Test 4K Ultra HD Blu-ray : Twister (1996)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Jo Harding n’était encore qu’une enfant lorsque son père fut emporté par une tornade dévastatrice. Vingt-sept ans plus tard, à la tête d’une équipe de chasseurs de tornades, elle traque ces mystérieuses intempéries qui ravagent les plaines américaines afin de mettre au point un système de détection préventive. Cet été, la météo prévoit la plus violente tornade qui ait frappé l’Oklahoma depuis trente ans… La chasse est ouverte !
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
Somewhere Over the Rainbow 🌈✨
L'orage approche. Un monstre gronde. C'est une bête démentielle. Celle qui poursuit Jo Harding depuis toujours. Lors d'une nuit d'été suffocante de 1969, une tornade gigantesque lui arrache son père. Elle n'est alors qu'une fillette. Adulte, Jo devient chasseuse de tornades, traquant ces colosses avec la même détermination que d'autres pourchassent des fantômes. Obsédée par l'envie de percer leurs mystères, elle s'entoure d'une équipe de scientifiques marginaux, sa nouvelle famille. Ensemble, une dépendance : celle du danger. Et cette fascination : la danse effrénée des forces indomptées de Dame Nature.
On sent chez Jo une quête de communion avec ces forces venues du ciel. Et la danse dont il est question est teintée d'une tension mystique. Une attirance. Un magnétisme. Quand Bill, son ex-mari, réapparaît dans sa vie, c'est avec Melissa, sa nouvelle femme qu'il débarque. Bill veut obtenir les papiers de divorce que Jo n'a jamais voulu signer. Et son arrivée réveille en elle quelque chose. Comme du désir… L'air se charge en tout cas très rapidement en électricité. Et comme un écho à une tempête émotionnelle en approche, une tornade se forme, aspirant notre petite équipe dans un rêve éveillé digne du Magicien d'Oz.
Etre chasseur de tornades, c'est bien plus qu'une quête scientifique. C'est excitant. Dans Twister, les tornades sont bien plus que de simples phénomènes météorologiques à analyser. Ce sont des métaphores vivantes et très explicites. Et il n'y a pas que la "zone d'aspiration" qui est suggérée... Melissa, en tant que thérapeute spécialisée, pourrait aisément décortiquer toute la dynamique de couple sous-jacente. Jo, Bill et elle-même se retrouvent vite pris au piège de forces qui les dépassent, comme désorientés par des vents contraires et puissants. Et ce n'est pas seulement l'air chargé en électricité qui pèse sur eux. C'est une somme de désirs inavoués, de frustrations refoulées et de tensions palpables qui rend l'atmosphère intenable tout autour d'eux.
Déluges, pluie battante, bourrasques assourdissantes. Et soudain, une vache céleste, emportée par le vortex comme un jouet oublié dans le monde imaginaire d'une jeune fille. Cette vision surréaliste frappe Jo en plein cœur, réveillant les blessures d'un manque profond, un rappel cruel de ce qu'elle n'a jamais eu, et peut-être, de ce qu'elle pourrait regretter. Car la présence d'une thérapeute en fertilité sur la banquette arrière n’est pas anodine : la vache incarne d'abord un enjeu de maternité. Quant à Bill, pris entre les deux femmes de sa vie, il se retrouve à devoir choisir quelle "tornade" il souhaite vraiment féconder. Ses outils, simples et pourtant si précieux, sont là pour le guider. Dorothy, son invention, un hommage évident à l’héroïne du Magicien d’Oz, c'est cette intuition, celle qui lui a toujours permis de prendre les bonnes directions. Et les fameux capteurs météorologiques, qui devront être aspirés par la colonne tourbillonnante du cyclone : des cellules, des "graines de vie", prêtes à être libérées avec précision quand l'engin sera au cœur de la tempête. À toi de jouer Bill !
Ce geste rituel n'est qu'un prélude avant l'apogée : l'arrivée d'une tornade de catégorie 5, véritable créature céleste déchaînée. That's no moon. It's a space station. C'est l'étoile de la mort. C'est là en tout cas que leur obsession atteint son paroxysme. Un vent d'apocalypse balaie tout sur son passage. Ici, les choses sérieuses commencent. C’est une overdose sensorielle, et le divin semble à portée de main. Le lien entre Bill et Jo se reforme. L'intimité renaît. Et, après un ultime tourbillon de révélations, c’est sur des terres purgées des conflits du passé qu’une nouvelle famille pourra enfin émerger.
Steven Spielberg, Michael Crichton, Jan de Bont... Tous ces artistes sont de grands conteurs. Réunis sur ce projet, ils ont fait de Twister (1996) bien plus qu'un simple film catastrophe. C'est l'histoire d'un amour mis à l'épreuve et purifié par les principaux éléments. Et c'est surtout la réunification d'un couple qui se redécouvre, après avoir affronté les plus incroyables tempêtes vécues sur grand écran.
Qualité Video
Le tournage de Twister (1996) s'est fait en utilisant une variété de techniques et de technologies de pointe. En tout cas pour l'époque. Le film a été tourné sur pellicule 35 mm avec des caméras Arriflex, Bell & Howell et Panavision. Des objectifs anamorphiques ont été mobilisées. Quelques séquences, notamment des images issues des journaux télévisés, ont été tournées en Super 16. Quand aux effets spéciaux, ils étaient signés ILM avec une panoplie d'outils infographiques sollicités pour réaliser des compositions aussi réalistes que possible. Avec évidemment des tornades, reconstituées numériquement, puis réintégrées aux paysages réels. La première édition Blu-ray Disc date de 2008, avec une compression VC-1. Pour cette sortie en 4K Ultra HD Blu-ray, une restauration flambant neuve a été supervisée par Warner Bros. Motion Picture Imaging sur la base d'un nouveau scan des négatifs 35mm originaux et éléments interpositifs. Avec surtout un nouvel étalonnage des couleurs HDR et un processus supervisé par le réalisateur.
Ce test a été réalisé depuis l'édition USA signée Warner Home Video. On y retrouve une présentation en 2160p, compression HEVC et l'unique option HDR10. L'édition française attendue le 16 octobre, signée Universal, présentera quelques nuances de compression. On les mettra en avant dès réception.
Allons droit au cœur du cyclone: il y a un fossé indéniable entre l’ancien Blu-ray et cette version restaurée en 4K. Le résultat, dans sa globalité, reste un plaisir pour les yeux. Le cadrage reste fidèle à l'original, sans perte de portions d’image, ce qui est toujours un bon point. En termes de définition, la différence est flagrante : une profusion de détails minutieux envahit l’écran, particulièrement sur les plans dépourvus d’effets spéciaux. Que ce soit les larges panoramas de la campagne américaine ou les gros plans sur les visages des chasseurs de tornades, chaque détail, des instruments de mesure aux objets volants, est capturé avec une définition renforcée. Les séquences avec effets spéciaux, quant à elles, affichent une texture plus douce, une turbulence attendue pour un film de cette époque. Quant au grain 35mm, omniprésent, il souffle sur l’ensemble du film une texture brute et authentique, particulièrement dans les scènes de destruction, où il se fait même plus dense et chaotique.
Le nouvel étalonnage HDR, réalisé par Sheri Eisenberg chez Motion Picture Imaging (MPI), apporte aussi du vent frais à l'aventure. En utilisant des outils modernes, tout en collaborant étroitement avec Jan de Bont, elle a su garder le cap entre modernité et fidélité. Cependant, certains changements ont fait gronder quelques puristes. Comme ce ciel vert à 21mn40 qui effectivement peut interpeller. Surtout lorsqu'on effectue une comparaison directe avec le précédent Blu-ray comme ici. Est-ce choquant au début ? Certainement. Est-ce en désaccord avec la vision originelle du metteur en scène ? Pas forcément. Jan de Bont a toujours voulu que cette scène soit dominée par un ciel d'apocalypse verdoyant. Les dialogues entre Bill Paxton et Philip Seymour Hoffman ("Ça verdit. Ça verdoie.") confirment cette intention originelle. Et on pourrait même y voir un nouveau clin d’œil au Magicien d’Oz et à la fameuse cité d’émeraude. Si ce choix peut diviser, les arguments soutenant cette nouvelle proposition restent difficiles à contester.
Les propos du réalisateur : "Le ciel vert, qui est un élément extrêmement important du phénomène des tornades. Nous n'avions jamais vraiment réussi à filmer ce ciel étrange qui prend une couleur verdâtre et qui est vraiment effrayant."
L’étalonnage s’adapte avec finesse aux changements d’atmosphère, surtout lorsque les environnements s’obscurcissent. Quand le ciel s'alourdit, l’obscurité se fait vraiment ressentir, loin de la luminosité plus artificielle des versions précédentes. Et Twister maîtrise pleinement l’étendue de la plage dynamique du HDR, avec des pics de luminosité percutants, souvent au-delà des 1000 nits. Les éclairs, étincelles et explosions récupèrent de précieuses informations (beaucoup moins de zones brûlées) et d'intenses éclats. L'espace du Wide Color Gamut est également exploité à bon escient dans de nombreux passages : du bleu électrique de l’écran cathodique au début du film, aux ciels verdoyants qui précèdent la tempête, jusqu'au panneau lumineux du cinéma Drive-in. On passe un excellent moment, mais le plus impressionnant est à venir…
Qualité Audio
Twister (1996) a toujours été le Saint Graal des passionnés de home-cinéma. Dès sa sortie, il s’est imposé comme une référence, offrant une démonstration spectaculaire des capacités du son 5.1, que ce soit dans les boutiques spécialisées ou dans les salons des amateurs. La bande-son, nommée aux Oscars, a marqué les esprits par son excellence technique et un montage sonore impressionnant. Jan de Bont, le réalisateur, n’a jamais caché son admiration pour le travail accompli sur cet aspect. Et il a raison. Richard King a conçu un mixage monumental, propulsant l’expérience sonore à des sommets vertigineux.
Redécouvrir Twister (1996) dans un remixage Dolby Atmos (24-bit, 4019 kbps) était donc une promesse excitante mais risquée. Toucher à une œuvre aussi emblématique pouvait s’avérer délicat. Cependant, la tentation de revisiter cette épopée acoustique avec l'ajout de canaux verticaux était trop forte. La scène d’ouverture, où la jeune Jo Harding voit son père emporté par une tornade, devient un véritable baptême du feu acoustique. La tornade rugit à travers les haut-parleurs, formant un vortex sonore qui aspire littéralement le spectateur. Le vent hurle, les débris éclatent, et la maison gémissante semble céder sous la force de la tempête. Ce passage, déjà terrifiant et immersif dans son mixage d’origine, avec un solide renfort en grave, gagne encore en intensité avec le Dolby Atmos. Le vent, auparavant confiné aux canaux surround, enveloppe désormais toute la pièce. Il se crée une sensation de mouvement constant et d’incertitude, tandis que les canaux de hauteur ajoutent une dimension verticale qui amplifie l’effet d’être au cœur de l'épreuve, presque comme si l'on était aspiré vers le haut.
Il convient de tempérer l'excès d'enthousiasme ressenti ici et là. L’enregistrement sonore porte encore les marques de son âge et n’a pas la clarté cristalline des mixages Atmos contemporains. Certaines fréquences, notamment sur le canal central, manquent de définition par rapport au reste de la bande-son. Mais, malgré ces petites réserves, la dynamique sonore reste vertigineuse, tout comme elle l'était sur le mixage 5.1 d'origine. Aujourd'hui, les scènes à couper le souffle sont innombrables. Et s'il ne fallait en retenir qu'une : "LA VACHE !" Cette scène culte, qui émerveille les amateurs de home-cinéma depuis 28 ans, est à découvrir en reproduction binaurale dans notre vidéo jointe. Et l'animal vole plus que jamais en Atmos, grâce une mobilisation formelle des canaux supérieurs et une trajectoire sonore sophistiquée.
Quant à la version française, elle est proposée en Dolby Digital 5.1 sur cette édition américaine. Pour l'édition française prévue le 16 octobre, on l'attend en DTS 5.1 mi-débit. Nous vous tiendrons informés dès le disque en notre possession.
Bonus
- The Legacy of Twister: Taken by the Wind
- Commentaire audio
- 3 Featurettes
- Clip musical de Van Halen
Conclusion
Twister (1996) demeure un incontournable pour les amateurs de sensations fortes, un film qui a toujours occupé une place à part chez les passionnés de home-cinéma. Et aujourd'hui, 28 ans après sa sortie originale, l'oeuvre conserve toute son aura grâce à cette version restaurée en 4K et une VO remixée en Dolby Atmos. Bonne redécouverte à tous !