Test 4K Ultra HD Blu-ray : Horizon : Une Saga américaine (Chapitre 1)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Chronique d'une période de 15 ans pendant la Guerre de Sécession. L'expansion vers l'Ouest américain est semée d'embûches : les éléments naturels, les peuples indigènes qui vivent sur ces terres, et la détermination de ceux qui cherchent à les coloniser entraînent tout un pays dans une guerre contre lui-même. "Nulle armée sur Terre ne pourra arrêter ces chariots, bienvenus ou pas" Horizon : Une saga américaine, chapitre 1.

 

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

🐎🤠 "Nulle armée sur Terre ne pourra arrêter ces chariots, bienvenus ou pas"

Kevin Costner, fidèle à son amour pour l’Ouest, nous livre une fresque ambitieuse. Ce n’est pas juste un film. C'est un projet initial qui s'étend sur quatre chapitres. En somme : une épopée, une plongée dans une Amérique qui se cherche encore, entre rêves de grandeur et réalités brutales. L’Amérique de Costner est une terre à double face : promesse d’un avenir meilleur pour les pionniers, mais aussi théâtre de tragédies pour ceux qui la peuplaient avant. Les rencontres entre les colons et les peuples autochtones ne sont pas de simples échanges. Ce sont des collisions frontales, souvent violentes, où chaque camp lutte pour sa survie et son identité.

Le film nous transporte à travers des paysages grandioses. De l’Arizona brûlant aux plaines infinies du Kansas, jusqu’aux montagnes sauvages du Montana, chaque décor devient un personnage à part entière. La ville d’Horizon, point central de ce récit, incarne à elle seule l’espoir et le conflit. Elle est à la fois un refuge et un champ de bataille, un symbole de renouveau et de conquête.

Costner nous offre une fresque humaine riche et complexe. On suit des pionniers aux espoirs infinis, des soldats aux ordres rigides, mais aussi des Amérindiens, dont les vies et les traditions se brisent face à l’avancée inexorable de ces nouveaux arrivants. Ce premier chapitre tisse ces destins avec soin, laissant les silences et les regards en dire parfois bien plus que les mots. La nature, dans toute sa splendeur sauvage, est omniprésente. Majestueuse et dangereuse, elle est plus qu’un décor. C’est un adversaire, un allié, un témoin immuable de drames bien humains. Les montagnes, les plaines, les rivières… tout respire l’époque, tout renvoie à cette lutte entre l’homme et une terre qui ne se laisse pas dompter facilement.

Kevin Costner a investi tout ce qu’il avait dans ce vaste projet. Sa passion, son énergie, une part de sa fortune personnelle. Il voulait plus qu’un simple divertissement mais une épopée sur la naissance d'une nation. Malgré des critiques mitigées et un échec au box-office, Horizon : Une saga américaine conserve une authenticité rare. C’est un film qui prend son temps, qui laisse place à la mélancolie et à la grandeur. Une œuvre qui respire, qui vit, et qui, malgré ses imperfections, nous rappelle que l’Histoire s’écrit toujours dans la poussière et les conflits. La sortie du deuxième chapitre a été repoussée. Croisons les doigts pour que la suite de cette histoire puisse nous être racontée.

Qualité Vidéo

L'une des forces d'Horizon : Une saga américaine, chapitre 1 (2024) repose sur les qualités de sa photographie. On doit le travail effectué à J. Michael Muro, fidèle collaborateur de Kevin Costner depuis Open Range (2003). Le directeur de la photographie a mobilisé principalement des caméras numériques RED Raptor (capteur plein format, 8K) avec des objectifs sphériques Leitz SUMMILUX-C. Il est important de mentionner que ce projet a emprunté certaines des composantes des volets Dune de Denis Villeneuve. Le workflow du film intègre une étape d'intermédiaire analogique, où les images initialement captées en numérique sont transférées sur pellicule 35mm, puis re-scannées en résolution 4K. Cette technique permet d'ajouter une patine filmique aux images tout en adoucissant le rendu visuel. Il est dans tous les cas question d'un master intermédiaire 4K. Aujourd'hui, le film respecte le ratio 1.85:1. Metropolitan restitue une présentation en 2160p avec compression HEVC. On retrouve les options HDR10 et Dolby Vision (DV-FEL, 12-bit).

Kevin Costner s’inscrit dans une approche classique et relativement épurée, empreinte de l’authenticité des grands westerns d'antan. Même si le respect du ratio 1.85:1 et l'emploi d'optiques non amamorphiques confère une identité que certains spectateurs pourraient davantage assimiler à celle d'une mini-série Netflix. Chaque plan reste très soignée, et l’Ouest américain s’impose aujourd'hui comme un personnage à part entière. La photographie s’appuie sur des compositions emblématiques, capturant l’essence des paysages indomptés et la rudesse d’une époque révolue. Les vastes plaines à perte de vue, les silhouettes majestueuses des montagnes et les sinuosités des forêts se répètent comme des motifs, sublimés par une lumière brute qui capte l’essence même de l’Ouest sauvage. Sous l’objectif de J. Michael Muro, la caméra adopte une perspective contemplative : des cadrages en grand angle ouvrent des fenêtres sur l’immensité, exaltant à la fois la grandeur et l’âpreté de ces vastes terres vierges. De l'Arizona au Wyoming, ces sont des paysages très variés, allant de déserts de roches rouges à des zones rurales enneigées, qui sont nous restitués à l'écran.

En Blu-ray comme en 4K Ultra HD Blu-ray, le dépaysement est total. Le niveau de définition est fin, contemporain. Avec de magnifiques détails restitués : du cuir patiné des bottes et des selles, aux reflets métalliques des armes et outils, en passant par les roches striées des canyons. Il est bien difficile de prendre en défaut ces images qui ne souffrent pas forcément d’un excès de piqué ou d'une signature numérique exacerbée. Habillé d'un léger grain, le résultat se distingue plutôt par son aspect chaleureux et la place accordée aux paysages, traduisant fidèlement l'ambition du réalisateur de réaliser une œuvre qui s'impose à l'écran.

L'étalonnage des couleurs participe à développer une ambiance nostalgique et terreuse, typique des films westerns classiques tout en conservant un ancrage réaliste. Les tons chauds de l’automne, avec des jaunes, des ocres et des bruns, sont omniprésents, créant une palette chaleureuse et organique qui rappelle les paysages d’un Ouest sauvage où la nature impose sa loi. Ces couleurs, cependant, ne sont pas saturées de manière excessive et ne surchargent pas l’œil. En Wide Color Gamut, les éclats jaunes et orange vif des feuilles automnales du Wyoming ou les flammes des scènes d’incendie se détachent. L'approche HDR, quant à elle, est soigneusement calibrée. Les contrastes sont relevés de manière subtile, sans excès constatés dans les pics de luminosité.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Horizon : Une saga américaine, chapitre 1 (2024)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Horizon : Une saga américaine, chapitre 1 (2024)

 

Qualité Audio

Horizon : Une saga américaine, chapitre 1 (2024), c'est aussi une section sonore efficace, avec un mixage Dolby Atmos qui enveloppe le spectateur dans l’esprit de l’Ouest sauvage. Cette piste sonore sait jongler entre des moments d’une douceur paisible et des éclats sonores percutants qui vous prennent au dépourvu. Les ambiances rurales sont particulièrement bien travaillées : le caquètement des poules, le meuglement des vaches et autres bruissements naturels lointains donnent vie à chaque environnement traversé. Puis, soudain, surgissent les coups de feu, nets et incisifs, d'une très belle transparence. On doit d'ailleurs saluer les vertus dynamiques de cette piste, particulièrement efficace sur les détonations et coups de feu. En Dolby Atmos, les canaux verticaux sont utilisés avec grande parcimonie. Leur impact se fait surtout sentir dans les moments où l'adrénaline grimpe en flèche. L’attaque du village par une bande d’Apaches reste le passage certainement le plus démonstratif. La mise en scène place le spectateur au cœur du chaos, dans une maison en flammes et où chaque craquement, chaque rugissement du feu, semble venir de toutes parts. Plus tard, quelques effets de pluie et de tonnerre prennent le relais et démontrent les capacités de cette piste à user efficacement des canaux de hauteur. Quelques exemples vous sont présentés dans notre vidéo en reproduction binaurale.

La version originale est restituée en Dolby Atmos, core TrueHD 7.1 (24-bit, 4005 kbps). En VO, l'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré à 22.1 LU. Ceux et celles qui visionneront l'oeuvre en VF pourront se satisfaire de la présence d'une piste lossless DTS-HD Master Audio 7.1 (24-bit, 4627 kbps).

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Horizon : Une saga américaine, chapitre 1 (2024)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Horizon : Une saga américaine, chapitre 1 (2024)

 
 

Bonus

- Bande-annonce (3mn15)
- 2 featurettes promotionnelles (1mn18 & 1mn09)

Conclusion

Ce récit s’inscrit dans la patience et la durée, avec une attention méticuleuse portée à ses personnages, ses paysages grandioses et une distribution remarquable. Véritable prélude à une fresque ambitieuse, il jette les bases d’une saga qui pourrait nous emmener vers des horizons encore plus vastes, si toutefois Kevin Costner se voit accorder la chance de poursuivre son épopée. En attendant, l’édition 4K Ultra HD Blu-ray signée Metropolitan se révèle être le support le plus qualitatif pour découvrir cette oeuvre à la maison. En espérant que l'on puisse profiter du chapitre 2 tout prochainement.