Deniece Williams ou encore "Almost Paradise" par Mike Reno et Ann Wilson. La VF reste en Dolby Digital 2.0 (224 kbps) sur cette édition UHD.
Bonus
- Commentaire de Craig Zadan et Dean Pitchford
- Commentaire de Kevin Bacon
- Dansons ! Kevin Bacon dans Footloose
- De Bomont à Big Apple: Une interview avec Sarah Jessica Parker
- En souvenir de Willard
- L'essai à l'écran de Kevin Bacon
- Costumes de Kevin Bacon
- Footloose : Une comédie musicale moderne – Partie 1 & 2
- Footloose : Des chansons qui racontent une histoire
- Bande-annonce
Conclusion
Une progression remarquable qui rectifie les lacunes évidentes de la version Blu-ray antérieure, même si une douceur d'image demeure, à laquelle il est nécessaire de s'accomoder. Porté par une B.O. acidulée, le jeune Kevin Bacon fringant en justaucorps moulant et la pétillante Lori Singer, le film nous fait encore vibrer de plaisir coupable. Une friandise eighties indémodable !