Test 4K Ultra HD Blu-ray : Gladiator 2 (2024)

Synopsis

Des années après avoir été témoin de la mort du héros vénéré Maximus aux mains de son oncle, Lucius est contraint d'entrer dans le Colisée après que sa maison a été conquise par les empereurs tyranniques qui dirigent désormais Rome d'une main de fer. Avec la rage dans son coeur et l'avenir de l'Empire en jeu, Lucius doit se tourner vers son passé pour trouver la force et l'honneur nécessaires afin de rendre la gloire de Rome à son peuple.

NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.

Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :

🏟️⚔️ "Rome se noie dans son sang. Mais vous appréciez les plaisirs du Colisée"

Il est des récits qui hantent l’Histoire comme des spectres errants dans l’arène du temps. Des récits de gloire et de disgrâce, de sang versé sous le regard des dieux, de trahisons murmurées dans l’ombre des palais. Mais surtout, des récits d’héritage, gravés dans le fer et le sang. Gladiator 2 (2024), le nouveau film de Ridley Scott, s’inscrit dans cette lignée, un cri de guerre lancé à l’écho du passé. Ce n’est pas une simple suite. C’est une résurgence. Une ombre invoquée dans le sable du Colisée.

Bien des années ont passé après que Maximus Decimus Meridius ait trouvé le repos sous le regard de ses dieux. Rome n’a néanmoins pas changé. L’Empire reste un monstre affamé, ses mâchoires broyant sans distinction empereurs et esclaves. Seize années ont passé, et le pouvoir vacille entre Geta et Caracalla, frères ennemis enfermés dans une lutte à mort. La corruption s’étend comme un poison dans les veines de la Ville Éternelle. Et c’est dans ce chaos que ressurgit Lucius, l’enfant qui jadis regardait Maximus se dresser contre l’injustice. Paul Mescal lui prête une stature taillée par l’exil et un feu intérieur prêt à embraser la Cité.

Rome ne connaît pas la clémence. C’est une cité bâtie sur les ossements des vaincus, un empire où le destin des hommes est décidé d’un simple geste du pouce. Lucius a fui vers les terres arides de Numidie, mais il n’échappe pas à son sang. Rome rappelle toujours ses fils, d’une main de fer, et le destin, implacable, le ramène dans la lumière crue de l’arène. L’atmosphère de Gladiator 2 est lourde, comme un ciel d’orage avant le fracas de l’épée contre le bouclier. Scott, architecte du grandiose, fait résonner les clameurs du Colisée et l’écho des batailles dans chaque plan. Le métal s’entrechoque, le sol tremble sous le pas des légions, et le sang éclabousse la poussière du stade. Derrière le spectacle, restent les valeurs immuables de l’arène : le courage de se dresser face aux titans, l’honneur de tenir sa parole quand tout vacille, le sacrifice ultime offert aux dieux cruels du destin.

Mais Lucius n’est pas Maximus. Il ne combat pas pour la vengeance, mais pour un rêve soufflé par les cendres d’un empire en ruine. Dans l’arène, dans la tourmente des batailles, il incarne cette flamme vacillante, ce dernier espoir fragile. Et face à lui, comme un présage d’augure noir, Denzel Washington s’impose avec grandeur. Son Macrinus est une ombre insaisissable, un serpent lové dans les couloirs du pouvoir, un murmure à l’oreille des rois. Il sait que l’Empire est un colosse aux pieds d’argile, et qu’un simple souffle peut le faire basculer dans l’abîme. Son regard laisse deviner mille complots, mille trahisons prêtes à éclater... comme un cri dans l’amphithéâtre.

Certains verront en Gladiator 2 une fresque trop lisse, étouffée par les effets numériques. D’autres pointeront ses libertés historiques, flirtant avec la légende plus qu’avec les faits. Mais au-delà des critiques, ce péplum vibre comme un écho au premier film, ravivant le souffle épique d’une lutte contre le destin, où briser ses chaînes devient une nécessité autant qu’un héritage.

Qualité Vidéo

John Mathieson, qui officiait déjà sur le premier Gladiator (2000), reprend son rôle de directeur de la photographie pour garantir une continuité visuelle avec l’original. Mais cette fois, exit le 35mm : Gladiator 2 (2024) embrasse pleinement l’ère numérique en s’appuyant sur les caméras Arri Alexa LF et Mini LF, associées à des optiques sphériques. Le film est capté en 4.5K dans un ratio d’images 2.39:1 et finalisé en 4K. L’édition Ultra HD Blu-ray, pressée sur un disque BD-100, embarque les technologies HDR10 et Dolby Vision (DV-FEL, en 12-bit), promesse d’un spectacle visuel sans concession.

Dès les premières images, l’esthétique de Gladiator 2 (2024) se distingue sensiblement de celle du premier opus, en particulier sur le plan de la texture. Là où Gladiator (2000), tourné en 35 mm, se caractérisait par un grain organique et une rugosité accentuant l’âpreté de l’Empire romain, cette suite adopte une approche plus affûtée, presque clinique. Le niveau de détail atteint une précision remarquable, mettant en valeur chaque reflet sur les cuirasses des gladiateurs, la finesse des broderies des toges sénatoriales et la moindre imperfection des décors. Les plans larges, signatures visuelles du gigantisme impérial, s’imposent avec majesté : le Colisée, les palais somptueux, les ruelles animées de Rome s’étendent dans toute leur splendeur, renforçant la sensation d’être au coeur d’un empire à son apogée. Même les créatures en CGI – qu’il s’agisse des rhinocéros en furie ou des singes espiègles – s’intègrent harmonieusement dans l’image, sans rupture esthétique. L’édition UHD constitue le support optimal pour apprécier pleinement ce voyage dans le passé. La compression HEVC, maintenue à un solide débit moyen de 66,5 Mbps, assure une restitution sans faille, préservant l’intégrité du rendu.

L’étalonnage des couleurs joue un rôle essentiel dans la construction visuelle de Gladiator 2 (2024), conférant à cette fresque antique une identité bien marquée. La palette déploie des teintes solaires dominées par des ors flamboyants, des sépias profonds et des ambres nuancés, évoquant à la fois la chaleur méditerranéenne et l’imagerie picturale de l’Antiquité. Les tonalités terreuses – bruns, ocres et beiges – ancrent quant à elles le récit dans une réalité tangible, entre la poussière du Colisée et le faste des parures romaines. L’exploitation du Wide Color Gamut (WCG) enrichit cette approche en apportant des nuances sur des éléments symboliques : le bleu, associé à la noblesse et à la sérénité au sein des intrigues de palais ; le rouge, incarnation de la violence et du sang versé dans l’arène. La version HDR, soigneusement maîtrisée, se distingue nettement de la version standard. Elle accentue les contrastes avec une intensité accrue : les scènes nocturnes, parcourues par la lumière vacillante des torches, gagnent en relief et en profondeur, tandis que le Colisée, écrasé par un soleil ardent, s’embrase de reflets éclatants, sublimant aussi bien les textures du sol que les éclats métalliques des armures. L’analyse des pics lumineux révèle une moyenne de 295 nits, témoignant d’une approche suffisamment moderne dans la gestion des intensités pour apporter de vraies nuances perceptibles.

Qualité Audio

Le mixage de Gladiator 2 (2024) a été conçu avec minutie par une équipe dirigée par les superviseurs sonores Danny Sheehan et Matthew Collinge. En version originale, c’est un mixage hautement engagé et qui déploie une spatialisation immersive en de très nombreuses circonstances. Les sons ambiants – rafales de vent, clameurs de la foule et bruissements de la nature – sont agréablement reproduits. Tout comme les tambours de guerre qui battent avec une puissance rythmique, et les cris des spectateurs romains en mal de combats sanglants. Dans l’arène comme en dehors, les scènes de bataille tirent leur épingle du jeu, notamment lors de la séquence navale inaugurale, où les ordres scandés – « Archers, en place ! Archers, tirez ! » (10mn) – s’élèvent avec une intensité viscérale. Tout en étant accompagnés d’une panoplie d’effets chaotiques... Cette version Atmos sublime la trajectoire des navires, des armes et des flèches, même si on peut regretter que celles-ci n’exploitent absolument pas les canaux de hauteur comme le contexte aurait pu le suggérer (voir nos extraits vidéo en reproduction binaurale qui portent sur la VO). A quelques exceptions près, en version originale, les canaux height sont essentiellement mis à contribution pour restituer les acclamations du public dans l’arène du Colisée et les motifs orchestraux d’Harry Gregson-Williams.

C’est plutôt inhabituel, mais des nuances importantes ont été relevées avec cette VF Dolby Atmos (core TrueHD 7.1), qui surprend par son caractère punchy et une exploitation des canaux verticaux sensiblement plus généreuse qu’en VO lors des scènes de combat. Si vous en avez l’occasion, prêtez-vous à une écoute comparative à 10min40 : la différence est immédiatement perceptible lors de la bataille navale opposant Romains et Numides. Les bruitages, effets de collision et trajectoires de flèches transitent avec bien plus de franchise via les canaux supérieurs que ne le fait la version originale. Autre exemple frappant à 56min10 avec les bruits de pas du rhinocéros pleinement perceptibles en hauteur (et absolument pas en VO). Et ce ne sont là que quelques exemples parmi d’autres...

VO et VF sont restituées en Dolby Atmos, Core TrueHD 7.1 (3872 & 3863 kbps, sous 24-bit). L'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré à 20.2 LU en version originale et 22.7 en VF.

Bonus

- Le rêve de Rome : Origines
- Ce que l’on fait dans la vie résonne pour l’éternité : les acteurs
- Dans l’Arène : l’équipe du film
- Ceux qui vont mourir vous saluent : les combats
- Bâtir un empire : post-production
- Documentaire Making-Of
- Scènes supprimées

Conclusion

Aussi incontournable en ce premier trimestre 2025 que la foule romaine aime le sang, l’édition 4K Ultra HD Blu-ray de Gladiator 2 (2024) s’impose comme un must pour les Home-Cinéphiles en mal de grand spectacle audio/vidéo. Paramount signe une édition dont les principaux indicateurs sont au vert, avec l’atout de la présence d’une VF Dolby Atmos regorgeante d'activité. Si vous souhaitez replonger dans l’arène dans les meilleures conditions, c'est l'édition UHD qu'il vous faut !