Test 4K Ultra HD Blu-ray : Alien Romulus (2024)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Alien: Romulus (2024) se déroule en 2142, entre les événements des films Alien et Aliens. Rain Carradine, une jeune coloniste sur la planète minière Jackson's Star, rêve de fuir la domination de Weyland-Yutani. Avec son androïde Andy et ses amis, elle explore une station spatiale abandonnée pour récupérer des capsules de cryogénisation. Cependant, ils libèrent accidentellement des xénomorphes, déclenchant une lutte pour leur survie contre ces créatures terrifiantes...
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
⛏️✨ « On est tous les esclaves de Weyland-Yutani. On est logés et nourris, mais on crève ! »
L’espace promet l’espoir. Mais pour les esclaves d'une cité minière, il ne réserve que l’horreur absolue. Alien: Romulus (2024), septième chapitre d’une saga qui nous hante depuis des décennies, nous le rappelle brutalement. Fede Álvarez nous plonge dans un voyage claustrophobique et sanglant, où une créature mythique n’est que l’avant-garde d’une terreur bien plus profonde.
L’année est 2142. Une Terre suffocante et surpeuplée a exilé ses enfants aux confins de la galaxie. Pour ce groupe de jeunes colons, condamnés aux travaux forcés dans les mines d'une planète lointaine, l'espoir est une illusion cruelle. Leur seule chance de survie : le Romulus, une station spatiale apparemment abandonnée, promise à la destruction par Weyland-Yutani. Ignorant le piège mortel qui les attend, ils se lancent dans une course désespérée vers la liberté.
Dès les premières images, Alvarez nous submerge dans une atmosphère lourde et suffocante. Le Romulus se révèle être un labyrinthe de métal froid, un tombeau flottant. Des couloirs étroits, éclairés par une lumière néon blafarde, résonnent des bruits sourds et inquiétants. L'odeur âcre de métal et de sang semble imprègner l'air. On distingue des traces sanglantes qui témoignent d'une horreur passée… Et puis, il apparaît : le Xénomorphe. Une machine à tuer parfaite, sortie de l'imagination débordante de H.R Giger. Ses mouvements fluides et imprévisibles, sa forme phallique, son sang acide qui corrode le métal… chaque détail suggère la violation, la brutalité, l'intimité. Le réalisateur ne recule devant aucune image gore, peignant de nombreuses scènes de carnage viscérale.
La saga Alien a d'ailleurs toujours exploré les thèmes de la sexualité, de la maternité et de la mort. Et c'est l'une des forces de Romulus qui reprend magistralement cette imagerie. Le titre même évoque la maternité, la Louve romaine, symbole d'une cité bâtie sur la violence et la conquête. Et cette mythologie oppressante plane évidemment sur le film entier. Les Facehuggers, ces parasites arachnides qui s’accrochent au visage de leurs victimes avant de les violer oralement ; la vulve dessinée sur le mur avec une scène saisissante illustrant un vibromasseur et une pénétration contrainte ; le Chestburster jaillissant de la poitrine de son hôte dans une explosion de sang et de viscères.
Techniquement irréprochable, Alien Romulus (2024) s’impose comme un hommage soigné à la saga. C'est là sa force... mais aussi sa limite. Car sans prise de risque, incapable de transcender véritablement cet héritage. Cela dit, il saura captiver les amateurs de home cinéma avec un mixage Dolby Atmos immersif et des scènes visuellement spectaculaires : l’étrange poésie de l’apesanteur macabre où flotte le sang acide, de nouvelles confrontations glaçantes avec les xénomorphes, et un combat final haletant à bord du Corbelan.
Qualité Vidéo
Alien Romulus (2024) a été entièrement tourné en numérique avec les caméras Arri Alexa 35 (4.5K), couplées aux optiques sphériques ARRI/ZEISS Ultra Prime. Le master intermédiaire a été finalisé en 4K, et le film est présenté en 2160p avec un ratio d'images respecté de 2.39:1. Cette édition propose à la fois le HDR10 et le Dolby Vision (DV, FEL 12-bit) pour un rendu visuel optimisé. La version française repose sur un disque BD-66, avec 59,27 Go d’espace effectivement utilisé.
Alien: Romulus (2024) marque un retour aux sources de la saga, notamment grâce à sa photographie signée Galo Olivares. La caméra Alexa 35 capture des images d’une définition irréprochable, faisant de cet aspect un des points forts de l’édition Ultra HD. Chaque détail, qu’il s’agisse des pores de la peau ou des textures des décors, est reproduit avec une précision remarquable, soutenue par une compression HEVC efficace. Un grain numérique subtil, simulant l’aspect d’un 35mm, confère une texture organique à l’image, renforcée par la capacité du disque UHD à restituer ce grain avec finesse. Les décors restent tangibles et immersifs. Les polices des écrans gagnent en précision. Tout comme les motifs de grille perforée, aperçus dans les couloirs, qui sont restitués avec une finesse plus aboutie.
Les scènes sombres et brumeuses, emblématiques de l’univers Alien, dominent le film, notamment celles se déroulant dans le célèbre vaisseau mère. Ses couloirs étroits et son éclairage tamisé bénéficient de contrastes soignés. Cependant, en HDR, l’approche reste très conservatrice, loin des propositions du premier volet. Le MaxCLL de 508 nits relevé à 11mn18 est anecdotique. La moyenne de pics lumineux mesurée à seulement 117 nits reflète davantage ce traitement à "faible HDR". Les faisceaux de lasers et lampes torches, bien que contrastant avec l’obscurité ambiante, n’offrent aucune valeur spectaculaire. Même la scène où l’héroïne est confrontée à une lumière solaire - celle-là même qu'elle rêve d'admirer sur Yvaga - ne pousse pas fondamentalement les intensités très haut.
En revanche, l'usage du WCG (Wide Color Gamut) enrichit l'expérience, apportant des couleurs plus saturées et nuancées. Sur les oranges moyens et ocres (comme dans la colonie Jackson's Star), les rouges et oranges vifs (l’espace de cryoconservation, le sang acide des créatures) et les bleus électriques (les faisceaux de lumière et les technologies futuristes). Cet usage judicieux du WCG confère une profondeur saisissante à l’image. En Ultra HD Blu-ray, c'est surtout sur ce terrain qu'Alien Romulus (2024) se démarquera davantage de l'homologue Blu-ray.
Qualité Audio
Dans Alien: Romulus (2024), Fede Álvarez ne se contente pas de raviver l'horreur visuelle de la franchise. Il propose une exploration sonore immersive et terrifiante grâce à un mixage audio impressionnant. Le silence quasi total de la première séquence pose l'ambiance. Il est progressivement brisé par des sons subtils et inquiétants, créant une tension palpable dès les premiers instants. L'utilisation de sons spatialisés et d'effets multidirectionnels est rapidement perceptible. La présentation de la dense activité minière de la colonie Jackson's Star (à partir de 9min52) est particulièrement réussie : les sons des machines, comme ceux des vaisseaux spatiaux survolant les protagonistes, sont restitués avec une grande précision dans l'espace tridimensionnel.
Des sons subtils et inquiétants imprègnent tout le film et contribuent à créer une atmosphère pesante et menaçante. Le sifflement des conduits d'aération, le bourdonnement des machines et les craquements sinistres de la station spatiale maintiennent le spectateur en alerte constante. Des effets sonores percutants, associés aux scènes d'action et de suspense, intensifient l'impact émotionnel du récit, notamment les cris stridents des Xénomorphes, le fracas des armes à feu et les explosions retentissantes. Le film exploite pleinement le format Atmos avec de nombreux effets verticaux, comme avec ces effets atypiques liés à l'absence de gravité. L'ouverture des trappes du vaisseau spatial, les annonces sonores diffusées par les haut-parleurs du plafond, le bruit de la pluie sur le hublot du vaisseau et les différents mouvements des Facehuggers figurent parmi une longue liste d'exemples. Certains d'entre eux vous sont restitués dans notre vidéo jointe en reproduction binaurale.
La version originale est restituée en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, 5396 kbps, 24-bit). L'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré sur Alien Romulus à 19.4 (LU). La VF est proposée en Dolby Digital Plus 7.1 (1024 kbps).
Bonus
- 4 scènes alternatives/rallongées
- Retour à l’horreur » : Making of en 4 parties
- En apesanteur avec le xénomorphe
- Conversation autour d’Alien entre Ridley Scott et Fede Alvarez
Conclusion
Le disque 4K UHD d'Alien Romulus (2024) vous promet une expérience de divertissement immersive. Le film bénéficie d'une photographie soignée, offrant des images riches en textures et en détails, bien que la plage dynamique mobilisée reste restreinte en HDR. En revanche, le mixage Dolby Atmos en version originale vous fera une très solide impression ! Hautement recommandé !