Test 4K Ultra HD Blu-ray : Ghost (1990)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Sam Wheat, cadre dans une banque d’affaires new-yorkaise, se prépare au mariage avec une jeune femme sculpteur, Molly Jensen. Ils s’aiment mais tout bascule lorsque Sam Wheat est agressé dans la rue et abattu. A sa grande surprise il se voit mort. Devenu fantôme il va s’apercevoir que sa mort n’est pas fortuite et que la vie de Molly est en danger…
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
👻 "- Je t’aime. - Idem."
Imaginez New York, un loft baigné de la lumière orangée du crépuscule, où l'amour s'épanouit au rythme des crépitements lointains d’un vieux tourne-disque. Sam et Molly, deux jeunes âmes égarées dans une bulle de bonheur fragile, malaxent l’argile de leur intimité avec cette inconscience propre aux amants qui croient avoir l’éternité devant eux. Puis un soir, le destin frappe. Une agression, un coup de feu, et Sam s'écroule, gisant sur le pavé froid, le regard vide rivé sur son agresseur. La mort.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Car Sam, piégé entre deux mondes, refuse de quitter celle qu'il aime. Il est là, invisible, impuissant, témoin silencieux de son désespoir. Un fantôme. Une présence spectrale hantée par un terrible secret : sa mort n'était pas un simple fait divers, mais un meurtre orchestré par Carl, son meilleur ami. Un loup déguisé en agneau.
L'espoir jaillit d'un endroit inattendu : Oda Mae Brown, une voyante escroc aux allures extravagantes, vivant dans un quartier délabré de Manhattan. Elle, qui ne croyait qu'aux billets verts, se retrouve soudainement hantée par la voix de Sam. Terrifiée, puis galvanisée par son don en médiumnité, Oda Mae devient le lien fragile entre Sam et Molly, un canal spirituel improbable qui sème le doute, puis la conviction, dans le cœur de la jeune femme.
Ghost est bien plus qu’un simple film de fantômes. C’est une œuvre qui sait à la fois vous faire sourire et vous arracher une larme, un mélange subtil d’émotions qui vous laisse avec une certitude réconfortante que l’amour dépasse toutes les frontières. Malgré son côté fleur bleue, la réalisation de Jerry Zucker, connu pour son talent dans la comédie absurde (Y a-t-il un pilote dans l’avion ?), surprend par son habileté à marier des genres apparemment incompatibles. Il jongle avec le drame, la romance et le surnaturel avec une finesse qui rend l’histoire à la fois touchante et intemporelle. Un exploit rare où l’humour et les effets spéciaux n’effacent jamais la gravité du propos.
Qualité Video
Le film Ghost (1990), tourné en pellicule 35mm à l'aide de caméras Arriflex, bénéficie de la photographie d'Adam Greenberg et du montage du légendaire Walter Murch. Initialement édité en Blu-ray Disc en 2008 par Paramount, il a été remastérisé en 4K en 2020. Aujourd'hui, Ghost (1990) fait son entrée au format 4K Ultra HD Blu-ray dans une édition signée Paramount. Le film est proposé en résolution 2160p avec un ratio 1.78:1, et prend en charge les technologies HDR10 et Dolby Vision (ici DV FEL 12 bits). L'édition utilise 61,5 Go d'espace disque réellement mobilisé.
Par rapport au précédent master, la géométrie a été légèrement ajustée, sans perte significative de portions d’image à déplorer. Le ratio 1.78:1 a surtout été préservé. Les poussières pellicule ont été nettoyées, offrant une présentation nettement plus propre qu’auparavant. L’apport de définition est visible, mais reste davantage subtil que radical. Le matériel source demeure encore hétérogène, avec quelques baisses de qualité dans les séquences intégrant des trucages optiques et effets spéciaux. Cela dit, le résultat reste globalement agréable à l'oeil.
Le point le plus marquant est l’accentuation de la structure du grain 35 mm, désormais plus dense. Ce renforcement est positif. Néanmoins, la manière dont respire ce grain présente quelques irrégularités. La compression vidéo semble en être à l'origine, un défaut récurrent chez de nombreux titres signés Paramount. Cette fragilité est particulièrement perceptible sur le base layer HDR10, dont le bitrate moyen a été mesuré à 47,2 Mbps, ce qui est plutôt modeste. En revanche, la version Dolby Vision, avec sa surcouche de 12 Mbps supplémentaires, s’en sort mieux. Le générique d’ouverture, marqué par cette poussière volatile évoquant une brume automnale, passe assez mal. La qualité s’améliorera heureusement par la suite, bien que des traces de grain figé subsistent ici et là et ne manqueront pas d'être remarquées par vos yeux attentifs.
L'étalonnage des couleurs reste assez neutre. Il gagne en intensité lumineuse. Les luminaires dans l’appartement de Molly, les bougies du salon de voyance, ainsi que les éclairages du métro sont clairement mis en valeur. La palette mobilisée reste globalement discrète, exploitant de manière timide le gamut étendu. Quelques exceptions subsistent, comme les couleurs éclatantes de la salle de médiumnité (et la devanture de la boutique) et les lettres vertes des écrans informatiques.
Qualité Audio
Le mixage 5.1 des précédentes éditions Blu-ray a été préservé, avec une piste Dolby TrueHD (3733 kbps, en 24-bit) pour la version originale. Ce mixage sublime la bande originale de Maurice Jarre, enrichie de thèmes mélancoliques et romantiques inoubliables. Devenue indissociable de la célèbre scène de poterie, Unchained Melody des Righteous Brothers amplifie l’émotion et le sentiment de perte qui traversent le film. Les effets sonores occupent d'abord l’axe frontal avant de s’épanouir pleinement dans les canaux surround, créant une immersion sonore marquante sur de nombreux passages. La piste VO Dolby TrueHD 5.1 brille dans les scènes urbaines, notamment dans les séquences de métro, où le grondement des trains est restitué avec une précision saisissante et une dynamique cristalline. Les canaux surround ne sont pas sous-utilisés (voir les passages à 35mn et 1h15min35s), renforçant l’impression de réalisme. Les éléments fantastiques ne sont pas en reste, avec des effets sonores particulièrement réussis, comme les ombres happant les esprits des antagonistes (vers 1h57). La version française reste proposée en Dolby Digital 5.1 (640 kbps).
Bonus
- Commentaire audio de Jerry Zucker et Bruce Joel Rubin
- Pleins feux sur Jerry Zucker
- Histoires de Fantômes : le making of d’un classique
- Alchimie d’une scène d’amour
- Bande-annonce cinéma
Conclusion
Cette édition 4K Ultra HD Blu-ray de Ghost (1990) reste certainement la présentation la plus noble de l'oeuvre de Jerry Zucker. Avec des images plus propres, une restitution plus fidèle du grain 35mm et un étalonnage HDR authentique. Mais elle n'est pas sans imperfection, particulièrement sur le registre de la compression vidéo. En tout cas, c'est notre avis. Et la section sonore reste identique aux propositions de l'époque.