
Test 4K Ultra HD Blu-ray : Daylight (1996)
Publié le par la Rédaction

Synopsis
En cette fin de journée, tous les banlieusards empruntent le tunnel qui relie Manhattan au New Jersey pour rentrer chez eux. Parmi les embouteillages, une voiture zigzague à vive allure pour échapper à la police et finit par produire un accident... En percutant de plein fouet un convoi chargé de produits toxiques, elle provoque une violente explosion. Les quelques survivants de cet enfer vont tenter de retrouver l'air libre.
Test effectué depuis l'édition Kino Lorber (import USA), malheureusement sans VF ni STFR.
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NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
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💥🚗 Vous n'avez jamais su comment on sortirait d'ici, n'est-ce pas ?
Une explosion cataclysmique, un tunnel effondré, un fossé de terreur. Daylight (1996), film catastrophe réalisé par Rob Cohen, nous précipite dans un gouffre de panique, où l’acier fondu et le béton déchiqueté deviennent les vestiges d’un tombeau englouti. Avec Sylvester Stallone en Kit Latura, ancien chef des secours marqué par ses échecs passés, le film orchestre une descente vertigineuse dans un enfer souterrain.
Le décor ? Le Holland Tunnel, artère vitale reliant Manhattan au New Jersey, un monstre d’ingénierie avalant chaque jour des milliers de véhicules. Un sanctuaire de routine, un corridor où le danger semble inexistant… jusqu’à ce qu’un enchaînement de catastrophes transforme cet espace familier en une demeure éternelle. Un braquage qui dégénère. Une course-poursuite sous haute tension. L’impact d’un véhicule avec un convoi chargé de matières inflammables. En une fraction de seconde, la structure cède. Une onde de choc embrase l’air confiné, projette les voitures comme des jouets fracassés et condamne les survivants à une lutte désespérée. Derrière eux, la lumière du jour s’éteint. Devant eux, un tunnel éventré, noyé sous les gravats et les flammes.
Daylight (1996) s’ancre profondément dans l’ADN du film catastrophe, héritant de l’âge d’or des années 70 (L’Aventure du Poséidon, La Tour Infernale), tout en adoptant l’esthétique plus brutale des années 90. À l’instar du Pic de Dante ou Volcano, il déploie un spectacle où l’homme se mesure à une force implacable. Ici, pas de lave incandescente ni de secousses telluriques, mais un labyrinthe souterrain devenu tombeau infernal. La montée des eaux, les poches d’air raréfiées et les structures menaçant de s’effondrer à tout instant dictent le tempo d’un compte à rebours implacable.
L’oppression est omniprésente. Rob Cohen plonge sa caméra dans les entrailles d’un enfer métallique, rasant les parois lézardées, suivant les fissures où s’engouffre une eau noire et glaciale. Les fumées toxiques obstruent chaque échappatoire, les plafonds s’effritent en pluie de débris acérés, et chaque respiration devient une lutte. Des séquences marquent durablement comme la catastrophe initiale et la traversée des ventilateurs géants. La bande-son de Randy Edelman amplifie l’urgence, martelant le suspense d’une pulsation sourde, comme celle du dernier battement de cœur d'un tunnel agonisant.
À l’intérieur de l'infrastructure éventrée, on n'évite pas quelques clichés : la famille brisée cherchant à se reconstruire, le cynique devenu meneur malgré lui, et même l'animal de compagnie qui, envers et contre tout, s'en sort. Daylight (1996), avec son héroïsme parfois convenu, n’a pas séduit la critique à sa sortie. Mais il a su résister à l’épreuve du temps, par son mélange d’intensité, de simplicité. Et par un Stallone à l'époque décidément en grande forme...
Qualité Vidéo
David Eggby a assuré la direction de la photographie sur Daylight (1996), un film tourné en 35mm avec des caméras Arriflex 435/535. L'œuvre a été largement saluée pour son utilisation impressionnante d'effets pratiques, en particulier la création des vastes décors de tunnels et de cavernes dans les studios de Cinecittà à Rome. La première édition Blu-ray du film, lancée par Universal en 2011, était basée sur un précédent master HD. En France et en Allemagne, de nouvelles éditions Blu-ray ont vu le jour chez ESC Editions et Turbine dès 2021. Avec quelques ajustements et une meilleure compression. Mais des disques Blu-ray (1080p) toujours limités à la mobilisation d'un même précédent scan.
C'est aux États-Unis que Kino Lorber apporte un véritable renouveau avec la sortie de cette édition 4K Ultra HD Blu-ray (2025), tirée d'un tout récent master 4K, lui-même supervisé depuis la réalisation d'un nouveau scan des négatifs 35mm originaux. L'œuvre est présentée sur ce vidéo disque en 2160p, ratio 1.85:1 respecté et avec les deux options HDR10 et Dolby Vision (DV-FEL, sous 12-bit). Le comparatif illustré, ici et dans notre vidéo, porte sur l'édition Blu-ray (Universal).
Les séquences de générique d'ouverture apparaissent un peu brouillonnes. Mais ne vous y fiez pas. Le nouveau scan opéré et les efforts réalisés pour cette édition Kino Lorber portent très rapidement leurs fruits. Avec une amélioration notable du niveau de définition et un vrai bond en avant dans la restitution des détails fins. Les gros plans sur les visages des personnages piégés, les plans larges sur les décombres et les dangers environnants : tous révèlent détails et textures tirant profit de ce renouveau. Les surfaces métalliques et les détails des véhicules endommagés, la précision des étincelles ("Allez, chérie, coupe le courant !"), et la finesse gagnée sur les cheveux des personnages sont d'autres témoins de l'apport de ce nouveau master. La géométrie a été légèrement corrigée par rapport aux précédentes versions. Et en termes de propreté, c'est globalement satisfaisant, même si l'œil attentif pourra encore déceler la présence de petites poussières parasites sur des passages chaotiques. L'excellent point réside dans la qualité de la compression vidéo. Kino Lorber mobilise un disque BD-100, avec des débits de compression vraiment vertigineux : 93.5 Mbps de moyenne (mesurée sur la version DV-FEL). Une restitution fidèle des textures 35mm complète ce tableau élégant.
L'esthétique est fortement influencée par le cadre principal du film : un tunnel sombre et confiné. La photographie joue un rôle crucial dans la création d'une atmosphère de danger, de claustrophobie et d'urgence. L'éclairage est souvent parcellaire, avec des sources de lumière limitées provenant des lampes des personnages, des incendies et des éclairages de secours occasionnels. Dans ce contexte spécifique, l'étalonnage a été remanié. Certains passages tirent davantage sur le magenta que par le passé, mais on profite de noirs et de zones d'ombres débouchées, ainsi que de l'apport d'une plage dynamique étendue (HDR) avec de belles valeurs d'intensité lumineuse observées (des pics lumineux qui osent s'aventurer régulièrement au-delà des 400 nits). Les zones auparavant surexposées sur les versions précédentes (ampoules, moniteurs d'époque, lampes frontales d'alpiniste, étincelles et incendies) gagnent en précision. Et la mobilisation du Wide Color Gamut reste formelle, accentuant les couleurs chaudes et les rouges (comme ceux des horloges numériques lors de la scène des ventilateurs géants).
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Qualité Audio
L'édition 4K Ultra HD Blu-ray ne propose pas de remixage Dolby Atmos en version originale, ce qui est regrettable. Ceci dit, la piste DTS-HD Master Audio 5.1 reste pleinement efficace pour plonger le spectateur dans le chaos des événements. Dès les premières séquences de l'accident, la conception sonore se distingue par une scène surround engagée. Les explosions qui scellent les issues du tunnel sont restituées avec un impact saisissant, et les souffles des flammes se propagent avec une directionnalité bien agencée. Les canaux surround sont sollicités de manière régulière, contribuant à une ambiance immersive qui renforce l'idée d'être piégé, à la fois au cœur du tunnel comme à l'extérieur, où les trajectoires des hélicoptères, clairement définies, vous encerclent.
Un petit bémol : le niveau des dialogues apparaît légèrement en retrait par rapport au reste du mixage, ce qui peut gêner l'écoute sur certains passages. Le canal des basses, en revanche, est sollicité avec vigueur, apportant une profondeur saisissante aux événements les plus cataclysmiques. Les grondements sourds et les impacts violents sont restitués avec une présence indéniable. Une mention spéciale revient à la qualité des ambiances et les effets généraux au coeur du tunnel, tels que les échos, éboulements et grondements. Le passage où Stallone doit traverser les ventilateurs géants du système d'aération vaut aussi son pesant d'or.
La version originale est restituée au choix en DTS-HD Master Audio 5.1 (24-bit, 2484 kbps) & 2.0. L'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré à 19.0 LU. Malheureusement : aucune VF ni STFR sur cette édition import (USA).
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Bonus
- Commentaire audio de Rob Cohen
- The Making of Daylight
- Interviews d'époque
- Clips musicaux et bande-annonce
Conclusion
Ce nouveau master 4K est loin d'être superflu, avec des apports évidents en matière de définition. Kino Lorber a soigné cette présentation. La compression vidéo est irréprochable, et les apports HDR et Dolby Vision sont loin d'être négligeables. Il faudra cependant patienter avant qu'une édition équivalente, offrant le même niveau de qualité, puisse sortir un jour en France. Et l'absence de VF et de sous-titres français limite malheureusement l'intérêt de cet import USA.