Test 4K Ultra HD Blu-ray : Smile 2 (2024)
Publié le par la Rédaction
Synopsis
À l'aube d'une nouvelle tournée mondiale, la vedette de la pop Skye Riley se met à vivre des événements aussi terrifiants qu'inexplicables. Submergée par la pression de la célébrité et devant un quotidien qui bascule de plus en plus dans l'horreur, Skye est forcée de se confronter à son passé obscur pour tenter de reprendre le contrôle de sa vie avant qu'il ne soit trop tard. "Rien à foutre de ta tournée !" Souriez, vous êtes possédés !
Test effectué depuis l'édition 4K UHD Paramount (import USA) avec VFQ et VFF Dolby Digital 5.1. Edition française strictement équivalente en France le 19 février 2025.
NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
💀🎤 « Rien à foutre de ta tournée ! »
Souriez, vous êtes possédés ! Par un parasite insidieux, un miroir trompeur qui dévore l’âme de ceux qui s’y abandonnent. Dans Smile 2 (2024), ce poison trouve un nouveau vecteur : l'univers pétillant mais impitoyable de la pop music. Comme si, sous les feux des projecteurs, l'horreur avait trouvé une nouvelle plateforme d'expression.
Skye Riley, héroïne de ce cauchemar moderne, est une étoile filante, un mélange troublant de Lady Gaga, Miley Cyrus et Taylor Swift. Une diva au sommet de sa gloire, encerclée par une armée de fans en adoration et des médias carnassiers. Mais sous le vernis étincelant des strass, elle cache une plaie purulente : une addiction corrosive et le traumatisme d'un accident qui la hante comme un spectre affamé. Skye est une marionnette dans un théâtre de faux-semblants, dirigée par une mère-manageuse aveuglée par l'argent et fine manipulatrice. Réduite à néant, elle est étouffée sous un rythme infernal d'engagements forcés, comme des chaînes qui la lient à sa propre damnation.
Mais l’enfer ne s’arrête pas là. Skye devient la proie d’une entité maléfique, une force démoniaque qui s’infiltre comme une infection, se propageant à travers ses traumas. Transmise par son dealer dans une scène glaçante où ce dernier se donne la mort sous ses yeux, la malédiction s’insinue en elle. Le démon se manifeste à elle par un sourire grotesque, un rictus dénaturé qui glace le sang et suinte la perversité. Cette entité, parasite insatiable, se nourrit des émotions les plus sombres de Skye - sa culpabilité, son deuil, son désespoir. Elle est piégée dans un cycle infernal où chaque instant d’angoisse alimente la créature, la rendant plus forte, plus oppressante. Cette malédiction dépasse l’horreur pure : elle incarne une métaphore glaçante des failles qui consument les âmes égarées sous le feu implacable des projecteurs.
Parker Finn, le réalisateur, orchestre ce ballet macabre avec une maîtrise esthétique impressionnante. Les miroirs deviennent des portails vers une réalité déformée, où les reflets distordus incarnent les fractures mentales de l'héroïne. La mise en scène, caractérisée par l'emploi de top shots, plan renversés, d'ombres menaçantes et de lumières aveuglantes, contribue à installer une atmosphère suffocante. La lumière, paradoxalement vive, ne fait qu'accentuer le sentiment d'horreur et de malaise, tel des phares de voiture précédant un impact fatal. L'influence de Kubrick est manifeste, à travers les prises de vue et la photographie qui exhalent la folie, rappelant les couloirs oppressants et labyrinthiques de Shining. La bande-son, elle aussi, devient un personnage à part entière. Son caractère froidement électronique, oscillant entre des pulsations angoissantes et des mélodies distordues forgent des expériences auditives perturbantes.
Au-delà d'une suite réussie, Smile 2 (2024) se révèle être une exploration profonde des aspects les plus sombres de la célébrité et des conflits intérieurs qui tourmentent une pop star fictive. À travers l'étude des troubles psychologiques qui affectent la chanteuse, le film propose une réflexion pertinente sur une société obsédée par l'apparence, le culte de la performance et la tyrannie de l'ego, où chaque manifestation de joie et de succès semble n'être qu'un masque dissimulant des traumatismes profonds et complexes. L’interprétation de Naomi Scott dans le rôle de Skye Riley mériterait plus d'une récompense.
Qualité Vidéo
Smile 2 (2024) a été tourné en numérique à l'aide de la caméra Arri Alexa 65. On le spécifie : en mode Open Gate 6.5K, c'est-à-dire que l'intégralité de la surface du capteur a été exploitée. Cette configuration a permis de capturer des prises de vue grand angle ainsi que des plans rapprochés d'une intensité saisissante, contribuant à l'atmosphère perturbante recherchée. L'utilisation abondante de miroirs a permis aussi d'accentuer l'idée que l'héroïne ne peut échapper à elle-même. Les objectifs (sphériques) étaient principalement des Arri Rental Prime DNA. Le film respecte le ratio 2.00:1. Il est question d'un master intermédiaire 4K et d'un étalonnage HDR. Sur cette édition, on retrouve les deux options HDR10 et Dolby Vision (DV FEL, sous 12-bit).
Par sa photographie sophistiquée, Smile 2 (2024) produit des images qui s'éloignent assez considérablement d'un rendu clinico-numérique aseptisé. Et le résultat est très plaisant à l'écran. Avec ce grain ajouté subtil, qui contribue à générer cette sensation de profondeur et de texture à l'image, et qui s'accorde plutôt habillement au contexte horrifique dont il est question. Le niveau de définition demeure fin et contemporain, restituant des détails précis, notamment sur les expressions de Skye lors de ses moments de panique et de confusion mentale, ainsi que sur les visages déformés par tous ces sourires macabres. Cette richesse de détails est également perceptible dans les plans larges des scènes de concerts et de répétitions. La compression soutient la cadence des images sans sourciller, avec un bitrate moyen proche de 76 Mbps (avec la surcouche DV-FEL).
Smile 2 (2024) se distingue des films d'horreur traditionnels en équilibrant habilement l’obscurité et la lumière. Si certains passages restent plongés dans l’ombre, le film mise également sur des environnements très lumineux, créant ainsi un contraste saisissant, comme un jeu de forces opposées. Les scènes de concert, les séances photo ou encore les intérieurs luxueux et scintillants où évolue la chanteuse offrent un contraste frappant entre l'univers clinquant du showbiz et l'horreur qui ronge l'héroïne de l'intérieur. Cette dualité est sublimée par un usage magistral du HDR, qui accentue la puissance des sources lumineuses mobilisées. Les éclairages vifs des ampoules des miroirs où l'héroïne se maquille, les lumières stroboscopiques aperçues lors des répétitions, ou encore les phares des véhicules lors des souvenirs d'un accident, ajoutent une dimension dramatique troublante aux scènes. L'étalonnage HDR intensifie également l'impact des jump-scares, comme dans ce moment terrifiant où Gemma, l'amie de l'héroïne, affiche un sourire inquiétant avant que ses yeux ne se transforment en phares de voiture démoniaques, éclatants et aveuglants. L'aspect légèrement « glossy » de la photographie, sublimé par des effets de brillance finement dosés, magnifie l'esthétique visuelle du film. À cela s’ajoutent les touches éclatantes de rouge et de bleu vifs, qui s’illustrent brillamment dans le titre du générique et lors des scènes de répétition et de représentation scénique. C'est une présentation HDR qui redonne le sourire !
Qualité Audio
Alors que les films d'horreur se reposent souvent sur des effets sonores tonitruants pour provoquer des sursauts faciles, Smile 2 (2024) choisit une approche sonore bien plus subtile et raffinée. A l'écoute, il en ressort un malaise profond et une sensation oppressante, parfaitement en harmonie avec l’atmosphère envoûtante d’un film de possession. Cette piste, admirable à tout point de vue, se distingue par des manipulations vocales et des cris d’agonie qui, grâce à des effets de distorsion, créent une impression étrange et surnaturelle. Les canaux Surround et Atmos sont fréquemment sollicités pour créer des effets déroutants, enveloppant le spectateur dans une dimension aérienne, parfois évasive, qui ajoute à l'atmosphère intrigante et instable. Les efforts de spatialisation semblent perturber les sens, renforçant l'aspect déstabilisant du film et plongeant le spectateur dans une atmosphère de confusion sensorielle. Des détails à peine perceptibles, tels que des souffles agonisants, des rires démoniaques et des chuchotements inquiétants, instillent une tension constante et un sentiment de malaise qui s'intensifie au fil de cette descente aux enfers. Et le canal de grave s'en donne à coeur joie pour saturer les lieux traversés de basses sourdes et menaçantes, suggérant un parasitage infernal. Mention spéciale aux vertus dynamiques de cette piste et à l'efficacité redoutable de l'ensemble des effets jump-scares. Âmes sensibles s'abstenir...
La version originale est restituée en Dolby Atmos, core TrueHD 7.1 (24-bit, 3616 kbps). En VO, l'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré à un solide 22.5 LU. Cette édition intègre VF et VFQ en Dolby Digital 5.1 (640 kbps).
Bonus
- Commentaire audio de Parker Finn
- Entretien avec Parker Finn et les acteurs
- Skye Riley : Grandeur et décadence
- Derrière la musique » : Coulisses de la musique et des chorégraphies
- Un nouveau sourire » : Entretiens avec Kyle Galiner et Parker Finn
- Le Sourire : Coulisses du film
- Change cette moue en sourire : Les maquillages et prothèses
- Montre-moi tes dents » : focus sur l’accident de voiture
- Scènes coupées et versions longues
Conclusion
Smile 2 (2024) s’impose comme une suite réussie, grâce à une combinaison parfaite de maîtrise technique, de performances puissantes et d’une exploration thématique raffinée. Le film capitalise sur les points forts de son prédécesseur tout en élargissant son univers narratif et visuel. Paramount signe ici un quasi sans-faute avec une présentation UHD qui se distingue rien que par la singularité de son étalonnage HDR. Et la VO Atmos est un véritable must à ne surtout pas manquer ! Hautement recommandé !