Test 4K Ultra HD Blu-ray : Furiosa - Une Saga Mad Max (2024)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Dans un monde en déclin, la jeune Furiosa est arrachée à la Terre Verte et capturée par une horde de motards dirigée par le redoutable Dementus. Alors qu’elle tente de survivre aux Terres Dévastées, à Immortan Joe et de retrouver le chemin de chez elle, Furiosa n’a qu’une seule obsession : la vengeance.
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
Furiosa et le noyau de la vengeance
Imaginez une terre de désolation. Un océan de poussière et de désespoir, brûlé par le soleil d'un monde austère. C'est le monde bien connu de Mad Max. Et c'est là que repose le mythe de Furiosa. La genèse de cette héroïne, aujourd'hui incarnée par Anya Taylor-Joy, est racontée dans un style approprié au Wasteland. Brutal, sans fioriture, mais avec une forme de grâce toute fragile qui parvient à fleurir au milieu des cendres.
Dans cet enfer de chrome et d'acier, la pêche est le nouveau fruit défendu. Imaginez un verger luxuriant, un paradis oublié, où la jeune Furiosa voit son innocence arrachée avec la même brutalité qu'une fleur sauvagement piétinée. Cette pêche sera grignoteé par un dénommé "serpent". Et il n'en restera qu'un noyau... Mais ce noyau officiera comme le cœur battant de ce conte torturé. Il sera l'espoir tenace de l'héroïne dans un monde qui l'a fait orpheline, une graine d'humanité dans un désert d'ossements et de ferraille. On le voit passer de main en main, caché dans les plis de cheveux coupés, serré dans une paume moite : un rappel constant du passé que Furiosa ne peut oublier.
La vengeance est une route empoisonnée dans le Wasteland, et Dementus (le berger du troupeau de motards incarné par Hemsworth) est le Pan de cette histoire. C'est lui qui féconde cet enfer. Il lui vole son enfance, assassine sa mère, la nourrit de mensonges et de violence, transformant cette âme innocente en une arme froide et implacable. Mais Furiosa n'est pas qu'une arme ; c'est une vraie force de la nature. Elle embrasse la brutalité du Wasteland, devient une extension de ces machines rugissantes. Quand son noyau - son précieux noyau de pêche - la retient toujours du précipice. Comme un murmure persistant d'un paradis qui était, et qui pourrait ressurgir.
Drapé de blanc, brûlé par le rouge des fusées du ciel, puis déchu dans le noir de sa propre chute, Dementus tracera une forme de parcours alchimique inversé, le menant, non à la transcendance, mais à la putréfaction. Pas de duel final totalement hollywoodien, pas de rédemption facile dans un bain de sang. Mais un accomplissement. Domptée et canalisée, l'énergie chaotique de l'alter-ego se voit finalement confiée à la terre-mère, et, par le biais d'une transmutation au secret bien gardé, donnera naissance, dans ce monde déjanté de Mad Max, à un mystérieux symbole. C'est plus qu'un arbre sacré. C'est précisément un pêcher.
C'est là que réside le pouvoir étrange et obsédant de Furiosa. Ce n'est pas seulement un énième conte de vengeance dans un monde post-apocalyptique épuisé. C'est un mythe moderne, une ancienne légende réinventée dans le langage de moteurs rugissants, avec une brutalité exaltée, une touche de poésie et cette douce folie qu'on déguste... comme une bonne pêche juteuse dans un désert.
Qualité Video
Furiosa - Une Saga Mad Max (2024) de George Miller a été tourné principalement avec des caméras numériques ARRI Alexa 65, un choix qui reflète la volonté de continuité visuelle avec Fury Road tout en exploitant les avantages du numérique. Ce choix, justifié par le directeur de la photographie Simon Duggan, a permis un contrôle total de l'image, notamment la possibilité de la manipuler en post-production et d'y ajouter des textures. D'autres caméras, comme la RED V-Raptor et la RED Komodo (8K), ont été utilisées pour des prises de vues spécifiques, notamment les scènes d'action et les plans à l'intérieur des véhicules. Le choix des objectifs s'est porté en grande partie sur des optiques sphériques adaptées à l'Alexa 65. Le tournage de Furiosa - Une Saga Mad Max (2024) a eu lieu en Australie, en Nouvelle-Galles du Sud, mais la création du Wasteland si caractéristique de la saga Mad Max a surtout nécessité un important travail de création d'environnements numériques. Le master intermédiaire a été supervisé en 4K. Cette édition française Ultra HD Blu-ray utilise un disque BD-100 (avec 84,8 Go mobilisés), respecte le ratio original de 2.39:1 et propose les options HDR10 et Dolby Vision (DV-MEL, 10 bits).
Un cycle de neuf années sépare la sortie de Fury Road (2015) et celle de Furiosa - Une Saga Mad Max (2024). Cette période a vu des avancées significatives dans le domaine des caméras numériques et des techniques de post-production, et cela se ressent à l'écran. Le directeur de la photographie Simon Duggan a opté pour une approche visuelle différente de celle de John Seale. Bien que les deux films partagent une esthétique brute et post-apocalyptique, Furiosa - Une Saga Mad Max (2024) présente une palette de couleurs plus étendue encore et un rendu largement plus net et clinique. C'est en partie lié au choix des optiques et à l'utilisation de l'ARRI Alexa 65. Mais pas que. La quantité de détails restitués reste juste impressionnante.
Le film accorde une importance particulière aux gros plans sur le visage des protagonites, notamment leurs regards. Ces plans rapprochés révèlent la force intérieure de l'héroïne, son intelligence et sa détermination face à l'adversité. Et ils sont d'une incroyable intensité. À l'autre extrémité de l'échelle, les plans larges sont eux-mêmes d'une précision chirurgicale. Les environnements désertiques traversés rappellent la brutalité et la rudesse du Wasteland. La Citadelle, Gas Town, Bullet Farm et la fameuse "Terre Verte", tout y passe.
C'est un contexte idéal pour le format 4K Ultra HD Blu-ray, qui offre une supériorité incontestable face à l'homologue Blu-ray, et sur tous les registres. La précision des plans serrés est renforcée. L'apport de définition reste palpable sur les motos et les véhicules tout-terrain, particulièrement lorsqu'ils sont aperçus comme de petits objets sur les plans les plus panoramiques. L'ultra haute définition évite un effet de masse indistincte, restitue avec plus d'acuité les machines, leurs composantes et les subtilités des décors. Cela inclut des détails comme la poussière soulevée par les roues, les rouages des véhicules ou les éclats métalliques, tous perceptibles, même à distance.
Il se dégage de ces images un aspect propre et léché qui s'éloigne quelque peu du rendu brut et plus granuleux des films précédents, ce qui peut parfois dérouter. Néanmoins, une texture à connotation argentique habille en filigrane toutes ces images. Et aucune fausse note de compression n'a été relevée lors de nos visionnements.
L'étalonnage HDR
La version HDR de Furiosa - Une Saga Mad Max (2024) atteint un pic de luminosité maximal de 1102 nits, bien loin des 10.000 nits de Mad Max: Fury Road (2005). C'est une décision judicieuse et bénéfique pour l'expérience globale. Inutile d'exploser les nits à des valeurs qu'aucun écran grand public n'est en mesure d'atteindre; cela permet d'offrir une expérience optimale, adaptée au plus grand nombre, et avec moins d'aléas dans les processus de tone-mapping. Et s'ajoute à cela le Dolby Vision avec les trim-pass HDR (600 nits et 1000 nits) qui sont bien présents. Le MaxCLL est peut-être moins furieux que pour le précédent film. Mais les prestations HDR ne sont pas sacrifiées pour autant, avec une moyenne de pics de luminosité mesurée (par nos soins) à 506 nits. La plage dynamique mobilisée permet de restituer avec précision les contrastes saisissants du film, entre les scènes nocturnes très sombres et les paysages diurnes baignés de lumière. Les reflets du soleil sur les carrosseries, les surfaces métalliques et le sable du désert gagnent en intensité et en réalisme.
Si les véhicules et les objets dans l’univers de Mad Max sont souvent des amalgames de métal rouillé, gris ou argenté, illustrant l’usure du temps et la dureté de l'existence, les couleurs jouent un rôle majeur et prennent un pouvoir évocateur aujourd'hui. Celui-ci est renforcé par un usage remarquable du Wide Color Gamut. Les couleurs chaudes et saturées du désert s'opposent aux bleus froids du ciel nocturne et aux teintes métalliques des véhicules, créant un impact visuel fort et immersif. Dans Furiosa, certaines couleurs servent également un symbolisme puissant. Particulièrement les verts, couleur dominante du "Green Place", qui représentent l'espoir, la vie et la fertilité, et qui tirent pleinement parti du gamut étendu. Les couleurs plus sulfureuses, ocres et rouges, sont omniprésentes dans les paysages désertiques du Wasteland et à l'intérieur des tentes. Des touches de couleurs vives sont aussi observées sur les flammes, les explosions et les fameuses fusées éclairantes.
Qualité Audio
Dès les premières minutes, le mixage sonore de Furiosa - Une Saga Mad Max (2024) nous saisit. Et il ne nous lâchera plus avant le générique de fin. Il y a certes de la place pour la subtilité, mais bien davantage pour la puissance brute et l'assaut implacable d'un paysage sonore apocalyptique. C'est un mixage à fort potentiel, transformant votre salon en un champ de bataille sonore presque permanent. La dynamique est d'ailleurs assez phénoménale aujourd'hui, sans trace flagrante de rabotage destructeur. Chaque hurlement de moteur, chaque grincement métallique, chaque cri de guerre est un moment à part entière. Les basses fréquences restent l'épine dorsale de ce mixage infernal. Le grondement du War Rig, monstre d'acier armé jusqu'aux dents, se distingue particulièrement. Les motos, hordes mécaniques rugissantes, déchirent l'air avec une fureur tout aussi entraînante.
Mais le mixage de Furiosa ne se limite pas à de la simple brutalité. Il existe une beauté étrange et troublante dans les moments plus contemplatifs : le sifflement du vent parcourant les dunes de sable, les mélodies douces accompagnant les souvenirs fragiles de l'héroïne. Ces rares instants de répit servent à accentuer le contraste avec les déchaînements sonores qui s'ensuivent. La comparaison avec Fury Road est d'ailleurs inévitable. Le mixage est clairement moins furieux et plus nuancé. Il privilégie la clarté et la précision à une surcharge sensorielle constante. N'y voyez pas là un signe de faiblesse; c'est au contraire plus agréable sur la durée. Les effets surround sauront vous envelopper de toutes parts, vous tenant en alerte constante et en de multiples occasions. Enfin, l'usage des canaux verticaux est lui-même abondant. La séquence d’action épique où le War Rig est poursuivi par Octoboss et ses Mortiflyers, avec de multiples collisions et ces parachutistes se joignant à l’attaque, vaut son pesant d'or. L'embuscade tendue par Dementus et sa bande dans la mine, avec l’écrasement des grandes structures qui l'accompagne, est tout aussi impressionnante.
Notez que les versions originale (VO) et française (VF) sont restituées dans un format équivalent : Dolby Atmos (core TrueHD 7.1). Les débits binaires moyens ont été mesurés à 3397 kbps pour la VO et 3372 kbps pour la VF (chiffres en accord avec des moyennes d'encodage sous 16 bit).
Bonus
- Sur la route du Valhalla : À la poursuite de Furiosa : making of
- L’Ange des ténèbres : Anya Taylor-Joy dans le rôle de Furiosa »
- Le Messie de la moto : Chris Hemsworth dans le rôle de Dementus
- Furiosa : Voyage clandestin vers l’inconnu
- Bêtes de métal et moteurs sacrés
Conclusion
Furiosa - Une Saga Mad Max (2024) est sans doute le film le plus singulier de la franchise, et malgré les avis partagés, George Miller réussit à livrer une œuvre d’une puissance incontestable. En tout cas, c'est notre avis. Il s’approprie et réinvente la mythologie qu’il avait lui-même façonnée dans les précédents volets, tout en l'enrichissant de manière audacieuse. Sur le plan technique, Furiosa se hisse parmi ces productions incontournables, celles qu’on a hâte de montrer à nos voisins pour prouver ce que le home-cinéma peut véritablement offrir en 2024. Un must-have !