Test 4K Ultra HD Blu-ray : Midsommar (2019)

Synopsis

Dani et Christian forment un jeune couple dont la relation bat de l'aile. À la suite d'une tragédie familiale qui les rapproche, Dani décide d'accompagner Christian et ses amis lors d'un voyage unique au festival Midsommar dans un village éloigné en Suède. Ce qui commence par des vacances d'été sans tracas dans un pays au soleil éternel prend une tournure sinistre lorsque les villageois invitent les voyageurs à participer aux festivités qui rendent le lieu de paix de plus en plus troublant.

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

Qualité Video

Midsommar (2019), réalisé par Ari Aster, est une œuvre d'horreur psychologique qui a captivé autant qu'elle a dérangé de nombreux spectateurs depuis sa sortie en 2019. Après le succès de son premier long-métrage, "Hérédité", Aster confirme son statut de maître du genre en tissant une histoire aussi poignante qu'angoissante. Le film met en scène Florence Pugh et Jack Reynor dans les rôles de Dani et Christian, un couple au bord de la rupture. Suite à une tragédie familiale, Dani se joint à Christian et à ses amis pour un voyage en Suède, afin d'assister à un festival dans un village reculé. Ce qui débute comme un séjour dans un lieu pittoresque bascule progressivement en une descente aux enfers. S'inspirant de classiques du cinéma d'horreur folk tels que "The Wicker Man" (1973), Aster façonne un univers où la violence rituelle et la beauté brute se confrontent dans un spectacle à la fois terrifiant et fascinant. Midsommar (2019) transcende les frontières de l'horreur en juxtaposant le sublime à l'insoutenable, explorant ainsi la dualité de la nature humaine, tant faite de lumière que d'obscurité.

Midsommar (2019) a été tourné avec des caméras numériques Panavision Millennium DXL2, réputées pour leur qualité d'image. Les premières scènes se déroulant aux États-Unis ont été tournées en résolution 5K avec des optiques Primo Prime (35 mm), tandis que celles en Suède, majoritaires, ont été capturées en 8K, avec des objectifs Primo Artiste 70 mm. Le tournage a largement exploité la lumière naturelle, notamment le soleil omniprésent de l'été suédois. On doit le travail de photographie à Pawel Pogorzelski. Le film a été finalisé avec un intermédiaire numérique 4K. Sur cette édition Ultra HD Blu-ray signée Metropolitan, Midsommar (2019) est présenté dans sa version cinéma au format 2160p, ratio 2.00 (format Univisium) avec les deux options HDR10 et Dolby Vision (DV-FEL). Un disque UHD-100 a été mobilisé, avec 92.66 GB d'espace réellement occupé.

Le choix de la technologie 8K pour le tournage de Midsommar (2019) s'avère d'une pertinence indiscutable, offrant des images d'une précision exceptionnelle. Le piqué est aiguisé, tranchant, impressionnant, et la différence avec la version Blu-ray est clairement perceptible. Cette clarté est particulièrement notable dans les gros plans, où chaque poil de barbe, chaque ride d'expression et chaque imperfection de peau sont rendus avec une finesse saisissante. Cette netteté implacable confère aux gros plans une qualité hyperréaliste, intensifiant ainsi les émotions des personnages et les rendant d'autant plus viscérales et troublantes pour le spectateur. L'architecture des bâtiments, les costumes colorés, les fresques murales ornées de runes aux symboles perturbants, comme les habitants même du village isolé de Harga, se détachent avec une précision tout aussi remarquable. Et aucun défaut de compression ne vient ternir l'expérience.

Midsommar (2019) se distingue avant tout comme une œuvre pensée pour tirer parti de la technologie HDR. Le film utilise abondamment la lumière naturelle, en particulier le soleil éclatant des journées en extérieur, pour instaurer une atmosphère onirique et irréelle. Les plans larges, baignés par cette lumière presque surnaturelle, acquièrent une qualité solaire hypnotique, renforçant l'idée que les personnages ont pénétré un monde parallèle où les règles ne sont plus forcément les mêmes. Cette version HDR s'illustre par des contrastes largement améliorés, avec des détails cruciaux dans les hautes lumières préservés. Ainsi, les nuances subtiles des nuages, les reflets du soleil sur les surfaces blanches — notamment les costumes traditionnels des villageois — sont restitués avec une richesse de détails renforcée. L'intensité accrue des pics lumineux, culminant à un max de 959 nits et une moyenne de 326 nits, se manifeste particulièrement lors des scènes en extérieur dans le village suédois. L'approche délibérée de la couleur, que le directeur de la photographie Pawel Pogorzelski décrit comme inspirée par le Technicolor à trois bandes, s'accompagne d'une palette de couleurs vives et saturées. Bien que la mobilisation du gamut P3 reste timide, elle permet d'apporter des nuances intéressantes ici et là. Les éléments floraux, la verdure et les flammes en bénéficient, se traduisant par des verts plus luxuriants dans les paysages naturels et des rouges plus profonds encore sur certains éléments des costumes traditionnels. C'est une bien solide expérience.

Qualité Audio

Midsommar (2019), c'est plus que de belles images. L'expérience se compose aussi d'un mixage proposé en VO et VF en DTS-HD Master Audio 5.1 (24-bit, 3330 et 3335 kbps). Et il joue un rôle essentiel dans la création d'une forme d'angoisse insidieuse. La musique de Bobby Krlic (The Haxan Cloak) crée une ambiance étrange et troublante. Les mélodies folk, parfois dissonantes, s'intègrent parfaitement à l'atmosphère particulière du film. Les chants et les instruments utilisés par les Suédois accentuent ce côté "folklorique dérangé". Les bruits de la nature, habituellement associés au calme et à la sérénité, deviennent aujourd'hui, sur certaines séquences, des éléments perturbants. Les bourdonnements d'insectes, le vent glacial, tout concourt à l'atmosphère inquiétante de ce village bien isolé du reste du monde. Le silence peut lui-même devenir lourd et oppressant, ponctué de bruits soudains qui font sursauter. Le mixage est marqué aussi par de beaux efforts de spatialisation avec des canaux surround réellement mobilisés. L'exploration de l'état mental des personnages, lorsqu'ils subissent l'influence de substances altérant la perception, est particulièrement remarquable.

Bonus

- Que les festivités commencent : le making of
- La construction du village en time lapse
- Teaser a Bande-annonce

Conclusion

La version Ultra HD Blu-ray de Midsommar (2019) est une expérience à ne pas manquer pour vivre pleinement l'horreur psychologique et la beauté effroyable du film d'Ari Aster. L'écart avec la version simple Blu-ray, par le captation 8K et le traitement HDR, est réellement significatif sur ce titre. Dommage tout de même que l'éditeur n'ait pas fait l'effort d'inclure la version Director's Cut du film sur ce disque UHD.