Test 4K Ultra HD Blu-ray : La Cité des Enfants Perdus (1995)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Dans "La Cité des Enfants Perdus" (1995), Krank, un étrange personnage vit entouré de clones et d'autres personnages encore plus étranges sur une plate-forme en mer perdue dans le brouillard. Krank, doit, pour ne pas vieillir trop vite, voler les rêves des enfants. C'est pour cela qu'il les enléve de la cité portuaire.
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
Qualité Vidéo
La Cité des Enfants Perdus (1995), transcendant le genre du film fantastique, demeure une œuvre captivante et source d'inspiration près de trois décennies après sa première diffusion. Cette création originale, fruit de la collaboration des réalisateurs français Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, a fait l'objet d'une restauration de haute qualité en 2022. Cette opération a été réalisée en partenariat avec le studio L'Immagine Ritrovata, basé à Bologne, à partir d'un nouveau scan des négatifs originaux en 35mm. Un nouvel étalonnage Dolby Vision a été effectué, bénéficiant de l'aval des réalisateurs. Pour cette édition 4K UHD Blu-ray distribuée par Studiocanal, un disque UHD de 55 Go a été utilisé, offrant une restitution du film en 2160p, avec une compression HEVC et intégrant les options HDR10 et Dolby Vision.
Cette édition UHD constitue une amélioration notable par rapport à la version Blu-ray précédemment publiée en 2016 par le même éditeur. Le cadrage reste globalement inchangé. Les impuretés et particules présentes sur la pellicule originale ont été soigneusement éliminées. Et, de manière significative, le niveau de définition a été considérablement rehaussé, mettant en exergue les décors peuplés de machines complexes, l'architecture torturée et les paysages industriels. Les intérieurs, tels que le laboratoire de Krank, le méchant du film, plein d'instruments étranges et de fioles pour expérimentations, ressortent avec une minutie sans pareil. Les plans rapprochés de Miette, interprétée par Judith Vittet, capturant l'innocence et la détermination de la jeune protagoniste, illustrent aussi l'apport du nouveau scan, offrant un niveau de finesse remarquable. Bien que le grain de l'image varie en fonction des scènes, il est restitué de manière authentique, sans subir de réduction dommageable. Le bitrate moyen de la version Dolby Vision (ici FEL) a été mesuré à 54.7 Mbps, sans anomalie compressive apparente.
Dès les premières images, le film impose une identité visuelle singulière, fruit du travail remarquable du directeur de la photographie Darius Khondji. Ce dernier est parvenu à créer une atmosphère envoûtante, alliant subtilement obscurité et féerie. L'étalonnage des couleurs se révèle tout aussi atypique, s'appuyant sur une palette dominée par des nuances de vert, de brun et de rouille. Sur ce terrain, La Cité des Enfants Perdus (1995) exploite avec brio les possibilités offertes par le Wide Gamut (ici BT.2020), notamment à travers l'utilisation ponctuelle de touches de vert émeraude (la machine abritant le cerveau d'Irvin, les eaux délabrées) et de rouges éclatants (le costume de Miette, celui du Père Noël). Les contrastes ont été sublimés, avec des noirs débouchés et des effets de brillance intensifiés. La moyenne des pics lumineux, mesurée à 462 nits, s'accorde parfaitement avec la direction audacieuse de l'époque.
Qualité Audio
La version originale française de ce film est présentée en DTS-HD Master Audio 5.1, avec un débit de 4244 kbps sous 24 bits. Ce mixage sonore invite le spectateur à s'immerger dans un univers empreint de mystère, grâce à des ambiances riches et des effets sonores plutôt créatifs. Les bruitages complexes des machines, les environnements délabrés et les divers éléments fantastiques du film sont magnifiquement retranscrits. Les canaux surround ne sont pas forcément délaissés, s'illustrant avec les notes de la bande originale et de nombreuses ambiances subtiles, comme la pluie audible à 8mn11. L'immersion est renforcée lors des scènes de foule (à 38mn00, après le discours) et des passages mettant en avant des instruments spécifiques, tels que l'orgue (à 1h30:10). La musique, véritable pilier de l'expérience, est l'œuvre du talentueux compositeur Angelo Badalamenti, célèbre pour sa collaboration fructueuse avec le réalisateur David Lynch. Essentiellement instrumentale, elle s'enrichit également de performances vocales de Marianne Faithfull, dont la voix envoûtante se marie à merveille avec l'atmosphère onirique.
Bonus
- Commentaire audio de Jean-Pierre Jeunet
- Entretien avec Jeunet & Caro par Philippe Rouyer
- Making of réalisé par Marc Caro
- Les archives de Jean-Pierre Jeunet
- Interview de Jean-Paul Gaultier
- Bande-annonce & Livret
Conclusion
Une restauration 4K de qualité, apportant une mise à niveau significative. Le film se pare d'une splendeur inédite, révélant toute la richesse de sa direction artistique et la profondeur de son univers si singulier. Hautement recommandé !