Test 4K Ultra HD Blu-ray : Beetlejuice Beetlejuice (2024)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
Après une terrible tragédie, la famille Deetz revient à Winter River. Toujours hantée par le souvenir de Beetlejuice, Lydia voit sa vie bouleversée lorsque sa fille Astrid, adolescente rebelle, ouvre accidentellement un portail vers l’Au-delà. Alors que le chaos plane sur les deux mondes, ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu’un ne prononce le nom de Beetlejuice trois fois et que ce démon farceur ne revienne semer la pagaille…
Test effectué depuis l'édition allemande déjà disponible, bénéficiant d'un contenu équivalent avec VO/VFF Dolby Atmos.
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
⭕🎨 "Je suis ma propre toile. Je suis mon art."
Beetlejuice Beetlejuice (2024), c'est bien plus qu'un simple retour : c’est une réincarnation de l'univers décalé et fascinant de Tim Burton, teinté d'une joie macabre des plus délectables. Cette suite du premier film de 1988 signe un retour dans une maison familière, où les ombres et les souvenirs se mêlent dans une valse toujours très étrange. Le récit s'ouvre avec un événement tragique – le décès de Charles Deetz – qui ramène la famille dans leur ancienne demeure, un lieu imprégné de mystères morbides et de secrets croustillants.
Lydia, autrefois l'archétype de l'adolescente gothique, est aujourd’hui une femme hantée par les spectres de son passé. Animatrice d'une émission télévisée sur le paranormal, elle semble chercher à apprivoiser ses propres démons. Sa fille Astrid, adolescente rebelle au charme funèbre, devient le catalyseur d'une nouvelle aventure où les vivants et les morts renouent dans une danse endiablée. Ce duo mère-fille constitue le fil rouge qui nous guide dans une histoire où réalisme et fantastique s'entrelacent avec brio et une pointe de décadence joyeuse.
Au cœur du film, une brèche s'ouvre entre les mondes, permettant à Beetlejuice de resurgir dans toute sa gloire chaotique. Toujours incarné par un Michael Keaton jubilatoire, Beetlejuice est l'âme impétueuse de cette féerie lugubre et hilarante. Sa présence est à la fois drôle, perturbante et curieusement touchante, comme une blague macabre que l'on savoure à chaque réunion de famille. Il symbolise ce désir insatiable de vivre pleinement, même au-delà de la mort, avec un sourire de travers et un rire... démoniaque.
Tout n'est cependant pas parfait dans ce nouveau carnaval spectral. Certains arcs narratifs, comme celui de Jeremy, un jeune personnage intrigant, sont réglés avec une hâte frustrante, laissant une impression d'inachevé. De même, l'apparition de Monica Bellucci en tant qu'ex-femme de Beetlejuice, bien que savoureuse et teintée d'une étrangeté délectable, reste sous-exploitée.
Malgré quelques faiblesses, le film respire l'enthousiasme et la créativité débordante de Tim Burton. Chaque scène semble être une lettre d'amour à son propre univers : des moments musicaux irrésistibles où les morts dansent sur des rythmes soul, des dialogues teintés d'un humour noir aussi tranchant qu'un couperet, jusqu'à une bien délicate photographie rendant hommage au film précédent, tout en le modernisant.
Qualité Vidéo
Beetlejuice Beetlejuice (2024) a été filmé numériquement par le directeur de la photographie Haris Zambarloukos à l'aide de caméras Sony CineAlta Venice 2 (capteur Full Frame 8K) et d'objectifs anamorphiques (Panavision APO Panatar, Ultra Panatar et Ultra Panatar II). Des Sony FX3 ont également été mobilisées pour quelques passages spécifiques (comme celui de la jeune Astrid sur son vélo). Le film a bénéficié d'un master intermédiaire 4K. Sur cette édition, un disque BD-100 a été utilisé. L'œuvre de Tim Burton est présentée dans son ratio respecté de 1.85:1, avec les deux options HDR10 et Dolby Vision (DV, MEL 10-bit).
Beetlejuice Beetlejuice (2024) est une production moderne qui tire profit à merveille des atouts du format 4K Ultra HD Blu-ray. Cette présentation, visuellement irréprochable, bénéficie d'une compression vidéo rigoureuse (bien plus que celle du disque Blu-ray standard), ainsi que d'une définition exceptionnelle. Le bitrate moyen, mesuré à 79,6 Mbps en HEVC, combiné à l’usage - en amont - d’un master natif 4K, offre des différences aujourd'hui largement significatives. La précision des détails est remarquable, avec une grande impression de netteté qui se dégage de cette photographie numérique. Quelle que soit la situation, avec un sentiment quasi-constant de clarté et de densité.
Les plans serrés sur la famille Deetz, les vues moyennes centrées sur le modèle miniature dans le grenier et les gros plans sur le maquillage emblématique de Beetlejuice — où les rides de Michael Keaton se sont épaissies avec les années — rayonnent d’une majesté saisissante. En ne sélectionnant pour exemple que la seule scène de la cérémonie funéraire (vers 22 minutes), on perçoit combien le cadre pittoresque d’East Corinth, Vermont (recréant Winter River), est sublimé. Les plans larges et aériens intègrent harmonieusement les personnages dans le décor enchanteur d'une charmante cérémonie automnale en extérieur. Le choix des angles et des perspectives rappelle avec brio l'emblématique maquette miniature de la ville fictive. Une observation attentive des visages des jeunes "enfants de chœur" mettra en évidence l’amélioration frappante de la définition entre les versions Blu-ray et 4K UHD. Vous noterez que, malgré son origine numérique, une émulation de film (très fin) semble avoir été greffée en post-production. Une légère texture de nature filmique respire dans ces images, évitant ce côté trop clinique qui fragilise certaines productions modernes. Le résultat, restitué avec plus de transparence sur l'édition UHD, reste un très bel équilibre entre modernité et hommage à l'œuvre de 1988.
Les réjouissances visuelles ne s’arrêtent pas là. Car Beetlejuice Beetlejuice (2024), c'est un véritable festival de couleurs vives, magnifiées par la mobilisation d’un Wide Color Gamut qui, ici, se démarque avec force. La dimension cartoonesque de l’œuvre repose sur une palette de tons vifs et contrastés, générant une atmosphère surnaturelle et délicieusement décalée. Et encore plus en HDR, particulièrement sur les plans d'outre-tombe. Les verts nauséeux, tout comme les mauves et violets respirant dans les scènes de l’au-delà bureaucratique, s'illustrent à merveille. Des rouges intenses (la robe de mariée de Lydia) contribuent aussi à renforcer cette esthétique unique où le phosphorescent côtoie l’étrange, enveloppant le spectateur dans un monde à la fois déjanté et diablement hypnotique. Des séquences comme celle de l'embarquement à la station des âmes, ou encore le désert des vers des sables, illustrent aussi la singularité des couleurs excentriques. Les jeux de lumière combinent habilement des sources LED et néons pour des éclats vibrants, des éclairages naturels comme les bougies pour une chaleur organique, et des éclairages pratiques qui ancrent de nombreuses scènes dans une ambiance automnale festive. Le rendu HDR sublime ces contrastes, certes sans excès dans les intensités lumineuses, mais en conservant des valeurs suffisantes pour marquer de vraies différences. Sur ce titre, de nombreux pics lumineux proches des 300 nits restent observables. Le maxCLL a été mesuré à 723 nits.
Qualité Audio
L'espièglerie de la mise en scène de Beetlejuice Beetlejuice (2024) trouve un écho délicieux dans un mixage sonore divertissant, à savourer en version originale, comme en version française, au format Dolby Atmos. Ce mixage, à la fois inventif et impertinent, déploie une profusion d'effets multicanaux comme autant de farces sonores orchestrées avec un humour noir jubilatoire. Dès le générique d'ouverture, le spectateur est plongé dans cette ambiance cartoonesque. La pluie et les grondements du tonnerre, loin d'être effrayants, se transforment en une symphonie chaotique qui envahit l'espace d'écoute, activant avec malice les canaux Atmos supérieurs. Ces effets orageux, parmi les plus marquants du film, atteignent leur apogée lors de l'apparition tonitruante de Beetlejuice, lorsque Lydia prononce par trois fois le nom fatidique dans le grenier de la maison. Plus globalement, les passages entre le monde des vivants et celui des morts sont magnifiés par une profusion d'effets spectaculaires et étranges : l'ouverture du portail grinçant dans la chambre de Jeremy, les secousses et les tourbillons sonores qui semblent vouloir entraîner l'auditeur même dans les limbes. Les scènes inaugurales, où Lydia présente une maison hantée sur son plateau de télévision, sont elles-mêmes parsemées d'effets panoramiques magistraux, comme autant de clins d'œil aux spectres espiègles qui secouent son inconscient. La partition musicale de Danny Elfman occupe enfin une place centrale dans cette aventure. Elle tisse une atmosphère à la fois étrange et délicieusement mélancolique, signature du compositeur. Et les morceaux emblématiques, tels que "Day-O (The Banana Boat Song)", "MacArthur Park" et "Tragedy" des Bee Gees, apportent une touche de folie douce qui redonne le sourire.
La version originale est restituée en Dolby Atmos (core TrueHD 7.1, 3500 kbps, sous 16bit) pour une VF au format équivalent (3483 kbps). L'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré à 18.3 (LU).
Bonus
- Commentaire audio
- Le Jus est Libéré : Le Making Of Beetlejuice Beetlejuice
- 6 featurettes
Conclusion
On ne peut qu'être conquis par cette édition 4K Ultra HD Blu-ray. Elle permet de profiter pleinement de cette seconde aventure avec un rendu visuel de haute volée (HDR/WCG, compression vidéo solide, gain de définition notable) et une expérience sonore immersive grâce aux pistes Dolby Atmos, VO et VF. On est pas loin du sans faute.