Test 4K Ultra HD Blu-ray : Contagion (2011)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Quand une pandémie dévastatrice explose à l'échelle du globe, la communauté médicale mondiale se lance dans une course contre la montre pour trouver un vaccin et empêcher la panique de se propager face à ce virus mortel incontrôlable. Le Centre de Prévention et de Contrôle des Maladies, l'armée, l'OMS, et des citoyens ordinaires se mobilisent pour trouver un vaccin avant qu'il ne soit trop tard.
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
Qualité Vidéo
Réalisé par Steven Soderbergh, Contagion (2011) s'est distingué par son réalisme et sa précision scientifique. Le film détaille avec une acuité saisissante le déroulement d'une pandémie, depuis la découverte du pathogène jusqu'à l'élaboration d'un vaccin, en passant par les mesures de confinement, les répercussions sociétales et l'émergence de théories du complot. L'avènement du COVID-19 a conféré à "Contagion" une résonance particulière, presque prophétique, en illustrant une crise sanitaire mondiale similaire à celle que nous avons vécue. Le film se distingue par son scénario précurseur et par sa réalisation qui flirte avec le documentaire, renforçant ainsi l'authenticité du récit. La direction photographique est caractérisée par un style dépouillé et un réalisme poignant, évitant toute forme de dramatisation excessive. Soderbergh a privilégié une mise en scène épurée et directe, s'appuyant sur des caméras numériques Red One MX (4.5K) et un master intermédiaire en 4K, déjà en place à l'époque de sa sortie. Le précédent Blu-ray, édité en 2012, cède la place en 2024 à une première édition en 4K Ultra HD Blu-ray. Cette nouvelle version tire parti d'une base similaire (DI 4K) , enrichi d'un étalonnage HDR inédit. Contagion (2011) est proposé dans un format 2160p open-matte (1.78) avec une compression vidéo HEVC et l'option unique HDR10, le tout avec un espace disque occupé de 55.2 GB.
Les images présentées aujourd'hui maintiennent une qualité exceptionnelle, en accord avec les prestations de l'édition Blu-ray de 2012 au master 4K et qui était déjà de qualité honorable. L'édition UHD conserve le même cadrage que son prédécesseur Blu-ray, sans apporter de modifications. Elle se caractérise par une esthétique numérique épurée, exempte de grain, offrant une clarté clinique remarquable et une définition d'image légèrement supérieure. Le Home-Cinéphile attentif pourra observer une amélioration concrète de la perception de netteté sur l'ensemble des plans, bien que l'apport se révèle plus subtil que radical. Les plans rapprochés sur les différentes victimes et les éléments de décor bénéficient tout de même d'une amélioration notable, comme les dispositifs médicaux, les moniteurs informatiques et les protections faciales. Les écrans de télévision affichant gros titres et cartographies illustrant la diffusion de la maladie, sortent également du lot tout comme les plans larges de Hong Kong. Malgré un bitrate moyen plutôt modeste (58 Mbps), la gestion de la compression vidéo est réalisée avec soin, évitant toute apparition d'artefacts.
L'amélioration la plus notable est attribuée à l'étalonnage en High Dynamic Range. Cette mise à jour conserve l'intégrité esthétique de l'édition Blu-ray antérieure, sans opérer de changement drastique, et en préservant les dominantes de tons jaunes et orangés. Ces nuances chaudes, évoquant une ambiance chargée de tension et d'urgence, sont d'autant plus mises en valeur par l'emploi substantiel du Wide Color Gamut. Les scènes de flashback, centrées sur l'enquête menée par le personnage joué par Gwyneth Paltrow, identifié comme le patient zéro, sortent du lot. L'usage du gamut élargi bénéficie également aux vives couleurs orange observées sur les combinaisons des agents des laboratoires ainsi qu'aux teintes bleutées reflétant l'atmosphère hivernale des séquences avec Matt Damon. L'avantage majeur de cette nouvelle version réside dans la gestion améliorée des hautes lumières, réduisant significativement les zones auparavant sujettes à de la surexposition. Cela est particulièrement notable dans le rendu des sources lumineuses, telles que les lampadaires, les lustres et les détails émanant des fenêtres en arrière-plan. Le Maximum Content Light Level (maxCLL) de 1215 nits, et la moyenne des pics lumineux, mesurée à 356 nits, soulignent aussi le caractère authentiquement modernisé de cette présentation.
Qualité Audio
La section audio de cette édition n'a pas bénéficié de mises à jour majeures, conservant le mixage 5.1 de la version originale, qui est à nouveau proposé en DTS-HD Master Audio, cette fois sous 16 bit et à un débit moyen de 2167 kbps. La direction artistique du film est orientée vers un style documentaire. Celui-ci se caractérise par une stratégie de modération, s'écartant délibérément des excès caractéristiques des productions à grand spectacle sonore. Cette orientation privilégie des ambiances sonores à fort réalisme, reproduisant avec fidélité les bruits de la ville, l'atmosphère particulière des hôpitaux et l'effervescence des mouvements de foule. La musique, signée Cliff Martinez, à la fois atmosphérique et tendue, tire tout de même son épingle du jeu. Elle exploite habilement les différents canaux tout en participant au soutien de la tension narrative. Les canaux surround sont particulièrement mis en valeur lors de la séquence où Mitch et sa fille essaient, sans succès, de quitter la ville mise en quarantaine sous le contrôle de l'armée, aux alentours de 1 heure et 20 secondes. Cette édition UHD est également accompagnée de deux versions françaises (VFQ et VFF), de nouveau proposées en Dolby Digital 5.1 à 640 kbps.
Bonus
- Contagion : les vrais risques
- Les experts de Contagion
- Comment un virus peut changer le monde
Conclusion
Redécouvrir Contagion (2011) après avoir vécu les événements du COVID-19 est une expérience à vivre. L'adéquation troublante entre la réalité et la fiction témoigne de l'expertise avec laquelle Steven Soderbergh avait orchestré cette œuvre. Bien que cette édition UHD ne représente pas une révolution en termes de contenu, l'amélioration apportée par la définition accrue et le nouvel étalonnage HDR optimisent l'impact visuel du film, surpassant ainsi la qualité de l'édition Blu-ray de 2012. Avis aux amateurs...