Test 4K Ultra HD Blu-ray : The Bikeriders (2023)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Dans les années 1960, un club de motards est créé au fin fond du Midwest. Mais bientôt, ce qui devait être un lieu de rassemblement pour les marginaux locaux va laisser place à un gang plus dangereux. Ce qui va bouleverser l'harmonie de ce club.

 

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

🏍️ Liberté, Loyauté et Violence

L’asphalte brûlant. L'odeur âcre de l'essence et du cuir. Le rugissement des moteurs. The Bikeriders (2023), le dernier film de Jeff Nichols, nous plonge dans l'Amérique profonde des années 60. Un monde où la liberté a le goût d'une Harley, et la loyauté, le prix du sang. Inspiré du livre photographique de Danny Lyon, le film nous immerge dans l'univers brutal d’un gang de motards, les Vandals, version romancée des Outlaws Motorcycle Club. Nés dans le rugissement des moteurs et l'ivresse de la vitesse, ils incarnent un mythe puissant : celui de la liberté absolue, de la fraternité virile et du rejet des conventions. Mais Nichols, loin de l'image romantique du biker rebelle, nous révèle surtout la face cachée de ces cavaliers des temps modernes.

Les Vandals, comme tant d'autres gangs, sont animés par un désir d’évasion. Hors-la-loi, ils rejettent les conventions d'une société qu'ils jugent étouffante. Leur fraternité est forgée dans la bière et le cuir, mais sous une camaraderie virile se cache une violence omniprésente, aux conséquences souvent tragiques. Le film, construit autour d’interviews menées par un jeune photographe (inspiré de Danny Lyon), éclaire la vie des Vandals à travers les récits de ceux qui les ont côtoyés de près.

Au cœur de cette fresque humaine, Benny, joué par un flamboyant Austin Butler. Benny, c’est l’archétype du bad boy. Un mélange de James Dean et Marlon Brando, avec une aura magnétique. Il est insaisissable, comme un électron libre. Jodie Comer, éblouissante en Kathy, tombe vite sous son charme incandescent. Avec son regard lucide et sa voix-off lancinante, c'est elle qui nous guide dans la découverte de cet univers masculin. Kathy se fait le témoin de la métamorphose du gang, de son ascension à sa chute. Elle nous fait part aussi de petits clins d'oeil importants. Quand à Tom Hardy, imposant et charismatique, il incarne Johnny, le fondateur et leader. Johnny, figure paternelle ambiguë, oscille entre bienveillance et autorité. Il s'efforce de garder le groupe uni, mais comme un enfant qui grandit, il le voit se dérober. La violence devient alors inévitable. Comme la voie unique d’un train qui passe, inexorable, et dont nul ne peut descendre.

L'atmosphère du film, à l'image des photos de Lyon, est à la fois brute et poétique, nostalgique et oppressante. L'esthétique des années 60, baignée dans une palette de couleurs chaudes et saturée, marque les esprits. Nichols et son œil anthropologique, à travers des plans longs et contemplatifs, nous laisse observer ces personnages. Leurs visages burinés, la tension dans les bars enfumés, et le danger qui rôde... à chaque angle mort.

 

Qualité Video

Le directeur de la photographie Adam Stone et le réalisateur Jeff Nichols ont opté pour un tournage sur pellicule 35mm. Des caméras Millennium XL2 et des objectifs anamorphiques ont été mobilisés. Le master intermédiaire a été supervisé en 4K. Le film est présenté sur cette édition Ultra HD Blu-ray en résolution 2160p et au ratio 2.39:1. Tout cela avec l'unique option HDR10.

C'est une photographie méticuleusement travaillée, empreinte d'une patine vintage qui sied parfaitement aux années 1960. La beauté brute des motos, la camaraderie des bikers, et l'appel de la liberté sont capturés avec un regard nostalgique. Le choix du tournage en pellicule 35 mm offre une texture granuleuse qui reflète l'époque avec justesse, donnant une dimension humaine et tangible aux images. L'utilisation de couleurs chaudes et saturées, légèrement sépia, renforce cette atmosphère, permettant aux spectateurs de plonger rapidement dans cette époque révolue. Lors des scènes de rassemblement en plein air, les tons dorés et orangés évoquent les dernières lueurs de journées ensoleillées, créant une ambiance douce et empreinte de chaleur. Les ombres légères et la lumière diffuse participent à cette atmosphère décontractée. Cela humanise les personnages et leur mode de vie. Et cela apporte de la nuance à cette sous-culture rebelle qu'on dépeint souvent comme dure et radicale.

L'apport de définition entre la version UHD et Blu-ray reste anecdotique. La texture organique est plus fidèlement restituée grâce à une compression HEVC plus solide et performante. Sans pour autant marquer une rupture flagrante avec l'homologue 1080p. Il convient aussi de noter que The Bikeriders ne tire pas fondamentalement profit des capacités accrues de la plage dynamique. En HDR, cela se reflète dans la présence modérée de pics lumineux, avec une moyenne de seulement 94 nits, "proche" d'une version SDR qui aurait été simplement encapsulée. Cette approche, probablement intentionnelle de la part de l'équipe artistique, se traduit par une brillance et des hautes lumières extrêmement modérées. C'est en accord avec ces blancs chauds, laiteux, et les éclairages feutrés qui dominent à l'écran. L'édition UHD se distingue néanmoins par son utilisation du Wide Color Gamut, qui sublime les couleurs chaudes et les tons orangés. On le ressent particulièrement dans les rouges vibrants des feux de signalisation, la scène de l'incendie, les feux de camp, et la robe rouge portée brièvement par Kathy.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : The Bikeriders (2023)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : The Bikeriders (2023)

 

Qualité Audio

Le film ne se contente pas de dépeindre visuellement les bikers : il nous plonge dans leur monde sonore, dominé par le vrombissement métallique des Harley-Davidson et une bande-originale captivante. Ce son, omniprésent et viscéral, incarne leur liberté, leur rébellion, mais aussi la puissance brute qui les définit. Le mixage sonore de The Bikeriders, en version originale Dolby Atmos, exploite de nombreux registres pour nous immerger pleinement dans cette expérience. Les basses fréquences, profondes et puissantes, apportent une véritable envergure aux motos, tandis que les scènes de violence, brutales et intenses, se distinguent par une dynamique percutante, avec des attaques furtives et nettes. La spatialisation sonore est d’une grande précision : les mouvements fluides et réalistes des motos dans l'espace sonore sont remarquablement bien rendus. Le mixage permet de suivre avec exactitude le déplacement des bolides, qu'ils soient à l'écran ou hors champ. Quant aux dialogues, ils sont d'une clarté parfaite. Toutefois, en ce qui concerne l'utilisation des canaux verticaux, il faut admettre que l'effet est terriblement discret. Hormis quelques rares ambiances festives lors des scènes de rassemblements en extérieur et de légers bruits urbains, ces canaux resteront quasiment inactifs.

La VO est restituée en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, 2954 kbps, sous 16-bit). En configuration 7.1.4, nos mesures de la plage dynamique (DR) révèlent une valeur remarquable de 23, confirmant notre ressenti. La VFF est en Dolby Digital Plus 7.1 (768 kbps).

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : The Bikeriders (2023)

 
 

Bonus

- Johnny, Benny et Kathy
- L'ère de The Bikeriders
- Le regard du réalisateur : Jeff Nichols
- Commentaire audio avec le scénariste/réalisateur Jeff Nichols

Conclusion

Porté par les performances remarquables d’Austin Butler, Tom Hardy et Jodie Comer, The Bikeriders (2023) explore les aspects complexes de la fraternité, de la liberté et de la violence au cœur de la culture des motards. Bien que l’intrigue puisse parfois manquer d'audace, l’esthétique soignée et le jeu captivant des acteurs offrent une expérience cinématographique immersive. L'édition 4K Ultra HD Blu-ray restitue fidèlement ce film tourné en pellicule 35 mm, respectant avec précision ses partis pris audacieux et assumés.