Test 4K Ultra HD Blu-ray : Bubba Ho-Tep (2002)

Synopsis

Une petite ville de l'Amérique profonde est menacée par une terrible momie, Bubba Ho-tep, qui veut absorber l'énergie vitale des habitants. Afin de la combattre, deux pensionnaires de l'asile local unissent leurs forces. Parmi eux, l'authentique Elvis Presley et un homme qui se prend pour Jack Kennedy.

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

☥ 🎤 « Bouffe la bite d'Anubis, salaud ! »

Cette histoire de Bubba Ho-Tep, film de Don Coscarelli, sorti en 2002, a ce goût particulier de vinyles vintage écoutés lors de soirées d'été. Ce n'est pas une histoire de monstres sous le lit, non, mais plutôt de monstres tapis dans l'ombre de l'oubli. Elvis Presley, le King lui-même, n'est pas mort. Il a simplement troqué sa couronne contre une vie tranquille, dans une petite ville du Texas. Il se fait appeler Sebastian Haff, et il passe ses journées dans une maison de retraite. Là, le temps s'étire paresseusement, comme un ruisseau sous la chaleur écrasante du Sud.

Mais voilà, le destin a plus d'un tour dans son sac. Une momie égyptienne, "Bubba Ho-Tep", surgit des limbes. Elle se nourrit des âmes des résidents, qui s'éteignent les uns après les autres, comme des bougies dans le vent. Et c'est là que notre Elvis entre en scène, avec un autre pensionnaire, un certain Jack, qui prétend être John F. Kennedy. Voilà notre duo de choc lancé dans une bataille surréaliste contre une entité maléfique.

Don Coscarelli ne se contente pas d'offrir une simple parodie. Il tisse une fable sur le passage du temps, la solitude et l'identité. L'humour décalé qui traverse le film fait sourire, certes, mais il s'accompagne d'une tendresse et d'une mélancolie qui confèrent à l'œuvre une profondeur inattendue. Bubba Ho-Tep questionne le statut des icônes, l'oubli et l'immortalité sous une lumière douce-amère.

Ce film n'a pas attiré les foules lors de sa sortie, mais il est devenu culte avec le temps. Bruce Campbell incarne un Elvis fatigué mais toujours flamboyant, livrant une performance inoubliable. Son duo avec Ossie Davis, campant un JFK aussi étrange qu'attachant, fonctionne à merveille. Entre absurdité, répliques cultes et une touche de poésie, Bubba Ho-Tep s'impose comme une pépite unique : un film qui ne se prend jamais trop au sérieux, tout en restant drôle et émouvant.

Qualité Vidéo

Bubba Ho-Tep (2002) a été tourné en 35mm à l'aide de caméras Arriflex 535 (optiques sphériques). Un nouveau master 4K du film a été finalisé en 2023 sur la base d'un nouveau scan des négatifs originaux et d'un étalonnage approuvé par le réalisateur. Sur la base de ce master 4K, une édition anglosaxonne a d'abord vu le jour chez Shout Factory en 2023 puis, en France, chez Esc Editions qui propose cette édition limitée DigiPack. Le film y est présenté en 2160p, compression HEVC et option unique HDR10.

Les scènes impliquant la momie et les scarabées géants possèdent ce charme propre aux séries B, rappelant que Bubba Ho-Tep (2002) reste avant tout une comédie horrifique à petit budget. Le film se déroule principalement dans une maison de retraite délabrée, un lieu volontairement terne et déprimant. La photographie d'Adam Janeiro ne cherche pas à offrir un Bubba Ho-Tep visuellement flamboyant, mais elle demeure efficace en ancrant solidement l'histoire dans un cadre cohérent avec les thèmes du film. Dans ce contexte particulier, le nouveau master s'avère largement satisfaisant, offrant un gain notable de définition par rapport au précédent Blu-ray anglo-saxon. L'amélioration est évidente, tant en termes de clarté que de finesse des détails. Cela met d'ailleurs en lumière le maquillage relativement épais de Bruce Campbell, notamment lors des gros plans sur Elvis, qui capturent avec précision ses expressions mélancoliques. Surtout quand il médite sur sa vie passée, ses regrets et son instrument devenu flasque. De leur côté, les plans larges sur la maison de repos accentuent l'immensité des couloirs, renforçant le sentiment d'abandon et d'isolement qui pèse sur les résidents. La densité du grain varie selon les scènes. Mais elle reste globalement homogène, préservant ainsi l'authenticité des images captées en 35 mm. Le débit binaire de compression demeure stable, avec une moyenne de 72 Mbps en HEVC.

Bubba Ho-Tep (2002) bénéficie d'un authentique étalonnage HDR, avec de belles intensités lumineuses et des pics atteignant en moyenne 363 nits. Le gain en information dans les hautes lumières est notable, tout comme la puissance accrue des effets lumineux. Cela se traduit par cette explosion plus percutante lors de l’accident du barbecue, ces étincelles plus éclatantes illuminant les couloirs de la résidence, ces flashbacks d’Elvis sur scène bien plus vibrants, jusqu’aux confrontations finales où le feu purificateur s’impose comme un élément central du récit. En Wide Color Gamut, la palette met surtout en avant les tons terreux, ocres et bruns, ainsi que la verdure des jardins avoisinant la maison de repos.

Qualité Audio

Bubba Ho-Tep (2002) est à redécouvrir en 5.1 via une version originale présentée en DTS-HD Master Audio. Ce mixage présente une belle dynamique, alternant entre des moments calmes et introspectifs (comme les réflexions d'Elvis) et des passages bien plus intenses (comme les confrontations avec la momie et le scarabée volant). Les coups de feu, plongeant le spectateur dans l'atmosphère de la chambre de Kennedy, illustrent parfaitement l'agencement précis des effets sonores dans l'espace 5.1. De même, les voix spectrales, accompagnant les apparitions de la momie, et plusieurs épisodes de flashback montés de façon épileptique, renforcent l'immersion de manière tout aussi efficace. Quelques ambiances naturelles finement travaillées plongent le spectateur dans le cadre faussement paisible de la maison de retraite. La bande originale composée par Brian Tyler a été magnifiquement intégrée au mixage.

La version originale est restituée en DTS-HD Master Audio 5.1 (24-bit, 4029 kbps). En VO, l'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré à un solide 22 LU. Cette édition intègre une VF DTS-HD Master Audio 5.1 (16-bit, 1839 kbps).

Bonus

- Commentaire audio de Don Coscarelli
- Commentaire audio de Bruce Campbell
- Introduction du film par Brice Campbell
- Making-of du film
- Interview de Bruce Campbell
- Scènes coupées
- « Le King et moi » : Interview de Don Coscarelli
- Scènes coupées
- « Elvis My Hapiness » : le fan club français d’Elvis
- Avant-première à Londres
- Lecture par Joe Lansdale
- Spots TV et cinéma
- Bandes-annonces

Conclusion

Il est difficile de contester l'apport de cette restauration 4K. Si vous êtes fans de Bubba Ho-Tep (2002), cette édition UHD Blu-ray signée Esc Editions constitue une excellente occasion de redécouvrir ce film. Don Coscarelli signe un excellent long-métrage, à la fois bien construit et terriblement divertissant. Vous passerez un bon moment !