Test 4K Ultra HD Blu-ray : Le Robot Sauvage (2024)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Le Robot Sauvage suit l’incroyable épopée d'un robot – l'unité ROZZUM 7134 alias “Roz” – qui après avoir fait naufrage sur une île déserte doit apprendre à s'adapter à un environnement hostile en nouant petit à petit des relations avec les animaux de l'île. Elle finit par adopter le petit d’une oie, un oison, qui se retrouve orphelin.
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
🦢🥚 "Je ne suis pas programmée pour être mère. Personne ne l'est. On doit improviser"
C'est une île sauvage, indomptée. Un sanctuaire d'émeraude, serti dans l'immensité infinie du Pacifique. Là, Roz – unité 7134 – échoue après le naufrage de son cargo. Sa silhouette mécanique, toute en angles rigides et froids, se dresse comme une anomalie sur le fond luxuriant de la nature. Sa voix, d'abord plate et monotone, évoque une assistante virtuelle sortie des laboratoires de la Silicon Valley. Au milieu des chants d’oiseaux et du bruissement des feuilles, elle résonne comme une dissonance dans une symphonie sauvage.
Mais cette créature d'acier, conçue pour obéir, porte en elle une étincelle d'humanité. Un désir d'apprendre, de s'adapter, de comprendre cet univers inconnu. Elle observe, imite, s'approprie les langages, les mouvements, les habitudes des animaux. Peu à peu, Roz devient un miroir étrange, reflétant la vie sauvage à travers le prisme de sa logique mécanique.
Puis arrive Joli-Bec. Un oisillon orphelin, frêle et vulnérable, qui trouve en Roz une protectrice inattendue. Ce lien, aussi improbable qu'un rayon de soleil perçant un ciel d'orage, bouleverse Roz. L’amour maternel, la tendresse, et ce besoin viscéral de protéger s’immiscent dans ses circuits. Ces émotions, pourtant absentes de son code, prennent racine. Roz devient une mère aussi dévouée qu'une ourse veillant sur ses petits.
Avec Le Robot Sauvage (2024), Chris Sanders signe une œuvre poignante et inoubliable. Adapté du roman de Peter Brown, cette aventure familiale se présente comme une fable moderne et un conte initiatique. Elle interroge la frontière floue entre technologie et nature, tout en explorant des thèmes universels : l’instinct d’adaptation, la résilience, et la puissance de l'amour maternel. C’est un hymne vibrant à la beauté fragile du monde sauvage, à l’incroyable capacité d’une machine à transcender son propre code pour devenir profondément vivante. Mais c’est aussi un avertissement subtil, un murmure inquiet face aux ombres croissantes d’un avenir où l’intelligence artificielle pourrait s’insinuer jusque dans les derniers sanctuaires de cette précieuse Dame Nature.
Qualité Vidéo
Les caractéristiques du master intermédiaire de ce film d'animation issu des studios DreamWorks ne sont pas précisées. Il semble vraisemblable qu'il s'agisse d'un DI 2K et d'une version mise à l'échelle en 2160p. Le film est restitué sur cette édition USA sur un disque BD-100, avec 78.7 GB d'espace réellement mobilisé. On y retrouve une présentation en 2160p, Dolby Vision (DV-FEL 12-bit) et le ratio 2.39:1 respecté.
Le Robot Sauvage (2024) fait partie de ces titres où le support 4K Ultra HD ne brille pas nécessairement par une amélioration flagrante du niveau de détail. Sur ce terrain, l’édition Blu-ray classique offre une expérience visuelle presque équivalente à la version 2160p, avec seulement quelques nuances discrètes. Pourquoi ? Parce que l'aspect doux et organique du film découle d’une intention artistique audacieuse, éloignée du photoréalisme souvent recherché dans l’animation numérique.
Chris Sanders, le réalisateur, a voulu capturer l’essence des peintures exploratoires réalisées en début de production. Ces œuvres conceptuelles, aux couleurs éclatantes et aux coups de pinceau initiateurs, respirent une liberté créative rarement conservée dans les films une fois achevés. Avec Le Robot Sauvage (2024), Sanders et son équipe ont choisi de préserver cet esprit pictural, privilégiant l'impression fugitive à la reproduction rigoureuse d'une réalité. En s’inspirant des techniques impressionnistes, ils ont opté pour la suggestion plutôt que pour une modélisation exhaustive ou photoréaliste. Un champ verdoyant, par exemple, n’est pas représenté brin d’herbe par brin d’herbe, mais évoqué à travers des touches larges et fragmentées, créant l’illusion d’une nature en mouvement. Cette approche artistique, bien qu’époustouflante, limite l’impact du critère isolé de la résolution, rendant les différences avec le Blu-ray standard plutôt marginales.
Mais, comme on ne cesse de le répéter, le support Ultra HD Blu-ray ne se résume pas à une simple amélioration de la définition de l'image. Le véritable terrain de jeu du film, où il déploie tout son potentiel, réside dans l'étalonnage HDR et, surtout, dans la mobilisation du Wide Color Gamut. Nos mesures habituelles révèlent une approche relativement conservatrice en termes d’intensités lumineuses, avec des pics mesurés à une moyenne de 200 nits. Mais là où Le Robot Sauvage (2024) excelle, c’est dans son explosion de couleurs et de nuances. Des couleurs qui surpassent largement les limites du gamut REC.709 du format Blu-ray standard. Ce titre s'impose d'ailleurs comme un véritable disque de démonstration sur ce terrain.
Imaginez une peinture de Monet prenant vie dans une forêt digne de Miyazaki : des terres naturelles éclatantes, des fleurs sauvages aux teintes vibrantes, un ciel sublimé par des nuances délicates de rose, de violet et d’orange au crépuscule. Imaginez une palette de verts variant subtilement, passant du vert émeraude des jeunes pousses au vert profond des arbres centenaires. Tout cela avec les subtilités des rayons du soleil, filtrant à travers la canopée, et créant des jeux d’ombres et de lumières insufflant une dimension presque tangible aux paysages. La faune locale complète évidemment ce tableau enchanteur avec une explosion de couleurs inoubliable. Comme cette séquence avec des centaines de papillons qui virevoltent dans des faisceaux de lumière, exhibant des ailes aux motifs multicolores. Chaque créature – de l'oie, à l'ours, au raton-laveur, en passant par notre fidèle renard – semble tout droit sortie de grands classiques d'animation, apportant une vitalité saisissante à cet écosystème foisonnant. Et le film ne manque pas non plus d’humour, distillé avec plus ou moins de finesse. Mention spéciale à la mouffette rayée, dont le nuage vert fluorescent illustre, avec une efficacité cocasse, non seulement le bel usage du WCG, mais surtout la toxicité d'un liquide particulièrement malodorant.
Qualité Audio
La bande sonore du film, fruit d'une collaboration étroite entre le réalisateur Chris Sanders et le concepteur sonore Randy Thom, tisse un paysage sonore à la fois réaliste et expressif. Dès les premières scènes, l’environnement sonore se révèle riche et subtil. Le bruit des vagues, le vent soufflant à travers les arbres, les cris des oiseaux et le bruissement des feuilles créent une ambiance captivante, insufflant de la vie à l'île sauvage. Une scène marquante montre Roz, le robot, poursuivie par des animaux hostiles à travers la forêt. Ici, les bruits des pas des poursuivants se déplacent autour du spectateur, créant une belle sensation d'encerclement. Sur ce titre, le registre grave est surtout mobilisé pour accentuer la menace environnementale, avec les vagues déchaînées qui se brisent sur le rivage, les arbres déracinés lors des tempêtes, et les éclats d’orage renforçant la sensation physique de danger. En Dolby Atmos, en plus de l'utilisation des canaux supérieurs qui relayent régulièrement les notes de la bande originale, certains passages ont attiré notre attention. Comme le naufrage qui nous plonge dans le récit dès les premiers instants du film, les scènes de migration, où les battements d’ailes des oiseaux migrateurs mobilisent les canaux de hauteur et surtout l’épisode de la confrontation dans la serre d'Universal Dynamics qui s'impose comme un moment clé, lorsque l’alerte de contamination déclenche l’attaque des robots. Ces quelques exemples vous sont illustrés en reproduction binaurale dans notre vidéo accompagnatrice.
La version originale est restituée en Atmos (core TrueHD, 16-bit, 3696 kbps, DN -27dB). L'indicateur de Loudness Range (LRA), a été mesuré sur Le Robot Sauvage à 18.9 (LU). Une VFQ est disponible en Dolby Digital Plus 7.1 (768 kbps) ainsi que des sous-titres en français.
Bonus
- Publicité pour Rozzum
- Instants du micro
- Rencontrez la distribution
- La mère surprotectrice
- Assemblage requis : Animer The Wild Robot
- Sentir vivant
- Sons sauvages
- Comment dessiner
- Faites voler votre propre Joli-Bec
Conclusion
Le Robot Sauvage (2024) est une œuvre d'animation remarquable qui mérite d'être découverte, particulièrement en Dolby Vision, où ses couleurs éclatantes issues du Wide Color Gamut prennent toute leur dimension. Il est regrettable qu'Universal n'ait pas prévu de sortir ce film en 4K UHD Blu-ray sur notre territoire, se contentant d'une édition simple Blu-ray. Avec une VFQ et des sous-titres FR : import vivement conseillé !