Test 4K Ultra HD Blu-ray : Sans un Bruit - Jour 1 (2024)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Lorsque la ville de New York est attaquée par une invasion extraterrestre, une femme et d'autres survivants tentent de trouver un moyen de se mettre à l'abri. Ils apprennent rapidement qu'ils doivent rester absolument silencieux, car les mystérieuses créatures sont attirées par le moindre son.

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

🎵 "Le niveau sonore de New York est de 90 dB… cela équivaut à un cri permanent."

À New York, l’apocalypse n’a pas murmuré son arrivée. La symphonie habituelle de la ville, ce rugissement incessant de klaxons et de bruits de foule, s’est brusquement tue, remplacée par un silence de mort, pesant et oppressant. C’est dans ce vide sonore angoissant que nous plonge Sans un Bruit : Jour 1 (2024), un récit terrifiant qui remonte à la genèse du cauchemar, à l’instant précis où le monde a basculé dans l’horreur. Le jour où les Anges sont tombés du ciel...

Des cratères fumants, stigmates d’une invasion extraterrestre, ont vomi des créatures aveugles, mais dotées d’une ouïe si percutante que le moindre son émis est synonyme de condamnation à mort. New York, la ville qui ne dort jamais, devient plongée dans un sommeil éternel, ses rues jonchées de cadavres silencieux, ses gratte-ciels transformés en tombeaux de verre et d’acier.

Au cœur de ce chaos, une silhouette fragile : Samira, une femme atteinte d’un cancer en phase terminale, interprétée par la talentueuse Lupita Nyong’o. Elle survit à l’apocalypse avec un mélange d’effroi stoïque et de détachement presque surnaturel. La mort, pour elle, n’est plus qu’une question de temps. Son seul réconfort dans ce monde en ruine : Frodo, son chat. Et une quête : savourer une dernière part de pizza. Ce désir, presque banal en temps normal, acquiert une dimension symbolique puissante. C’est un acte de rébellion contre le destin, un refus poignant de se laisser engloutir par l'horreur de ce nouveau monde.

 

Qualité Video

Troisième volet et préquel à la saga A Quiet Place, Sans un Bruit : Jour 1 (2024) est le fruit d'un tournage supervisé en numérique à l'aide de caméras Arri Alexa 35 couplées à des optiques anamorphiques. Cette réalisation signée Michael Sarnoski a bénéficié d'un master intermédiaire 4K. Le film est disponible en France en 4K Ultra HD Blu-ray dans une édition bénéficiant des options HDR10 et Dolby Vision (DV-FEL, 12-bit). Le film respecte en Blu-ray comme en UHD le ratio original 2.39:1.

Pat Scola, directeur de la photographie, plonge le spectateur au cœur du chaos et de la terreur de l’invasion extraterrestre grâce à des choix esthétiques audacieux. Le film se distingue par une palette sobre et désaturée, un jeu subtil d’ombres et de lumière, et des cadrages immersifs accentuant la vulnérabilité des personnages. Michael Sarnoski a cité Children of Men (2006) comme référence esthétique, et l’influence est palpable. L’utilisation d’optiques anamorphiques confère aux images une douceur caractéristique, avec un bokeh et des effets de lens flare subtils. Et si le piqué reste agréable, les choix esthétiques délibérés limitent l’écart perceptible entre les versions Blu-ray et 4K Ultra HD Blu-ray. Le gain de netteté est subtil, davantage perceptible sur les détails d’arrière-plan, comme cette affiche au devant de la boîte de jazz ou ces décors à l'intérieur de l’église. Notons l’absence de grain numérique ajouté en post-production. L'apport en compression reste indéniable, particulièrement sur les scènes chargées de fumée et de poussière; Ces scènes qui sont naturellement soumises aux risques de banding et d'artefacts de compression.

Le film se distingue par une palette volontairement restreinte et désaturée. Les couleurs ternes, presque délavées, contribuent à une atmosphère sombre et oppressante, reflétant le désespoir et l'incertitude du monde post-apocalyptique. Ce choix esthétique se traduit par l'absence totale de couleurs issues du Wide Color Gamut. Selon nos observations, les couleurs sont strictement limitées au gamut REC.709 sur cette édition UHD. Bleus froids et gris dominent. Ils accompagnent l'isolement et la tristesse qui caractérisent l'état émotionnel des personnages face à la perte. Le rouge, utilisé avec parcimonie, marque le danger et la violence, notamment dans la représentation vive du sang des victimes. La version HDR améliore significativement les contrastes, tout en maintenant une intensité lumineuse sous contrôle (MaxCLL à 331 nits, pics ne dépassant guère les 300 nits). L'éclairage est discret. Les lumières des bougies restent fragiles. L'obscurité est généralement omniprésente. Les sources mobiles d'éclairage, comme les lampes torches, sortent tout de même du lot, avec plus d'intensité. Cette version HDR permet aussi de révéler davantage de détails dans les quelques explosions. Mais l'approche reste timide.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Sans un Bruit - Jour 1 (2024)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Sans un Bruit - Jour 1 (2024)

 

Qualité Audio

Le mixage en version originale Dolby Atmos de Sans un Bruit - Jour 1 (2024) reste, comme pour les précédents films, un élément crucial de l'expérience. Le silence et les soudaines explosions sonores fonctionnent comme des armes narratives, créant une immersion constante et une tension palpable. Le silence, loin d'être une simple absence de son, devient un personnage à part entière. Il étouffe, il oppresse, il menace à chaque instant. Les scènes de calme plat officient comme des moments de répit avant une tempête, une tension qui s'accumule jusqu'à une explosion sonore inévitable. La scène du théâtre de marionnettes met en lumière la sophistication du mixage : les ambiances sonores enveloppantes reproduisent avec précision l'espace clos. Plus tard, la spatialisation impeccable place la menace au cœur de l'expérience, même lorsqu'elle est hors-champ. Les créatures rampent autour du spectateur, leurs pas résonnant de manière immersive. La tension est constante.

Les basses fréquences profondes et puissantes accentuent la menace omniprésente. Explosions, pas lourds et effondrements y sont massifs. Le mixage Atmos tire particulièrement profit des canaux verticaux, avec des effets vifs et singuliers. On peut citer, par exemple, le survol des hélicoptères à 8mn20, l'agression au théâtre à 16mn30, et l'ordre d'évacuation restitué avec une étonnante puissance (lors de la scène près de la fontaine). Les scènes de pluie et d'orage exploitent aussi la verticalité du son. Ces nombreux exemples vous sont détaillés dans notre vidéo ci-jointe. Bien que quelques occasions d'exploiter pleinement le potentiel du Dolby Atmos aient été manquées (l'analyse du document waveform confirme une absence d'effets verticaux sur le dernier tiers du film), cela reste une solide expérience.

La VO est restituée en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, 3820 kbps, sous 16-bit). En configuration 7.1.4, nos mesures de la plage dynamique (DR) révèlent une valeur positive de 21. La VFF est en Dolby Digital 5.1 (640 kbps).

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Sans un Bruit - Jour 1 (2024)

 
 

Bonus

- Jour 0 : Commencements et fins
- Dans la ville : Chaos à Chinatown
- L’Exode : Contre la vague
- La Longue Marche : Des monstres en ville
- Une pizza pour la fin du monde
- 5 scènes coupées et versions longues

Conclusion

Avec sa photographie sophistiquée, son mixage sonore remarquable (fidèle à la saga), et sa tension omniprésente, Sans un bruit - Jour 1 (2024) offre une expérience Home-Cinéma de haute volée. Les choix esthétiques assumés (HDR maintenu sous contrôle, absence d'usage du Wide Color Gamut) minimiseront peut-être les différences entre les versions UHD et Blu-ray. Dommage pour l'absence d'Atmos en VF, car ici les canaux verticaux restent agréablement sollicités.