Test Blu-Ray : Raisons d'Etat
Publié le par la Rédaction
Les spectateurs connaissent très bien l’acteur Robert De Niro mais sans doute beaucoup moins le réalisateur. Il est vrai qu’après « Il était une fois dans le Bronx », De Niro s’était fait plutôt discret dans le cadre de ses « projets derrière la caméra ». Il aura d’ailleurs fallu attendre 13 ans avant de redécouvrir une œuvre signée De Niro : Raisons d’Etat, un film qui au passage fut coproduit par l’illustre Coppola. On parle donc de la seconde réalisation de Robert De Niro, une œuvre vraiment complexe, sombre et tortueuse mais d’une franchise assez déconcertante.
Pour preuve, Raisons D’Etat s’est inspiré du parcours d’un des premiers membres de la CIA, James Jesus Angleton (sous le personnage d’Edward Wilson interprété par Matt Damon). De Niro va dresser la biographie complète de ce personnage, qui au lendemain de la seconde guerre mondiale va être amené à entrer dans cette nouvelle agence gouvernementale et faire des choix qui auront des répercutions sur sa vie, professionnelle certes, mais aussi familiale. C’est plus largement l’histoire de cette organisation mythique qui nous est dressée. Et De Niro n’hésitera pas à lever le voile sur des éléments qui aujourd’hui, sur la scène publique, restent éminemment secrets. Le réalisateur aborde par exemple avec franchise comment est recrutée l’élite américaine au sortir de l’université de Yale.
Celle-ci nous est présentée comme accueillant une sombre société secrète, les Skull and Bones (crâne et os), un club très fermé d'élites dans lequel règne la règle du secret et du dévouement le tout étant emprégné de symbolisme occulte. On peut noter que tous les présidents du pays - dit démocratique - des Etats-Unis ayant réalisé leurs études à Yale ont fait partie de cette société secrète : George Bush (père comme fils) ou encore l’ex-candidat démocrate John Kerry. Le réalisateur nous dresse ainsi un portrait d’un « bonesman » particulier, attaché à ses valeurs d’honneur et de secret, des valeurs qui vont toutefois l’amener à sacrifier purement et simplement sa vie familiale. Matt Damon nous offre une interprétation vraiment unique de ce personnage sombre qui sera contre son gré mêlé au scandale lié au débarquement raté de la Baie des Cochons en 1961.
De Niro nous invite simplement à découvrir l’envers du décor de la CIA, avec un sens de l’honnêteté, un regard sociologique et une approche psychologique des principaux personnages d’une rare intensité.
Le test technique de ce Blu-Ray est à suivre en page suivante.
Caractéristiques
Vidéo : Transfert 1080p MPEG-4 VC1 (Débit moyen de 14962 Kbps) / Format 2.35
Audio : Anglais en DTS-HD Master Audio 5.1 (Débit moyen de 1816 Kbps), Français en DTS HD High Resolution 5.1 (Débit de 2046 Kbps)
Sous-titres : Français
Bonus : 7 scènes coupées
Qualité Technique
Vidéo
Même si Robert De Niro nous délivre un film au sujet ténébreux, Raisons d’Etat brille par son transfert véritablement honorable. La photographie du film est très soignée et est ici parfaitement restituée. Les couleurs restent légèrement désaturées pour générer cette ambiance biographique et historique au cœur du récit. La lumière y est toujours sobre. Le réalisateur, même s’il nous plonge dans une atmosphère très sombre, nous offre de belles nuances visuelles. Le contraste est suffisamment fort et appuyé pour composer une atmosphère visuelle riche et intense. Les noirs bénéficient d’une belle profondeur.
Aucun défaut n’est à remarquer lors du visionnage, et l’on apprécie une absence totale de grain envahissant. On aime d’ailleurs la finesse du grain argentique et ces images qui nous offrent beaucoup de matière à contempler. Le piqué varie entre un niveau satisfaisant sur les nombreux passages en basse lumière et une précision irréprochable pour le reste des scènes. Aucun fourmillement ni macrobloc n’est à noter. Ce film de De Niro est très stylisé et ce pressage haute définition remplit son rôle sans qu’aucun sentiment de déception ne vienne nous perturber.
Audio
L’éditeur nous propose deux pistes : français en DTS-HD High Resolution et DTS-HD Master Audio pour la VO. Si l’ambiance est réservée, le mixage offert est très agréable, ample et plutôt généreux. Les différents canaux sont mobilisés avec constance. La scène arrière relaye avec une vraie générosité la partition musicale pour une ouverture acoustique très appréciable. Les dialogues occupent la scène centrale sans insatisfaction. Raisons d’Etat n’est pas un film très explosif et le mixage 5.1 n’est pas en soi spectaculaire. Mais la scène multicanale se montre large notamment au travers des éléments symphoniques. Le film reste, au-delà de cet aspect et à l’image du personnage de Matt Damon, assez froid et réservé et la bande son respecte cet état de fait.
Bonus
L’éditeur ne nous offre malheureusement qu’un minimum syndical de bonus avec 7 scènes coupées au montage (et rien d’autre) :
Scènes Coupées
- Le Retour de John (SD – 4.12 minutes)
- Edward et Sam à la Gare (SD – 1.19 minutes)
- Edward face à John (SD – 1.44 minutes)
- Edward demande à Valentine de jouer du violon (SD – 2.28 minutes)
- Clover et Edward se disputent (SD – 2.06 minutes)
- Ulysse veut nous dire quelque chose (SD – 2.16 minutes)
- Edward et Ray font leurs cartons (SD – 1.45 minutes)
Conclusion et Screenshots HD
Conclusion
Raisons d’Etat, seconde réalisation de Robert De Niro, est un film complexe mais d’une grande intensité. Le réalisateur nous dresse un portrait de la CIA d’une admirable honnêteté où paranoia, sociétés secrètes et sombres ambitions règnent et contribuent malheureusement à forger l’Histoire (20ème comme 21ème siècle). Studio Canal nous offre un très bon transfert accompagné d’un mixage DTS-HD d’une belle ampleur symphonique. Raisons d’Etat est un film qu’on ne peut, pour toutes ces raisons, que vous recommander !
ScreenShots HD (Extraits redimensionnés en 1280 x 720 pixels et encodés au format .jpg)