Test 4K Ultra HD Blu-ray : L'Empire des Sens (1976)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
1936, dans les quartiers bourgeois de Tokyo. Sada, ancienne prostituée devenue domestique, aime épier les ébats amoureux de ses maîtres. Kichizo, son irréfrénable patron, l’entraîne bientôt dans une escalade sexuelle sans bornes...
INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANS...
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Qualité Vidéo
Retour en 2016. Pour son 40ème anniversaire, L’Empire des sens (1976) de Nagisa Oshima bénéficie d'une restauration 4K effectuée à partir d'un nouveau scan du négatif original 35mm. Une restauration image, supervisée par le laboratoire Eclair, qui donne lieu à un nouveau master 4K à partir duquel de nouvelles projections en salles, dont à Cannes Classics 2017, sont organisées. Plusieurs éditions Blu-ray circulaient déjà depuis 2009. Mais cette version restaurée 4K a donné la possibilité à ARTE Éditions de ressortir en France le film en vidéo disque dès 2016. Allez comprendre pour une version restaurée 4K, cela ne s'est fait à l'époque qu'en édition DVD...
Il aura donc fallu attendre plusieurs années pour que les fans de l'oeuvre de Nagisa Oshima puissent admirer la superbe photographie d'Hideo Itô dans les nobles conditions d'un master 4K grâce à la sortie de L’Empire des sens (1976) en Blu-ray (2024) et surtout en Ultra HD Blu-ray chez Carlotta. Il est porté à votre attention que le film reste présenté en SDR (BT.709) sur cette édition UHD. ll n'y a donc pas eu de nouvel étalonnage HDR pour ce film. Les comparaisons image sont ici établies avec le précédent master HD, précisément l'édition Blu-ray (USA) sortie chez Criterion.
La photographie d'Ito, souvent saluée comme une œuvre d'art à part entière, a profondément marqué l'histoire du cinéma d'auteur. Son approche audacieuse de la représentation du corps et de la sexualité a ouvert de nouvelles voies, brisant les tabous et révélant une vérité aussi crue que poétique. Dans L'Empire des Sens (1976), la caméra opère comme un instrument de découverte, caressant les corps avec une délicatesse inédite, s'attardant sur les moindres détails et imperfections de la peau, des muscles jusqu'aux ... portes du plaisir. En comparaison au précédent master, l'apport en définition est immédiat. L'atmosphère sensuelle et suffocante dont il est question, ainsi que la très grande proximité de la caméra avec les acteurs, est juste magnifiée par ce scan plus récent. La texture 35mm est fidèlement reproduite. Et si on observe encore une présence anecdotique de petites poussières parasites qui ont échappé au Laboratoire Eclair, cela n'enlève rien à la qualité globale de cette présentation. Prêtez attention à la compression vidéo HEVC (sous 10-bits) dont il est question aujourd'hui : un bitrate vertigineux de 95.358 kbps de moyenne et une stabilité à toute épreuve. Carlotta a mobilisé un disque UHD de 100 Go et les débits de compression en profitent.
L'étalonnage SDR qui a été supervisé apporte un virage assez marqué face au Blu-ray de Criterion, avec de bien meilleurs contrastes et une luminosité plus cohérente avec les environnements traversés. Des blancs crêmes s'expriment davantage, en phase avec les beiges pâles emblématiques des peintures érotiques japonaises de style shunga, une influence indéniablement perceptible dans l'œuvre. Les tonalités beiges et brunes s'entremêlent, dessinant le modelé des formes, tandis que des touches de rouge vif soulignent les scènes d'intimité et de violence, symbolisant la passion des moments forts. Plus sombres, les scènes d'étreintes restent passionnées mais l'intensité lumineuse a été maintenue sous contrôle. Les lumières, diffuses et tamisées, s'abstenant de contrastes trop marqués, contribuent à l'élégance des images qui ne souffrent d'aucune surexposition. Elles participent à créer cette ambiance plus intime, plus feutrée, et qui ne verse jamais dans le spectaculaire. On peut tout de même raisonnablement penser qu'un étalonnage HDR, mobilisant sur certains passages la liberté d'un gamut de couleurs plus étendu, aurait apporter un "plus". Peut-être dans le pouvoir d'évocation des obsessions rouges vives dévorantes de la protagoniste : son kimono emblématique, les cordons utilisés lors des pratiques sexuelles, le démembrement du phallus mythologique. Cela reste une très noble présentation.
Qualité Audio
Restauration de la section sonore il y a eu également, un travail supervisé par L.E. Diapason. Cette section suscitera certainement moins de commentaires du fait de l'adoption, en VO comme en VF, d'un format monophonique d'époque. Les deux pistes sont proposées en DTS-HD Master Audio 1.0 (24-bit, 1053 & 1060 kbps). Elles ont le mérite d'être exemptes de tout bruit parasite et offrent une clarté souveraine des dialogues. Une version française Dolby Digital 2.0 (audiodescription) accompagne cet ensemble. Côté sous-titre, pour les lecteurs anglosaxons qui nous liraient, ils sont exclusivement en langue française.
Bonus
- L'Histoire du Film (41 mn)
- La Passion selon Eiko Matsuda (26 mn)
- 6 scènes coupées (12 mn)
- Il était une fois... l'empire des sens (54 mn)
- Bande-annonce originale
Conclusion
Si l'on peut s'étonner de prime-abord de l'absence d'étalonnage HDR, l'édition 4K Ultra HD Blu-ray de L'Empire des Sens (1976) offre une expérience visuelle remarquable. Ce chef-d'œuvre audacieux et poétique prend vie grâce à un master 4K restauré avec soin, révélant une image d'une bien plus grande finesse. Le disque UHD se distingue également par son débit de compression vidéo élevé, atteignant 95.3 Mbps de moyenne en HEVC. Autant vous dire que si êtes fans de l'univers fascinant d'Oshima, c'est évidemment vers le disque UHD qu'il faut vous orienter.