Test 4K Ultra HD Blu-ray : Peur Primale (1996)

Synopsis

Roi des procès à sensation, l'avocat Martin Vail prend la défense d'Aaron Stampler, accusé du meurtre de l'archevêque Rushman, et de toute évidence innocent. Appuyant sa défense sur les examens du Dr Arrington, une psychologue, il plaide non coupable. Cependant, alors que s'ouvre le procès, des éléments troublants remettent tout en cause.

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

Peur Primale (1996) se distingue en tant que thriller judiciaire de haute tenue, salué pour son scénario astucieusement conçu et la maîtrise de ses revirements inattendus. Edward Norton, dans son premier rôle majeur, livre une interprétation remarquable, conférant à son personnage une complexité fascinante, tiraillé entre vulnérabilité et mystère. Richard Gere, incarnant un avocat plein de charisme, complète efficacement ce duo, manœuvrant habilement à travers les intrications d'une intrigue aussi sophistiquée que le dénouement surprenant.

Qualité Vidéo

Réalisé par Gregory Hoblit, ce thriller avait été initialement tourné en 35mm en utilisant des caméras Panavision Panaflex Gold II équipées d'optiques sphériques. Une première édition en format Blu-ray Disc a été lancée aux États-Unis en 2009 par Paramount. En cette année 2024, Peur Primale (1996) est introduit pour la première fois en format 4K Ultra HD Blu-ray, bénéficiant d'un nouveau master restauré en 4K, sur la base vraisemblable d'un récent scan. Cette version bénéficie d'un étalonnage couleurs HDR, et offre une présentation au ratio 1.78. Les deux options HDR sont disponibles : HDR10 et Dolby Vision (12-bit, Full Enhancement Layer).

Le master utilisé pour cette présentation de Peur Primale (1996) bénéficie d'indéniables qualités et semble avoir extrait le plein potentiel de cette photographie. Face au Blu-ray de 2009, qui offrait déjà une définition tout à fait respectable, l'édition 2024 va simplement un cran plus loin en matière de détails fins grâce à un rendu qui allie propreté, naturel et authenticité. Cette édition se distingue également par l'élimination efficace des poussières présentes sur le master précédent et par un cadrage légèrement révisé. Les images, caractérisées par leur douceur et leur naturel, conservent un aspect filmique authentique. Le grain est fin sur ce titre. Il revêt les images d'une texture fine, moins grossière que celle observée sur le master antérieur, le tout servi par une meilleure compression et l'apport en définition. Cette présentation offre des gros plans magnifiques, capturant avec intensité le visage torturé d'Edward Norton et le doux minois de Laura Linney, qui incarne son rôle d'avocate avec une parfaite justesse. Bien que quelques plans serrés sur cette dernière souffrent de défauts de mise au point, notamment à 01h45:40, ces imperfections demeurent rares et ne ternissent aucunement l'expérience globale. Un bémol peut être soulevé concernant la qualité de la compression HEVC, qui, une fois de plus, n'atteint pas la perfection totale pour un titre de cet éditeur. Elle compromet sur certaines séquences la respiration du grain. Cependant, la surcouche Dolby Vision (12-bit, FEL) apporte un avantage notable en comparaison au base layer HDR10, avec un bitrate moyen supérieur de 11477 kbps, ce qui n'est absolument pas négligeable.

Le nouvel étalonnage respecte dans les grandes lignes les propositions du précédent Blu-ray, conservant une photographie relativement sobre, tant en intérieur (la salle d'audience) qu'en extérieur (les plans urbains de Chicago et les environnements résidentiels). Cette sobriété se manifeste à travers des choix de couleurs non fantaisistes et une lumière naturelle, ou semblant l'être, contribuant à créer une atmosphère réaliste et tangible. Des teintes magentas sont un peu plus prononcées, offrant aux carnations de peau un peu plus de chaleur qu'auparavant. Les contrastes ont été remaniés eux aussi, et une intensité accrue a été accordée aux spéculaires. Vous observerez sur ce titre une présence de nombreux pics supérieurs à 500 nits et un maxCLL de 1058 nits. L'emploi des couleurs issues du Wide Color Gamut (ici P3) reste plutôt anecdotique sur ce titre, à l'exception de touches de couleurs vives affectées sur de petits éléments de décor, tels que les microphones des journalistes, les stylos de la magistrate, ou ces luminaires suspendus de couleur verte aperçus dans un restaurant.

Qualité Audio

Sur le registre sonore, cette édition conserve les pistes audio du précédent disque Blu-ray. La VF reste en Dolby Digital 5.1 (640 kbps). La version originale adopte un format plus noble avec du Dolby TrueHD 5.1 (3741 kbps, 24-bit). Elle met évidemment l'accent sur les dialogues, qui sont primordiaux dans un tel thriller judiciaire. L'ambiance solennelle de la salle d'audience, où chaque mot revêt une importance capitale dans le déroulement de l'affaire, est retranscrite avec une grande fidélité grâce à ce mixage soigné. Le canal central est privilégié, les plaidoiries des avocats, véritables stratèges du verbe, étant au cœur du récit. Néanmoins, ce mixage exploite habilement les canaux stéréo et surround pour immerger l'auditeur dans des ambiances urbaines plus animées. L'exemple le plus frappant est sans doute la scène de poursuite intense (à partir de 12mn30), lorsque la police poursuit le principal suspect du meurtre, où l'ambiance ferroviaire et le sifflement aérien des hélicoptères en mouvement mobilisent une activité surround bien pensée.

Bonus

- Commentaire audio
- Focus avec le producteur
- Le verdict final
- Le Témoin clé
- Psychologie de la culpabilité
- Bande-annonce

Conclusion

Peur Primale (1996) s'impose comme un incontournable des années 90, justifiant amplement une redécouverte en Ultra Haute Définition. Cette version restaurée en 4K se distingue par une qualité d'ensemble tout à fait satisfaisante, conjuguant naturel et fidélité, renforcée par un étalonnage certes assez sobre, mais à même de tirer parti d'une large gamme dynamique et du Wide Gamut. Cette édition aurait frôlé la perfection avec l'ajout d'un remixage Atmos et peut-être l'emploi d'un disque UHD d'une capacité supérieure, pour des débits de compression vidéo moins restrictifs.