Test 4K Ultra HD Blu-ray : Constantine (2005)

Publié le par la Rédaction



 

Synopsis

Condamné à errer en enfer à cause d'un suicide raté, John Constantine tente de racheter son salut. Afin de gagner sa place au paradis, il a accepté de lutter sans relâche contre les créatures du Mal. Alerté par une série d'événements étranges liés au meurtre d'Isabel Dodson, la soeur jumelle d'une inspectrice de police, John Constantine découvre bientôt que la pire des menaces pèse sur le monde, et sur les habitants de la ville de Los Angeles en particulier. Il représente le seul espoir de l'humanité.

 

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

 

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

 

🔥🕯️✝️ "C'est toi qui mérites l'enfer, hybride."

Dans Constantine (2005), Francis Lawrence nous livre un portrait sombre et fascinant d'un homme en guerre contre les forces du mal. John Constantine, hanté par des visions de l'Enfer, mène une lutte désespérée dans un monde à la fois crasseux et mystique. Le film est une exploration des cicatrices invisibles que laisse la confrontation avec l'horreur, une sorte d'exorcisme personnel où la prière se mêle à la nicotine.

Inspiré de "Hellblazer", Constantine s'écarte de son matériau d'origine pour emprunter sa propre voie. Celle d’un Los Angeles poisseux, traversé par des murmures de damnés et des anges en disgrâce. Ici, le Bien et le Mal jouent une partie d'échecs cosmique, mais les règles sont pipées. Les anges ne sont pas tous des bienfaiteurs et les démons ne sont pas toujours ceux que l'on croit. Au milieu de cette guerre froide céleste, un homme traîne son manteau défraîchi et son cynisme usé : c'est John.

Exorciste de son état, condamné par un cancer foudroyant, il sait où il ira une fois que son dernier souffle se sera évanoui dans la fumée de ses Silk Cut. Il a vu l'Enfer, foulé son sol calciné, et il sait qu'il y retournera. Alors, en une ultime tentative de marchander son salut, il traque les entités occultes, renvoie les abominations d'où elles viennent, brise des sceaux et interroge les ombres. Mais peut-on vraiment tromper le diable ?

La ville elle-même est une plaie ouverte, où les bars servent de confessionnaux aux âmes damnées, où les néons palpitent comme des prières électriques, où les miroirs ne sont pas de simples reflets mais des portes béantes vers l'indicible. Une baignoire peut devenir un portail, une simple amulette peut repousser l’inéluctable. Chaque objet est une relique, chaque geste un rituel. Et au sommet de cette horreur mystique, Gabriel, l’ange en chute libre, rêve d’un enfer sur Terre pour faire de l’homme une créature digne de son Dieu.

Keanu Reeves incarne ce Constantine fatigué, un soldat perdu qui ne croit plus en la guerre mais qui continue de se battre. Son regard vide, son sarcasme en guise d’armure, sa silhouette usée par le poids du savoir, tout concourt à en faire un anti-héros fascinant. Il ne cherche pas à sauver le monde, seulement à s’extirper de son propre destin.

Qualité Vidéo

Constantine (2005) a été tourné en 35mm à l'aide de caméras Panavision Panaflex Platinum, elles-mêmes munies d'optiques anarmophiques. Pour son 20ème anniversaire, l'oeuvre de Francis Lawrence a bénéficié d'une restauration réalisée par Motion Picture Imaging (MPI), une filiale de Warner Bros Discovery, tout cela à partir d'un nouveau scan du négatif original 35mm. Et le réalisateur a lui-même supervisé le processus. Le film débarque en Ultra HD avec la mobilisation d'un disque BD-100, le respect du ratio 2.35:1 et les deux options HDR10 et Dolby Vision (DV-MEL, 10-bit).

Constantine (2005) ne se contente pas de révéler un monde en équilibre précaire entre rédemption et damnation : il l’incarne, le scelle dans ses images comme un pacte impossible à briser. Los Angeles suinte la corruption, noyée dans une lumière viciée, ses ombres s’étirant comme des griffes prêtes à happer les âmes égarées. Cette version restaurée de 2025 exacerbe cette atmosphère trouble, chaque reflet semblant murmurer une prophétie funeste. Et la bonne nouvelle : cette restauration est d’une qualité redoutable.

Constantine revient, cigarette aux lèvres, plus tranchant que jamais. On découvre une fenêtre de scan élargie, révélant des fragments d’images jusqu’ici dissimulés. Mais c’est surtout le surcroît de netteté qui frappe : un piqué affûté, une définition plus généreuse, qui s’imprègnent jusque dans les gros plans les plus énigmatiques. Ceux où John, le regard hanté, laisse transparaître l’ombre d’un sourire. Ceux où Angela Dodson traque la vérité derrière la disparition de sa sœur jumelle, Isabel. Ceux où Chas (Shia LaBeouf) observe en tant que jeune assistant, encore ignorant de l’enfer qui l’attend. L’enfer de Constantine, venons-en. Ce n’est pas une simple fosse ardente. C’est un champ de ruines calcinées, un paysage apocalyptique balayé par des vents de cendres et de braises, où les âmes se consument dans un vortex de hurlements. Ces séquences infernales, où la caméra chavire dans un chaos organique, conservent une intensité intacte, bien que certaines textures numériques révèlent parfois leurs limites. Mais on chipote. Cette présentation restaurée vous livrera une très solide impression.

Un grain 35mm authentique imprègne chaque plan, renforçant cette torpeur vénéneuse et ce halo de soufre qui collent à la pellicule. Et l’étalonnage HDR enfonce le clou. Avec une température de couleurs toujours aussi chaude mais des contrastes joliment revisités. La moyenne des pics atteint 330 nits. Et il n'y a pas que les éclats lumineux du fameux Holy Shotgun qui sortent du lot. Le soleil, rempart contre l’ombre, brûle avec une intensité plus aveuglante lors de l’exorcisme inaugural. Les éclairs surnaturels et les contre-jours tranchants élèvent encore l’étrangeté de l’aventure. Quand les néons et réverbères urbains prennent une profondeur davantage mystique à l'écran. Tout cela avec une mobilisation du Wide Gamut qui se manifeste dans l'exaltation des nuances d’orange brûlé qui sont prédominantes dans cette photographie d'inspiration infernale. Les couleurs les plus marquantes, comme le rouge vif qui habite le club souterrain de Papa Midnite, gagnent aussi en densité.

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Constantine (2005)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Constantine (2005)

 

Qualité Audio

Dans Constantine (2005), ça hurle, ça gronde et ça exorcise... Et d'une façon toujours aussi démoniaque grâce à ce solide remixage Dolby Atmos. Avec un premier élément sur lequel il faut insister : une dynamique qui semble intacte de toute véléité de réégalisation. Dès les premiers instants, le chaos s’invite à l'expérience. La Lance du Destin, extirpée des entrailles mexicaines, convoque un frisson abyssal avant qu’un accident de voiture ultra brutal ne lacère l’espace sonore. Et croyez-nous, l'effet est violent. Puis, l’horreur prend corps : le premier exorcisme, cri primal d'une âme damnée, s'amuse avec ces souffles, hurlements et râles d’effroi qui s’ancrent dans un champ sonore élargi. Avec là aussi une dimension verticale supplémentaire clairement perceptible. D'ailleurs, là où la version précédente restait "terrestre", ce mixage Atmos insuffle une verticalité saisissante aux éléments naturels, particulièrement lorsque la pluie et le vent sont mobilisés. Et lorsque John Constantine foule les terres brûlées de l’Enfer, ce n’est plus un simple passage : c’est une immersion, un arrachement venant de toutes les directions. Quelques exemples concrets vous sont présentés dans notre vidéo en reproduction binaurale. Cela vaut le détour !

La VO est restituée en Dolby Atmos, core TrueHD 7.1 (24-bit, 3897 kbps). En VO, l'indicateur de Loudness Range (LRA), privilégié dans nos chroniques en tant qu'indicateur de la dynamique, a été mesuré à un très solide 24 LU. Tous les versions doublées, dont la VF, sont restituées en Dolby Digital 5.1 (640 kbps).

 

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Constantine (2005)

Test 4K Ultra HD Blu-ray : Constantine (2005)

 
 

Bonus

- 2 pistes de commentaires audio
- 2 décennies de damnation  : Keanu Reeves et Francis Lawrence se retrouvent pour les 20 ans de Constantine
- 13 scènes coupées et featurettes
- Fin alternative

Conclusion

C'est une damnation pour l'ancien Blu-ray à compression VC-1. Constantine (2005) renaît de ses cendres grâce à une très satisfaisante remasterisation 4K. Avec une nouvelle fois de nombreux indicateurs au vert et une solide édition Warner. L'effort d'une VF remixé en Atmos aurait été un plus. Mais cette édition 4K UHD reste irrésistible… même pour un ange déchu.