Test 4K Ultra HD Blu-ray : Signes (2002)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Bucks County, Pennsylvanie. Après la perte de sa femme, Graham Hess a rendu sa charge de pasteur. Tout en s'occupant de sa ferme, il tente d'élever de son mieux ses deux enfants, Morgan et Bo. Son jeune frère Merrill, une ancienne gloire du base-ball, est revenu vivre avec lui pour l'aider. Un matin, la petite famille découvre l'apparition dans ses champs de gigantesques signes et cercles étranges. Des extra-terrestres seraient-ils à l'origine de tels phénomènes surnaturels ?
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
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Le nom de M. Night Shyamalan évoque à la fois l'ombre et la lumière, l'inconnu et l'espoir. Signes (2002) n'est pas simplement un film de tension psychologique, mais une méditation sur les mystères invisibles qui nous entourent et sur la manière dont nous choisissons de les affronter. L'histoire de Signes suit Graham Hess, un pasteur qui, après la mort tragique de sa femme, a perdu sa foi. Il vit désormais dans une ferme isolée, au cœur de champs de maïs, entouré de ses deux enfants et de son frère, Merrill, un ancien joueur de baseball qui peine à trouver sa place. Un matin, des cercles mystérieux apparaissent dans les champs. Des signes, comme l'indique le titre, annonciateurs d'une invasion d'un genre que personne n'attendait.
Signes (2002) nous plonge dans une atmosphère mystérieuse et pleine de non-dits. Ce ne sont pas des créatures monstrueuses qui attaquent de manière évidente, mais des présences à peine perceptibles, des ombres, des bruits énigmatiques. Leurs faiblesses ? L'eau, un élément simple et fondamental, presque banal. C'est là que Shyamalan se distingue : il prend des éléments ordinaires et les transforme en pièces d'un puzzle géant, nous forçant à regarder notre monde sous un angle différent. Les créatures ne sont visibles que par fragments — des reflets sur un écran, des silhouettes fugaces — et c'est cette incertitude qui tisse la toile d'une tension intense. Ce qui est jeu ici, c'est le questionnement !
La famille, la foi, le destin et l'espoir sont les pierres angulaires du film. Graham, ce pasteur déchu, doit redonner sens à sa vie. Mais cette quête de foi ne doit pas être aveugle : elle doit s'enraciner dans une conviction personnelle, une lecture intime du monde. Le film soulève une question fondamentale : les événements relèvent-ils du simple hasard, ou obéissent-ils à une logique cachée du destin ? Ces "signes" sont-ils des indicateurs de synchronicité, des repères qui éclairent notre chemin, ou ne sont-ils que des coïncidences sans signification ? Le film ne nous donne pas de réponses préétablies, préférant nous laisser libres de forger notre propre vision.
Signes (2002) c'est aussi une ambiance où le calme et la tension se mêlent bien habillement. La mise en scène sobre de Shyamalan permet à chaque scène de respirer, mettant en lumière les émotions des personnages. La caméra se déplace lentement, capturant leurs regards, leurs silences. Parfois, un bruit étrange ou un clic perturbateur viendra briser cette quiétude, attisant notre curiosité. La bande-son de James Newton Howard, tantôt envoûtante, tantôt angoissante, nous guide à travers cette atmosphère imprévisible, où chaque instant semble suspendu... dans l'attente d'un nouveau signe.
Qualité Vidéo
Signes (2002) a été tourné sur pellicule 35 mm. Les caméras utilisées étaient des Panavision Panaflex Lightweight, Millennium et Platinum. Le tout greffé à des optiques sphériques. Pour cette sortie Ultra HD Blu-ray, le film a été restauré en 4K depuis un scan vraisemblable du négatif original. Un étalonnage HDR a été réalisé. Le résultat est proposé sur un disque BD-66 avec 61.1 GB d'espace réellement mobilisé et l'option unique HDR10. Le film respecte son ratio original 1.85:1.
La fenêtre de scan se distingue nettement de celle du Blu-ray précédent, avec un décalage vertical perceptible. Cependant, ce qui marquera immédiatement l’observateur, c’est l’extraordinaire gain en définition. Signes (2002) en Ultra HD offre des images d’une netteté impressionnante, offrant un bond qualitatif majeur par rapport à la version Blu-ray. L’amélioration par rapport à l'édition de 2008 est même spectaculaire, et sur de nombreux passages clés. Des plans larges du champ de maïs, des scènes de nature morte à l'intérieur de la maison, jusqu’aux gros plans sur les visages des Hess (dont ces plans iconiques mettant en avant les fameux chapeaux en aluminium). Les détails sont d'une précision remarquable avec un sentiment de netteté qui se dégage rapidement de ces images. Le tout avec simplement de légers fléchissements lors des transitions optiques et plans CGI (les scènes aériennes en plongée sur les crop-circles). Le grain du film, quant à lui, respire naturellement, sans tentative de réduction apparente.
Cette version étalonnée en HDR permet aussi de se distinguer dans sa capacité à restituer des détails lumineux avec plus d'acuité. Face au précédent Blu-ray, on récupère immédiatement de l'information dans ces zones qui paraissaient surexposées. Les reflets lumineux sur les chapeaux en aluminum s'affinent. Tout comme les détails sur les luminaires et lampes torches. Les tons chair sont naturels et bien rendus. Les contrastes ont été joliment renforcés. Les scènes de nuit, en particulier. Les reflets de la lumière, comme les faisceaux d'une lampe de poche dans le champ de maïs, sont reproduits de manière plus éclatante. Avec des pics lumineux réguliers au-delà des 250 nits observés sur ce titre. On reste néanmoins dans une approche sans excès dans les intensités. Et puis, il y a un usage remarqué du gamut étendu. Il s'observe surtout sur les plans en extérieur jour (la verdure environnante de la ferme, les champs de maïs) et, plus discrètement, sur de nombreux éléments de décor (le rouge des drapeaux américains, la lunette astronomique), ainsi que les tons boisés du mobilier intérieur. On peut parler d'une très solide mise à niveau !
Qualité Audio
La section sonore de Signes (2002) constitue un atout majeur dans sa réussite, et cette version originale se distingue par une dynamique remarquable. Il est important de souligner que ce mixage exploite habilement les contrastes entre les sons faibles et les bruits soudains et puissants. Les bruits du quotidien, tels que les claquements de portes ou les aboiements de chiens, sont restitués avec une telle précision et énergie qu'ils renforcent leur capacité à provoquer des sursauts. Signes (2002) excelle d'ailleurs dans ses effets jump-scare. Comme lorsque Merrill découvre pour la première fois une créature extraterrestre à la télévision. Et c’est une accumulation de bruits secs venant rompre le silence (des coups de marteau lors de la barricade de la maison aux pas lourds sur le plancher) qui maintiendra le spectateur en alerte tout au long du film.
Bien que limité au format 5.1, Signes (2002) exploite pleinement les capacités du son surround. Les effets ambiants et les sons subtils enveloppent l’espace sonore, plongeant le spectateur au cœur des champs de maïs et du quotidien de la ferme. Les sons se déplacent aisément, créant des effets directionnels qui renforcent le réalisme et la sensation d’être au cœur de l’énigme. À cela s'ajoute une transparence remarquable dans la restitution des dialogues, toujours clairs et précis. Et évidemment cette musique de James Newton Howard, qui est un autre point fort de cette section.
La version originale est restituée en DTS-HD Master Audio 5.1 (3986 kbps, 24-bit). L'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré sur Signes à un solide 22.7 (LU). La VF est proposée en DTS-HD Hi Resolution 5.1 (2046 kbps, 24-bit).
Bonus
- Making-of de Signes (2002)
- Scènes coupées
- Comparaison du film au storyboard
- Les débuts de M. Night Shyamalan
Conclusion
Bien que l'absence de mixage Dolby Atmos soit remarquée, la qualité du mixage DTS-HD Master Audio 5.1 et les larges améliorations visuelles justifient amplement la mise à niveau. Si vous appréciez ce film, cette édition 4K UHD Blu-ray est un achat à ne surtout pas manquer.