Test 4K Ultra HD Blu-ray : Civil War (2024)

Synopsis

Dans un futur proche où les États-Unis sont au bord de l’effondrement et où des journalistes embarqués courent pour raconter la plus grande histoire de leur vie : La fin de l’Amérique telle que nous la connaissons. Une course effrénée à travers une Amérique fracturée qui, dans un futur proche, est plus que jamais sur le fil du rasoir.

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

Le photojournalisme du chaos

Dans Civil War (2024), une guerre civile fictionnelle se matérialise dans le déroulement d'un road-movie poignant. Une photographe de guerre, témoin d'un passé brutal, transmet son flambeau à une jeune héroïne en quête d'idéal. Dans un avenir crédible, une guerre civile américaine se raconte au travers une quête de clichés : ceux des photographe de presse. Durant leur parcours, une remontée vers Washington, des instants de répit poétiques nous sont livrés. Mais aussi de la poussière, des épreuves et des visages marqués.

À travers une mise en scène virtuose, le réalisateur Alex Garland nous entraîne au cœur de conflits armés bruts, là où l'instinct de survie s'imbrique aux étincelles et aux luttes. Face à l'horreur d'une Amérique en déroute, la photographie de presse joue son rôle : celui d'un témoin impartial. Elle grave dans l'image des instants douloureux. Elle saisit les éclats d'une civilisation sombrant peu à peu.

Qualité Video

Civil War (2024) ne se contente pas de narrer une guerre. Il l'incarne avec une intensité saisissante, propulsant le spectateur au cœur du chaos. Alex Garland et son directeur photo Rob Hardy, réputés pour leur vision audacieuse, ont opté pour une approche visuelle brute et immersive, privilégiant une esthétique réaliste et poignante. L'objectif était de traduire la violence et la brutalité du conflit à travers un langage visuel unique, mêlant authenticité et immédiateté. Pour atteindre cet objectif, l'équipe technique a choisi des outils de tournage qui leur permettaient une grande flexibilité et une immersion totale. La majeure partie du film a été tournée avec des caméras numériques Sony Venice, accompagnées de caméras DJI Ronin 4D-6K. Ces dernières, légères et polyvalentes, se sont avérées essentielles pour capturer l'action de manière fluide et dynamique. Pour les prises de vue en voiture et dans les espaces confinés, des Sony a7S Mark III ont été utilisées. Le master intermédiaire a été supervisé en 4K. Metropolitan restitue l'oeuvre dans une édition Ultra HD Blu-ray mobilisant un disque UHD-100 (83.85 Gb). Le film est présenté dans son ratio original 1.85:1 avec les deux options HDR10 et Dolby Vision (DV FEL, 12-bit).

En toute honnêteté, sur le registre seul de la définition, l'édition Blu-ray (1080p), tirée du même master 4K, n'a pas forcément à rougir des comparaisons. Les écarts purs sont moins significatifs qu'escomptés. Dans tous les cas, ce sont des images d'une propreté clinique qui nous sont délivrées, sans grain ajouté en post-production. Et la compression HEVC (79.8 Mbps) fait ici un sans faute. Que ce soit en Blu-ray ou en Ultra HD, l'inquiétude plane et règne sur ce futur crédible, déchiré par une guerre civile qui n'offre aucune forme de répit. Les images abrasives nous plongent au cœur du conflit, comme le regard d'un photojournaliste témoin du chaos. Les arrêts sur image, tels des clichés en noir et blanc, accentuent les contrastes, transformant le film en un immense reportage photographique. La caméra devient l'œil silencieux qui capture l'indicible, des instants bruts et poignants, de l'homme "immolé dans un pneu de voiture" aux visages marqués par la violence. Et toutes ces expressions figées de ceux qui ont vu l'horreur de près : Lee, Joel, Jessie. Les prises de vue grand angle renforcent l'immensité et la brutalité du conflit, tandis que la netteté et le réalisme implacable de l'image créent un sentiment de proximité avec ces environnements traversés - autoroutes éventrées, rues jonchées de débris, visages meurtris. Civil War (2024) c'est aussi quelques plans verdoyants et poétiques, où la nature parvient à s'exprimer dans toute sa beauté, offrant quelques lueurs d'espoir dans un bien sombre tableau.

La combinaison d'une plage dynamique étendue et des couleurs riches issues du Wide Color Gamut établit une bien nette différence. C'est d'autant plus le cas que Civil War (2024) témoigne de valeurs HDR audacieuses : une moyenne de pics lumineux de 483 nits, et de nombreux pics frôlant les 1000 nits. Il en résulte des images plus réalistes et nuancées, fortes de contrastes magnifiques et appuyés. Dans la scène où les personnages traversent un feu de forêt en pleine nuit, le HDR permet de restituer avec précision l'intensité des flammes, leurs langues ardentes dansant parmi les ombres, tout en préservant les détails dans les zones sombres. Et il faut ajouter à tout cela que l'usage du Wide Color Gamut est massif sur ce titre, particulièrement dans les scènes de paysages urbains (les enseignes commerciales, les graffitis sur les murs) et les séquences cotoyant une nature verdoyante (les arbres bordant les routes et ceux peuplant la forêt).

Qualité Audio

Civil War (2024), un film qui explore la violence et la complexité d'une guerre civile, offre une expérience sonore immersive grâce à un mixage Dolby Atmos exceptionnel (VO/VF core TrueHD 7.1, 24-bit, 4120 et 4230 kbps). Ce n'est pas simplement une bande son d'accompagnement, mais un élément narratif à part entière qui amplifie l'impact émotionnel du film et plonge le spectateur au cœur du chaos. On doit ce mixage à Glenn Freemantle qui fut oscarisé pour Gravity (2013). Dès les premières minutes, la piste Atmos nous saisit avec une démonstration de force. Les mouvements protestataires, le murmure de la foule, le survol d'hélicoptères, puis une explosion massive et un long silence assourdissant, comme une surdité post-explosion, nous projettent instantanément dans l'enfer de la guerre civile. L'immersion est également remarquable grâce aux ambiances sonores détaillées qui créent une sensation d'authenticité troublante. Surtout, Civil War (2024) exploite à merveille l'espace des canaux verticaux. À Washington, le spectateur se retrouve au cœur d'un conflit intense, avec des hélicoptères qui survolent le champ de bataille et des projectiles qui traversent l'espace sonore de manière inédite. On retient particulièrement un passage impressionnant à 1h17 (précise) où les avions de chasse de l'armée de l'ouest survolent puissamment l'espace d'écoute, une utilisation remarquable des canaux aériens (voir quelques-uns de ces exemples illustrés dans notre vidéo jointe). Mention spéciale à l'utilisation de la technique d'arrêt sur image, occasionnant une mise en pause furtive des sonorités, qui forment l'idée d'un photojournalisme sonore bien pensé.

Bonus

- Making-Of : Mener la guerre civile d’Alex Garland (en 6 parties)
- Un dernier papier
- Envoyer un message d'alerte
- C'est la quatrième dimension
- Vous êtes quel genre d'américains ?
- Je ne me suis jamais sentie aussi vivante
- Tuer. Pas de capture
- Questions & réponses avec Alex Garland, Kirsten Dunst, Wagner Moura et Cailee Spaeny au festival South by Southwest 2023
- Bande-annonce

Conclusion

L'édition 4K de Civil War (2024) est un véritable incontournable pour les home-cinéphiles exigeants. La combinaison d'une résolution native 4K, d'un débit binaire élevé et des technologies HDR et WCG offre une expérience visuelle exceptionnelle, plaçant cette édition parmi les références de cet été 2024. Mais "Civil War" (2024) n'excelle pas seulement dans sa qualité d'image. La section sonore, avec ses versions VO et VF Dolby Atmos équivalentes, est tout aussi impressionnante. L'intensité sonore est remarquable, et la mobilisation de la scène aérienne particulièrement mémorable. Hautement recommandé !