Test 4K Ultra HD Blu-ray : Galaxy Quest (1999)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

« Galaxy Quest » est une série de science-fiction qui a fait les beaux jours de la télévision américaine des années quatre-vingt. Depuis, les acteurs n’ont pas réussi à percer et sont condamnés à revêtir leurs costumes spatiaux dans des conventions ou à assurer des animations de supermarchés. Lorsque de vrais extraterrestres demandent son aide à Jason Nesmith, qui jouait le commandant Taggart, celui-ci rameute ses anciens partenaires. Dans l’espace, tout l’univers de la série a été fidèlement reconstitué. Les comédiens vont-ils parvenir à jouer leurs rôles « pour de vrai » ?

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

🔨🚀  "Par le grand marteau de Grabthar, par les fils de Warvan, je te jure que tu auras ta vengeance."

L'obscurité du cosmos. Un silence profond, brisé seulement par le bourdonnement sourd des systèmes du vaisseau spatial. Et puis, une voix. Une voix familière, imprégnée de ce faux héroïsme si propre aux séries TV de science-fiction. C'est Jason Nesmith, alias le Commandant Peter Quincy Taggart, héros déchu d'une série télévisée oubliée, "Galaxy Quest". Réduit à hanter les conventions de fans, à signer des autographes pour des férus déguisés en extraterrestres caoutchouteux, il incarne l'amertume et le cynisme d'une gloire passée. Mais l'univers, cet immense terrain de jeu cosmique, lui réserve bien des surprises.

Un jour, une poignée d'extraterrestres, les Thermiens, débarque sur Terre. Naïfs et touchants, ils prennent les épisodes de "Galaxy Quest" pour de véritables documentaires. Croyant avoir affaire à de véritables héros, ils implorent l'aide du Commandant Taggart et de son équipage pour les sauver d'un tyran reptilien nommé Sarris. C'est là que la comédie se mue en une aventure épique. La réalité rattrape la fiction, forçant ces acteurs en fin de carrière à endosser, bien malgré eux, le rôle de sauveurs de la galaxie. Gwen, Alexander, Fred, et Tommy, prisonniers de leurs personnages, doivent faire face à des dangers bien réels. L'atmosphère du film oscille entre humour et tension, entre parodie et hommage aux grands classiques de science-fiction.

L'humour de "Galaxy Quest" est incisif, parfois grinçant, mais toujours bienveillant. Le film se moque gentiment des Trekkies, ces fans inconditionnels de "Star Trek", en les dépeignant comme des passionnés un peu loufoques. Les acteurs, eux aussi, sont la cible de cette satire, avec leurs ego surdimensionnés, leurs rancœurs tenaces et leur incapacité à se détacher de leurs rôles. Comme celui d'être "le perroquet de l'ordinateur."

Galaxy Quest est un film qui parlera à tous les fans de science-fiction, qu'ils soient fans de Star Wars, Star Trek ou de Battlestar Galactica. Malgré son aspect parodique, c'est surtout un film centré sur le courage et l'importance de croire en ses rêves. Des acteurs désabusés, confrontés à de véritables dangers, vont devoir puiser dans leurs ressources insoupçonnées pour devenir les héros qu'ils n'étaient que dans la fiction. Avec cette devise inoubliable : "Never give up, never surrender!".

Qualité Vidéo

Galaxy Quest (1999) a été filmé en 35mm à l’aide de caméras Panavision et d’optiques anamorphiques. La photographie, signée Jerzy Zielinski, intègre une large gamme d'effets visuels, combinant des effets pratiques et des images de synthèse (ILM) générées par ordinateur. Le précédent Blu-ray était sorti initialement en 2009 chez Paramount sur le marché américain. Pour son 25ème anniversaire, Galaxy Quest (1999) a fait l'objet d'un tout nouveau master 4K. Il est question d'une présentation en 2160p, avec les options HDR10 et Dolby Vision (ici DV-FEL 12-bit). Un disque BD-66 est mobilisé avec 59.9 GB d'espace réellement occupé.

Peu de détails entourent le flux de travail mobilisé. Et rien ne confirme qu'un nouveau scan des négatifs originaux a été réalisé. D'ailleurs, au regard du rendu observé, de la complexité des effets visuels et de l'intégration partielle de CGI et d'effets pratiques, on peut supposer qu'un scan 4K d'un interpositif a été privilégié. Dans tous les cas, le nouveau master offre une fenêtre de scan élargie par rapport à la version précédente, offrant des gains significatifs sur les quatre coins de l'image (pour les scènes respectant le ratio 2.39:1). Ces gains varient en proportion selon les séquences.

Galaxy Quest (1999) se distingue par l'utilisation d'un jeu unique de trois ratios d'aspect, afin de différencier les différentes réalités et temporalités du récit. Le film débute avec un ratio 1.37:1, qui imite l'apparence d'un show télévisé à l'ancienne. Ensuite, le ratio 1.85:1 est mobilisé pour les vingt minutes suivantes, se déroulant principalement sur Terre, à la convention des fans. Enfin, Galaxy Quest (1999) adopte le format cinémascope 2.39:1 lorsque le personnage de Tim Allen quitte le Protector et prend conscience qu'il se trouve réellement dans l'espace. Ce changement de format marque une transition narrative importante : les personnages passent de l'univers des conventions et des simulations à une réalité grandiose, bouleversante. Le passage d’un ratio à un autre accompagne un changement de perspective assimilé à une ouverture de conscience héroïque. Il est à noter que les éditions Blu-ray précédentes ne reproduisaient que les ratios 1.37:1 et 2.39:1, négligeant le format 1.85:1 intermédiaire. Pour les vingt premières minutes, un recadrage centré de l'image anamorphique 2.39:1 d'origine a donc été appliqué. La nouvelle édition 4K UHD restaure les trois formats. C'est ainsi que le film fut projeté en 1999 dans les salles obscures.

Le précédent master souffrait de vrais défauts avec de nombreuses poussières pellicules parasites. Paramount s'est attelé à corriger ces problèmes pour cette version, en livrant une présentation d'une propreté remarquable, irréprochable sur ce terrain. Ceci dit, l'application de réducteurs de bruit pose question. Si l'image est indéniablement propre et exempte d'imperfections physiques, elle souffre d'un rendu mollasson, quelque peu lissé, au point de générer chez l'observateur attentif le sentiment d'un manque de détails fins et de texture. Certes les images préservent une certaine précision et elles ne paraissent pas fondamentalement artificielles. Mais, quelque soit l'approche réalisée, et les potentiels filtrages appliqués, la finesse de détails qu'on attendait d'une entreprise de restauration 4K n'est pas entièrement atteinte. Surtout, le grain caractéristique du 35 mm, encore palpable ici et là, voit quand même sa densité indiscutablement atténuée. Heureusement, les écueils souvent associés à un traitement excessif, comme une texture "plastique" sur les visages, ne sont pas d'actualité sur ce titre. Et la compression HEVC soutient la cadence sans fausse note problématique.

Le travail de color grading de cette version 4K UHD de Galaxy Quest apporte une vision fondamentalement différente de celle du précédent Blu-ray. Cet étalonnage a ses avantages. Mais il soulève également certaines questions, en particulier avec le retour de teintes magentas assez proéminentes, qui rappelle les tendances fâcheuses des années 90. Bien qu'il soit possible que ce choix soit d'ordre esthétique et que l’on cherche à restituer une ambiance visuelle proche de celle de la projection d'origine, il s'éloigne assez radicalement des propositions du Blu-ray précédent. Les teintes chair, par exemple, sont plus chaudes et vives, même pour les Thermiens, qui perdent leur pâleur cadavérique caractéristique pour adopter un éclat plus chaleureux. Ce changement est également remarqué dans les scènes à bord du vaisseau spatial, où les intérieurs grisés ont gagné en nuances et en chaleur. Mais au détriment de l'atmosphère plus froide et stérile du précédent master qui avait son charme.

Les points positifs restent nombreux et se dégagent sans difficulté de cette nouvelle présentation. L'introduction de teintes brunes et orangées inattendues sur la peau verte des Fatu-Krey apporte une complexité visuelle fascinante à leur espèce reptilienne. Ce détail est complété par les teintes bleutées de l'espèce extraterrestre jeune et gloutonne et les ciels bleus intenses de leur monde désertique, qui captent immédiatement l'attention. Tandis que le film bénéficie plus globalement de l'utilisation du Wide Color Gamut, qui redonne de la vitalité aux couleurs principales : le bleu des costumes des membres de la flotte et des moniteurs d’affichage en particulier. L’amélioration la plus notable réside dans la gestion des noirs et des contrastes. La version 4K UHD présente des noirs plus profonds et plus denses que la version Blu-ray, où l’espace apparaissait plus laiteux et inégal. Cette nouvelle version améliore nettement la gestion des zones lumineuses, offrant des éclairages directs, des faisceaux et des tirs laser plus précis et percutants. Avec des pics lumineux atteignant une moyenne de 308 nits, l’approche HDR se révèle parfaitement maîtrisée, équilibrée et sans surenchère.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Galaxy Quest (1999)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Galaxy Quest (1999)

 

Qualité Audio

La version 4K UHD de Galaxy Quest (1999) marque un tournant significatif pour les fans du film grâce à l'intégration d'un tout nouveau mixage audio Dolby Atmos. Il a été minutieusement réalisé avec, et c'est une chose assez rare pour être signalé, une mobilisation régulière et intelligente des canaux Atmos supérieurs. Plusieurs séquences profitent d’une exploitation active des canaux verticaux : de la téléportation de Jason, aux déplacements du vaisseau Protector, en passant par la course effrénée dans le champ de mines magnétiques, ou des déplacements massifs du géant de pierre. Le film tire également parti du son multicanal pour orchestrer la chorégraphie des combats spatiaux, avec chaque explosion précisément localisée dans l'espace sonore, créant une véritable symphonie du chaos. Les basses sont profondes et engageantes. La transparence des dialogues n'est jamais à reprendre. Ce mixage, regorgeant d'effets spectaculaires, saura indéniablement séduire les passionnés de science-fiction et les geeks de la première heure.

La version originale est restituée en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, 3669 kbps, 16-bit). L'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré sur Galaxy Quest (1999) à 20.4 (LU). La VF est proposée en Dolby Digital 5.1 (640 kbps).

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Galaxy Quest (1999)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Galaxy Quest (1999)

 
 

Bonus

- Focus sur le réalisateur : Entretien avec Dean Parisot, le réalisateur du film
- Documents historiques : L’histoire de Galaxy Quest
- Ne jamais abandonner, ne jamais se rendre : l’équipage intrépide du protecteur NSEA
- Par le marteau de Grabthar, quels effets étonnants !
- École extraterrestre : Création de la race thermienne
- Acteurs dans l’espace
- Sigourney Weaver rappe
- Scènes supprimées

Conclusion

Redécouvrir ce bijou de science-fiction demeure un réel plaisir. Toutefois, l’usage des filtres de réduction de bruit risque de faire débat, et le gain en définition apparaît nettement plus limité qu’à l’accoutumée. Cette version restaurée oscille entre points forts et déceptions. Elle reste satisfaisante sur bien des registres : une présentation dépourvue d’imperfections pellicule ; un cadrage plus généreux que les versions précédentes ; le respect des ratios d’images alternatifs, essentiels à la narration ; un étalonnage HDR rehaussé, offrant des couleurs plus vives et une ambiance chaleureuse ; et enfin, un remixage Dolby Atmos remarquable, exploitant pleinement la verticalité des effets sonores. "Au diable les canons, en avant toute !"