Test 4K Ultra HD Blu-ray : Purple Rain (1984)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Le Kid est un jeune musicien ambitieux de Minneapolis. Mais au club du First Avenue où il se produit, il se montre arrogant avec les deux autres groupes qui partagent l'affiche avec lui. Dans sa famille, cela ne va pas non plus: il doit souvent s'interposer entre sa mère et son père agressif. La rencontre d'Apollonia, une jeune fille qui veut se lancer dans la musique, adoucit son quotidien.

Test effectué depuis l'édition 4K Ultra HD Blu-ray (USA), dont le contenu sera identique à l'édition Steelbook FR du 24 juillet.

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

Qualité Vidéo

Purple Rain, sorti en 1984, n'est pas qu'un simple film musical. C'est un voyage introspectif au cœur de l'univers de Prince, qui nous a malheureusement quittés en 2016. L'artiste charismatique et iconoclaste incarne le personnage principal, "The Kid". Le film nous transporte dans la scène musicale effervescente de Minneapolis, où "The Kid" navigue entre son talent indéniable, son pouvoir de séduction et ses démons intérieurs. La semi-autobiographie qu'est "Purple Rain" se révèle dans la présence de Prince lui-même, interprétant une version fictive de sa propre histoire, entouré des membres de The Revolution, son groupe emblématique. La production met en lumière à la fois le talent musical de l'auteur-compositeur-interprète, mais aussi son jeu d'acteur et le charisme inné qui le propulsa dès le milieu des années 80 au rang de légende.

En 2024, Purple Rain (1984) célèbre son 40e anniversaire avec à la clé une restauration minutieuse qui redonne vie à cette œuvre musicale forte des années 80. Le film a bénéficié d'une numérisation 8K du négatif original de la caméra 35mm, permettant une restauration d'une qualité exceptionnelle. Cette restauration numérique a été complétée par un nouvel étalonnage HDR10, rehaussant la profondeur et la richesse des couleurs, pour un rendu visuel bien plus extravagant. Il s'agit d'une présentation en 2160p, compression HEVC avec l'unique option HDR10. Le disque (BD-66) mobilise 59.3 GB de données. Purple Rain (1984) avait bénéficié de deux principales éditions Blu-ray (2007 et 2016). Pour les besoins de ce comparatif, nous sommes revenus sur la première édition à compression VC-1.

Si la fenêtre de scan, légèrement recentrée, nous fait perdre une fine portion d'images sur les différents coins, le sacrifice est minime face à la splendeur du résultat global. Le soin apporté au respect du ratio d'origine 1,85:1 permet de retrouver l'intégrité visuelle souhaitée originellement par le réalisateur Albert Magnoli. Loin d'être superflue, cette restauration 2024, réalisée à partir des négatifs originaux 35mm scannés en 8K, révèle surtout une myriade de détails insoupçonnés, jusque-là présentés de façon bien plus hasardeuse. On se retrouve d'abord hypnotisé par les gros plans saisissants de "The Kid", magistralement incarné par Prince. Et on ne peut que succomber au charme envoûtant d'Apollonia, véritable déesse de l'écran. Difficile de ne pas y échapper : sa beauté, ses courbes, sa sensualité sont restituées avec une précision troublante, qui en laissera plus d'un sans voix. L'apport en définition est majeur. Le grain de film a été préservé. La compression HEVC suit la cadence sans réelle fausse. C'est du grand art ! La seule limite de cette présentation 2024 : l'utilisation d'un scan d'une copie 35mm pour de petites sections manquantes du négatif original détérioré. En conséquence, quelques instants du film pâtissent d'un grain plus grossier et d'un niveau de détail en retrait.

Petite parenthèse : scanner les négatifs originaux 35mm en 8K n'a rien de superflu. Même si l'œuvre finale est visionnée en 4K (au cinéma numérique) et en UHD à la maison, un scan 8K en amont offre des avantages considérables. Il permet d'exploiter davantage le potentiel du négatif 35mm source, de garantir une plus grande précision et flexibilité lors de la post-production, et de créer une image finale en 2160p d'une plus grande finesse encore. Et c'est aussi une manière pour les studios de sauvegarder les œuvres de manière pérenne pour les prochaines décennies...

L'univers de "Purple Rain" est imprégné d'influences esthétiques qui reflètent l'époque. Le maquillage flamboyant, les coiffures audacieuses et les tenues excentriques des personnages, à l'image du "Kid" lui-même, rappellent l'esprit théâtral du glam rock, incarné par des icônes comme David Bowie. La photographie du film, profondément ancrée dans l'esprit des années 80, se caractérise par des couleurs vives et flamboyantes, ainsi que par un montage qui ne manque absolument pas d'originalité. Et c'est dans ce contexte que l'étalonnage HDR vient sublimer l'œuvre originale. Certains ajustements opérés sont même majeurs ! Avec pour commencer une utilisation généreuse - voire exubérante - du Wide Color Gamut, qui se traduit par la libération de couleurs intenses, saturées et qui semblent transcender la scène musicale de Minneapolis comme jamais. Tout y passe : les projecteurs à faisceau lumineux qui projettent des jeux de lumières colorés et directionnels, les enseignes au néon, le rouge à lèvres d'Apollonia Kotero et les couleurs vibrantes issues des tenues extravagantes des artistes. En HDR, comme pour d'autres classiques restaurés chez Warner (Rocky, Le Fugitif), de fortes intensités lumineuses sont mobilisées sur ce titre avec des pics lumineux atteignant en moyenne 700 nits, et culminant à plus de 4 000 nits sur certains passages. Une intensité qui atteint son apogée évidemment sous les spots des scènes de boîte de nuit où les lumières stroboscopiques et la fumée omniprésente ajoutent une touche d'énergie frénétique. Les détails d'ombres et les niveaux de noir sont également mieux définis, particulièrement sur les scènes illustrant les dures réalités du protagoniste. Le seul regret repose certainement dans l'absence de Dolby Vision. Vu les intensités lumineuses et le gamut de couleurs mobilisé, ce titre dépassera allégrement les capacités de nombreux écrans et le support de métadonnées dynamiques n'aurait pas été de refus...

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Purple Rain (1984)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Purple Rain (1984)

 

Qualité Audio

La musique est au cœur de ce film, et l'importance de la section sonore ne peut être négligée. Le remixage a été réalisé en 5.1, à partir des éléments sources magnétiques 35mm d'origine du mixage Dolby Stereo, également disponible en option. La piste audio VO DTS-HD Master Audio 5.1 (24-bit, 4360 kbps) dégage une grande énergie, notamment lors des performances musicales de Prince qui prennent vie à travers une scène frontale large, mobilisant les trois canaux principaux. Mais la scène surround reste pleinement active, et n'est jamais délaissée. Les passages sur scène sont captivants, avec une atmosphère de concert et des ambiances magnifiquement retranscrites, notamment celles du mythique First Avenue. Les basses sont profondes et percutantes, amplifiant l'intensité de chaque note et chaque riff dès le morceau "Let's Go Crazy". Les notes de la bande originale s'étendent régulièrement vers la scène surround, créant un sentiment de présence toujours enveloppant. Pour ceux qui préfèrent une expérience sonore plus proche de la version originale sortie en salle, le mixage Dolby Stéréo original (2.0, 24-bit, 2164 kbps) est également disponible. Les versions doublées en allemand et français restent en Dolby Digital 5.1 (640 kbps).

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Purple Rain (1984)

 
 

Bonus

- Commentaire audio d'Albert Magnoli, Robert Cavallo et Donald E. Thorin
- Documentaire : « First Avenue : Le chemin qui mène à la Pop »
- Clips musicaux

Conclusion

Cette édition 4K Ultra HD Blu-ray de Purple Rain (1984) est un véritable cadeau pour les fans du "Kid". La restauration de premier ordre, réalisée à partir d'un scan 8K des négatifs originaux, offre une image d'une clarté exceptionnelle. Le HDR, avec ses fortes intensités lumineuses, et la large palette de couleurs du Wide Color Gamut donnent vie à l'univers visuel flamboyant du film. L'image, tout comme l'œuvre et l'artiste eux-mêmes, respire l'intensité et l'exubérance, un trait caractéristique de Prince. Hautement recommandé !