Test 4K Ultra HD Blu-ray : Bloodsport (1988)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Franck Dux, un champion américain de karaté, n’a qu’une obsession : remporter le Kumite, un tournoi clandestin d’arts martiaux organisé à Hong Kong, une rencontre où tous les coups sont permis, y compris les coups mortels !
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
🧱 👊 "Bien joué... mais une brique ne rend jamais les coups !"
La nuit tombe sur Hong Kong, moite et suffocante, enveloppée d’une sueur froide qui trahit moins la chaleur que l’angoisse. Loin des néons criards et du tumulte incessant, se cache une arène où les règles du monde civilisé n’ont plus cours. Ici, le sang se monnaie contre la gloire, et une seule loi règne : celle du plus fort. Bienvenue au Kumite, un tournoi clandestin d’arts martiaux où se confrontent les guerriers les plus brutaux, les plus désespérés, les plus assoiffés de victoire. Et dans ce maelström de violence, un jeune Américain, Frank Dux, s’engage dans un combat qui dépasse les limites du ring : il lutte pour l’honneur, pour la vengeance, et peut-être, pour sa propre survie.
Bloodsport (1988) est bien plus qu’un film d’action : c’est une ode à la force brute et à la résilience. Chaque coup porté dans cette arène résonne comme un test ultime de volonté, un passage obligé vers la légende, ou l’oubli. Ce film culte a marqué l’ascension fulgurante de Jean-Claude Van Damme, dont le charisme et l’agilité ont redéfini le héros des films de combat et d'arts martiaux. En Frank Dux, il incarne une figure à la fois déterminée et vulnérable, prête à risquer sa vie pour venger son ami Ray Jackson, sauvagement écrasé par Chong Li, le champion en titre. Bolo Yeung, massif et implacable, prête à Li une aura terrifiante, une incarnation de la violence à l’état pur.
L’atmosphère du film est suffocante, poisseuse, comme l’air chargé d’humidité de Hong Kong. La réalisation nerveuse de Newt Arnold, rehaussée par l’œil perfectionniste de Van Damme, confère au film une énergie frénétique, presque chaotique. Oui, les effets ont vieilli, le scénario est simpliste, et le jeu d’acteur parfois bancal. Mais Bloodsport transcende ces faiblesses. Il conserve un magnétisme intact, rappelant une époque où le cinéma d’action était plus viscéral, plus honnête dans ses représentations. C’est un voyage au coeur du ring où les corps et les âmes se forgent. Une œuvre indissociable de son époque, et pourtant... intemporelle. Fight...
Qualité Vidéo
Comme beaucoup de films de son époque, Bloodsport (1988) a été tourné sur pellicule 35 mm, utilisant des caméras Panaflex associées à des optiques sphériques Panavision. Pendant longtemps, les fans de Jean-Claude Van Damme ont dû se contenter d’une édition Blu-ray proposée par Warner aux États-Unis. Ce disque, qui regroupait Bloodsport et Timecop, souffrait d’une compression VC-1 désormais datée. Pour cette édition 4K Ultra HD Blu-ray, ESC a mobilisé un master 4K supervisé en 2023, obtenu à partir d’un récent scan des négatifs originaux. Le film est présenté en 2160p, avec un ratio d’image de 1.78:1, et profite des technologies HDR10 et Dolby Vision (MEL, 10 bits). Le tout repose sur un disque BD-66.
Cette restauration 4K est une véritable réussite, et les nombreux critères d’évaluation sont au vert. Premier atout : un cadrage nettement plus généreux que sur le précédent master. Les coins de l’image retrouvent des portions significatives. Et le tout est d'une propreté globale très satisfaisante. Le niveau de définition, quant à lui, a retrouvé une vitalité remarquable. Les séquences urbaines dans l’effervescence de Hong Kong en offrent les illustrations les plus parlantes : les façades des immeubles, densément couvertes de panneaux publicitaires, révèlent une finesse de détail inédite. Les véhicules – voitures, autobus – ainsi que les nombreux passants sont rendus avec un soin renouvelé. Les plans moyens et serrés abondent également en précision : les visages des combattants perlés de sueur, le charme radieux de Leah Ayres (dans sa trentaine) ou encore la présence inimitable d'un jeune Forest Whitaker. Tous gagnent en relief et en précision. Le grain 35 mm est respecté avec une très belle intégrité. Densité et texture respirent avec naturel, sans qu’aucune tentative de lissage apparent ne vienne altérer l’image. Les principales douceurs observées sont surtout liées à la photographie. Les scènes de flashback adoptent une esthétique plus douce, marquée par l’usage de filtres de diffusion qui insufflent un effet onirique, presque vaporeux, en parfaite harmonie avec la noblesse des séquences d'entrainement.
Bloodsport (1988) bénéficie d’un étalonnage HDR à l’image de sa vedette : dynamique, avec des intensités bien maîtrisées. Les contrastes sont puissants, et les sources lumineuses se distinguent par leur éclat remarquable. Parmi les exemples les plus mémorables, les torches enflammées placées à côté des juges, dans le temple où se déroule le tournoi, diffusent une lumière chaleureuse et qui font réellement élever les valeurs de nits à l'écran. Les éléments lumineux (comme les éclairages des scènes nocturnes), ainsi que la surface blanche de l’arène, gagnent en lisibilité grâce à une récupération d'informations essentielle dans les hautes lumières. Nos mesures révèlent une moyenne de pics lumineux de 528 nits traduisant une approche HDR plutôt audacieuse. En parallèle, l’étalonnage se permet quelques débordements au-delà du gamut REC.709, ajoutant une touche vibrante aux couleurs. Se distinguent par une intensité accrue : les tons ocres et bruns profonds du temple, les rouges vibrants des feux de signalisation et des véhicules dans les scènes urbaines, ainsi que le bleu éclatant des chemises de certains combattants.
Qualité Audio
Bloodsport (1988) se redécouvre dans une version originale en Dolby Atmos, un effort qui mérite d’être salué. La caractéristique dominante de cette nouvelle spatialisation réside dans le traitement de la section musicale, qui bénéficie d'une exploitation étendue de l'architecture multicanale. Les éléments musicaux sont répartis sur l'ensemble du champ, exploitant la totalité des canaux disponibles pour un sentiment d'enveloppement remarquable. Cette approche, pleine d’entrain, se marie bien à l’ambiance du film, qui cherche à impliquer le spectateur au cœur des entraînements intenses et des combats mémorables de Jean-Claude Van Damme, que l'on aime voir évoluer, et évidemment gagner. Mais la méthodologie employée pour l'up-mixing Atmos traduit une approche plus quantitative que qualitative, où l'exploitation des canaux verticaux additionnels semble privilégier le volume de contenu au détriment d'une activité justifiée. Les ambiances n'ont évidemment pas la même définition que les œuvres modernes et cela se ressent. Et on reste dans un petit film d'action des années 80, c'est certain. Mais dans une configuration 7.1.4, les canaux "top frontaux" se limitent essentiellement à une reproduction - avec quelques nuances - des 2 canaux arrières traditionnels (d'une configuration 7.1). Et le choix de relayer en hauteur des portions complètes de dialogues et d'effets sonores (dont la présence en dimension aérienne n'a parfois guère de sens) laisse l'impression d'une spatialisation qui n'a pas été remodelée dans la dentelle.
La version originale est restituée en Atmos (core TrueHD, 24-bit, 6329 kbps). L'indicateur de Loudness Range (LRA), a été mesuré sur Bloodsport à 15.5 (LU). Une version en VO 5.1 canaux reste disponible en DTS-HD Master Audio (24-bit, 4916 kbps). La VF est en DTS-HD Master Audio 1.0 (1079 kbps, 24-bit).
Bonus
- Scènes commentées par Arthur Cauras et Mohammed Qissi
- La légende Van Damme » : Entretien croisé entre David Da Silva et Arthur Cauras
- Entretien promotionnel d’archives avec Jean-Claude
- Bloodsport 2, la suite avortée avec Van Damme
- Van Damme - Le Poing sur sa carrière, partie 9 : De l’empreinte de la mort, Jusqu’à la mort
- Bandes-annonces
Conclusion
Les fans de JVCD peuvent se rassurer avec cette édition de Bloodsport (1988). Elle assure ce que l'on attendait d'elle : une présentation tirée d'une noble restauration 4K, portée par un étalonnage HDR qui ne manque pas de modernité et un remixage Dolby Atmos musicalement enveloppant. Un bon moment de redécouverte !