Test 4K Ultra HD Blu-ray : Des Hommes d'Honneur (1992)

Synopsis

Deux jeunes marines, Louden et Dawson, abattent, au cours d'une action disciplinaire désignée "Code Rouge," un de leurs camarades, Santiago. C'est le lieutenant Daniel Kaffee qui est désigné pour assurer leur défense lors de leur procès. Mais si Kaffee entame une défense de pure routine, sa jeune et pugnace adjointe se rebiffe et l'oblige à instruire le dossier. Kaffee va devoir, pour découvrir la vérité, remonter jusqu'au sommet de la hiérarchie.

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

Sorti en 1992, Des Hommes d'Honneur ("A Few Good Men") se dresse comme un pilier du cinéma dramatique américain, orchestrant une plongée vertigineuse au cœur d'un tribunal militaire où le suspense ne faiblit jamais. Sous la houlette visionnaire de Rob Reiner et porté par la plume aiguisée d'Aaron Sorkin, qui adapte ici sa propre pièce de théâtre, le film tisse une toile complexe autour des notions d'honneur, de dévouement et de moralité au sein de l'armée américaine. Au-delà de son intrigue prenante, le film soulève des questions fondamentales sur les codes d'honneur militaires et la ligne ténue entre obéissance aveugle et intégrité morale. Chaque personnage est confronté à des dilemmes déchirants, remettant en question les notions de devoir et de sacrifice au nom d'un idéal supérieur. Le casting, brillamment composé de figures emblématiques telles que Tom Cruise, Jack Nicholson et Demi Moore, a su insuffler vie à cette œuvre, la propulsant certainement au rang de classique du début des années 90.

Qualité Vidéo

Pour cette intense confrontation des âmes et des consciences, des caméras 35mm Panavision Panaflex Platinum, équipées d'optiques anamorphiques, ont été choisies. On doit la photographie du film au célèbre Robert Richardson, véritable magicien de la lumière, qui a su tisser des liens indéfectibles avec les plus grands conteurs de notre époque, de Quentin Tarantino à Martin Scorsese. Bien que le précédent Blu-ray ait vu le jour en 2007 avec une compression encore en MPEG-2, ce n'est qu'en 2017, pour les 25 ans du film, qu'une restauration a été opérée à partir d'un scan 4K des négatifs originaux. Une véritable renaissance pour A Few Good Men (1992), qui a pu s'offrir dès 2018 une édition Ultra HD Blu-ray aux États-Unis, et sur d'autres marchés, chez Sony Pictures. Le film y est présenté en 2160p, ratio 2.39:1 avec l'unique option HDR10.

Il est difficile d'imaginer une présentation plus solide pour ce titre, et il convient d'admettre que ce transfert est remarquablement réussi. Sa qualité est à la hauteur des éditions précédemment supervisées par Sony, représentant une amélioration délectable par rapport à l'édition Blu-ray MPEG-2 de 2007. Le cadrage offre une légère augmentation de l'espace par rapport au master précédent, tandis que l'amélioration de la définition se révèle du type jour/nuit, révélant une quantité incroyable de détails supplémentaires et un piqué extrêmement affuté. Les gros plans, notamment ceux des visages, sont saisissants pour un film du début des années 90. Les plans serrés sur le Colonel Nathan R. Jessup (interprété par Jack Nicholson), sur le Lieutenant Daniel Kaffee (montrant sa détermination croissante), ainsi que sur Kevin Bacon dans le rôle du Capitaine Jack Ross sont époustouflants. L'amélioration de la définition est également évidente dans la précision des plans larges, tels que ceux, mémorables, montrant la base navale de Guantanamo Bay, l'Iwo Jima Memorial, la salle d'audience, ou encore le terrain de baseball. L'apport du scan 4K est une fois de plus magnifique et significatif, offrant une image extrêmement cinématographique. Et surtout : avec une texture 35mm palpable et authentique. Le grain du film est fin et délicat. La présence épisodique de quelques poussières pellicule et de séquences légèrement moins convaincantes (comme la scène où Cruise et Demi Moore partagent une dégustation de crabes dans un restaurant) ne ternira en rien l'appréciation globalement très positive que vous pourrez avoir de ce transfert.

C'est une photographie magnifique, avec une mise en lumière remarquable. Le directeur de la photographie excelle dans l'utilisation des éclairages périphériques, créant régulièrement ces filets de lumière subtils et caractéristiques qui enveloppent délicatement les contours des personnages. Le nouvel étalonnage améliore considérablement les contrastes, rendant les écarts entre les zones sombres et lumineuses particulièrement saisissants. Les jeux d'ombres et de lumières sur les visages, sculptant les traits et créant des effets dramatiques en ressortent magnifiés. C'est d'autant plus le cas qu'il s'agit d'un étalonnage HDR moderne, avec des hautes lumières poussées à leur paroxysme, accentuant chaque reflet avec une intensité "presque" crue. Les médailles militaires, les jantes lumineuses des véhicules et les regards perçants des personnages gagnent en intensité. Cela est illustré par une moyenne des pics lumineux mesurée à 1106 nits, un niveau bien supérieur à ce qui est habituellement observé. L'étalonnage 2018 vient surtout corriger les nombreuses dérives magentas du précédent master, avec des teintes chair moins rougeâtres et bien plus saines qu'autrefois. Vous noterez en revanche une mobilisation très timide du Wide Color Gamut. A l'exception du rouge du drapeau américain, peu de couleurs s'extraient réellement au-delà du gamut standard REC.709 sur cette édition.

Qualité Audio

Un remixage de la version originale a été supervisée en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, 4535 kbps). Des éléments acoustiques plus ou moins discrets, tels que les échos de pas dans les couloirs, le coup de marteau du juge retentissant dans l'espace et les bruits d'ambiance de la base militaire, sont intégrés de manière à approfondir l'immersion du spectateur dans l'environnement narratif. La musique, composée par Marc Shaiman, est un second composant clé du mixage, soutenant les nuances émotionnelles des scènes. La partition musicale est harmonieusement équilibrée avec les autres composantes sonores, dont les dialogues largement majoritaires, par le biais d'une activité dense du canal central. Bien que l'utilisation des canaux verticaux en Dolby Atmos ne soit pas particulièrement époustouflante, elle contribue néanmoins à une expérience acoustique plus riche, en particulier dans des espaces spécifiques tels que la salle d'audience et les scènes de basketball. Les canaux verticaux sont également sollicités pour des effets atmosphériques, comme les scènes de pluie et d'orage. Quelques exemples concrets vous sont présentés dans notre vidéo jointe, en reproduction binaurale. Une VF Dolby Digital 5.1 est attendue sur l'édition française de juillet 2024.

Bonus

- Commentaire audio de Rob Reiner
- Documentaire : « Code de conduite »
- L’adaptation cinématographique » : de la pièce au film
- Bandes-annonces

Conclusion

La restauration en 4K effectuée par Sony met en lumière leur expertise technique indéniable. Le classique "A Few Good Men" (1992) se voit rajeuni avec des images incroyablement précises, préservant le grain 35mm, tout en profitant d'un étalonnage HDR qui lui confère une touche de modernité frappante. L'édition française équivalente est attendue pour le 3 juillet 2024. Et elle est hautement recommandée compte tenu de la qualité des prestations vidéo dont il est question.