
Test 4K Ultra HD Blu-ray : Thelma et Louise (1991)
Publié le par la Rédaction

Synopsis
Thelma est une ménagère qui s'ennuie, Louise est serveuse dans un café. Ensemble, elles quittent leur petite ville dans une Thunderbird 66 décapotable pour aller à la pêche pendant trois jours. Malheureusement, une rencontre fortuite avec un violeur ivrogne au langage ordurier transforme leur petite escapade tranquille en une fuite effrénée dans tous le pays...
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NB : Les comparatifs image (compression .jpg, 8-bit) sont strictement à usage illustratif et sont non représentatifs de ce que l'Ultra HD Blu-ray diffusera sur votre écran UHD HDR calibré.
Afin de mettre en évidence l'utilisation concrète du Wide Color Gamut (WCG) sur cette édition (voir tutoriel ici), les pixels qui se situent dans la gamme standard/BT.709 (confinés à l'intérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés ici entièrement désaturés. A l'inverse, ceux faisant partie de la gamme élargie BT.2020, exclusive au disque 4K Ultra HD Blu-ray (qui s'étendent à l'extérieur du petit triangle REC.709) vous sont présentés en couleur :
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👩🧹 "Salut, la femme d'intérieur. T'es prête ? On se tire ce soir."
Certaines histoires évoquent la vitesse, la passion et une soif d'évasion, des récits gravés sur le bitume tels des vœux éternels. Thelma & Louise (1991), c’est ce genre de légende : un coup d’accélérateur, une cavale sans filet, une virée où chaque kilomètre avalé efface un monde trop étroit pour elles. Deux femmes qui ont trop attendu, trop supporté, et qui, en une nuit, font voler leur cage en éclats. Un bar crasseux, un prédateur qui se croit tout permis, une balle qui explose le silence et scelle leur destin. Après ça, plus de retour en arrière. Juste la route, la poussière et cette foutue promesse d’être enfin elles-mêmes.
Leur Ford Thunderbird 66 file, avale le bitume comme une bête affamée. Thelma, gamine sage enchaînée à une vie sans relief, devient une furie indomptable. Louise, déjà marquée par des cicatrices invisibles, serre les dents et fixe l’horizon, cigarette au bec, le regard brûlant d’une détermination absolue. À elles deux, elles forment un duo trop sauvage pour être domestiqué. L’amitié devient essence, moteur, pacte d’acier. Pas question de freiner. Pas question de se rendre. Elles laissent derrière elles un monde qui ne leur a jamais fait de cadeaux, celui des maris méprisants, des rôles étriqués, des lois écrites par des hommes qui ne savent rien d’elles.
Ridley Scott orchestre leur fuite comme un opéra tragique sous le soleil du désert. Les figures masculines ? Des ombres en périphérie. Comme J.D., voleur au sourire ravageur et aux promesses de papier, qui n’est qu’une halte dans leur course effrénée. Le shérif Hal Slocumb, seul à comprendre qu’il ne s’agit pas juste d’une traque, tente de tendre la main. Mais trop tard.
Thelma et Louise, c’est l’odeur du cuir chauffé par le soleil, la poussière collée à la peau, le goût de la bière tiède sur la langue. C’est un cri de défi, un rire qui fuse au bord du gouffre. C’est l’Amérique sauvage, celle des grands espaces et des solitudes infinies, où chaque route semble tracer une légende. Bien plus qu'un simple road-movie, le film s'est transformé au fil des ans en un conte moderne, où deux héroïnes s'emparent de leur destin, jusqu'à leur dernier souffle.
Qualité Vidéo
Cette photographie est l'œuvre d'Adrian Biddle. Il a mobilisé des caméras 35 mm (Arriflex 35-III, Panavision Panaflex Gold II et Panaflex Platinum) couplées à des objectifs anamorphiques. En 2023, aux États-Unis, une première édition Blu-ray 4K Ultra HD est sortie chez Criterion, utilisant un tout nouveau master 4K du film, et une restauration supervisée par Ridley Scott lui-même. En France, l'édition équivalente, tirée du même master 4K, est sortie en 2025 chez BQHL Éditions. On y retrouve Thelma et Louise (1991) dans une présentation en 2160p, au ratio 2.35:1 et avec les deux options HDR10 et Dolby Vision (DV-MEL, 10-bit). Le tout sur un disque BD-66.
Accrochez vos ceintures, car cette édition française met le pied au plancher. Basée sur un solide master 4K (2023) – dérivé d'un scan récent des négatifs 35 mm originaux – elle laisse sur place l'ancien Blu-ray MGM. Car ici, il y a un Grand Canyon qui sépare Blu-ray et UHD. Dès le premier regard, la différence est frappante. La fenêtre de scan s'élargit, offrant un cadre plus large, plus fidèle aux ambitions du chef opérateur. La définition, quant à elle, met les gaz : un piqué affûté comme une lame de rasoir, une netteté exacerbée, des textures qui surgissent avec une précision sans précédent. Le cuir usé des vestes, la poussière collée aux carrosseries, les murs des motels fatigués par le temps... Tout est capturé avec un réalisme brut, soutenu par un grain argentique qui n'a pas été oublié entre deux stations d'essence. Les paysages, entre l'Arkansas et l'Arizona, déploient toute leur majesté, traversés par des bolides solitaires dévorant l'asphalte. Et dans l'intimité des gros plans, les visages de Susan Sarandon et Geena Davis gagnent en intensité, chaque ride, chaque lueur d'émotion captée avec une plus grande précision.
Le traitement HDR fait rugir les chromes de l'emblématique Thunderbird 66 comme jamais. Elle fait percer les phares dans la nuit de leur cavale, et donne une nouvelle vie aux ciels écrasants du Grand Ouest. Même les lueurs fatiguées des motels gagnent en présence. Tout cela en cohérence avec les propositions du précédent Blu-ray et sans virage à proprement parler radical. Petite réserve tout de même : une compression HEVC un peu plus étouffée que sur l'édition américaine. Le choix de mobiliser un disque BD-66 (contre BD-100) se fait ressentir, notamment dans la façon dont respire le grain 35 mm.
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Qualité Audio
La VO est présentée en DTS-HD Master Audio 5.1. L’un des atouts majeurs de ce mixage réside dans la clarté des dialogues, parfaitement restitués sur les canaux frontaux. La bande originale de Hans Zimmer, portée par sa guitare blues emblématique, se fond avec aisance dans l’environnement sonore, créant un équilibre subtil entre musique et sons naturels de l’Ouest américain. Les canaux surround n'interviennent que ponctuellement, pour renforcer l’immersion, que ce soit lors du passage du train à 43mn40, des klaxons insistants du camionneur à 1h33:20 ou encore pour envelopper l’auditeur de notes de musique d'arrière-plan. Le point culminant reste l’explosion du camion-citerne à 1h52, où les coups de feu et le souffle explosif animent avec puissance l’espace sonore. À quelques exceptions près, le canal LFE demeure globalement sous-exploité.
VO et VF sont restituées en DTS-HD Master Audio (3607 kbp & 3345 kbps, 24-bit). L'indicateur de Loudness Range (LRA) a été mesuré en VO à 19.9 (LU).
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Bonus
- Livret de 64 pages
- 2 pistes de commentaires
- Scènes coupées
- Version alternative de la scène finale (avec commentaire optionnel)
- Le Dernier Voyage : Making-Of
- Le storyboard de la poursuite finale
- Du storyboard à l’écran, comparaison
- Le regard de Ridley Scott par Gille Penso
- Redonner aux femmes leur dignité par Marion Guilloux
Conclusion
Thelma et Louise (1991) retrouve ses lettres de noblesse grâce à une présentation UHD qui profite pleinement d'une restauration image d'excellente facture. L'ajout d'une VF DTS-HD Master Audio 5.1 et de bonus inédits constitue un véritable atout. L'utilisation d'un disque BD-100 et d'une compression vidéo moins restrictive aurait constitué la cerise sur le gâteau. Cela reste une solide mise à niveau.