Test Blu-Ray : Babel

Publié le par la Rédaction



Test Blu-Ray : BabelElément d’une portée symbolique évidente, la Tour de Babel représente à la fois une malédiction divine mais se trouve aussi, dans le récit biblique, à l’origine de la diversité fondatrice de l’humanité. Babel, qui a reçu le prix de la mise en scène à Cannes en 2006, est un film réalisé par le mexicain Alejandro González Inárritu. Il s’appuie sur cette symbolique forte de la tour de Babel, qui dessine une humanité dispersée, incapable de communiquer et qui est de ce fait condamnée inéluctablement à souffrir, à la fois psychologiquement et physiquement.

Attardons-nous un instant sur la symbolique issue du récit biblique pour mieux cerner l’ambition de cette réalisation. Si l’on peut représenter Dieu à cette idée de conscience unique, une énergie universelle qui nous rassemble tous, l’homme lui est soumis à la division. Chaque être humain se veut prisonnier d’une identité, corporelle et sociale, qui lui est propre et singulière et qui façonne son devenir dans la société. Chaque culture est elle-même différente puisque dotée de ses propres codes, règles et langages. C’est ce qui différencie l’homme de Dieu. L’homme est divisé, prisonnier de son individualité. Dieu est « Un », unique et forme un tout significatif. Attachés à cette singularité c’est à dire aux éléments qu’ils les rendent uniques et différents des autres, les hommes seront toujours, en vain, à la recherche d’un sens à accorder à leur existence. C’est parce qu’ils ont tout simplement perdu le sens de l’unité et se sont éloignés de leur racine qui est de nature spirituelle. La Tour de Babel représente en quelque sorte ce mauvais sort infligé à l’homme, l’esprit descendu dans la matière, incapable de « réellement » communiquer et qui de ce fait est amené à souffrir.

En nous dressant de façon non-linéaire quatre histoires dans des lieux tous différents, le réalisateur nous ramène à cette idée de langages différenciés, à ces différences de culture qui frappent les peuples et les divisent. L’absence de communication est la cause de la souffrance des personnages dont on suit l’évolution (absence de communication du couple, de la sourde-muette, de la nourrice à l’égard de ses employeurs, des enfants marocains à l’égard de leurs parents). Mais en entremêlant ces quelques histoires par un destin croisé (deux jeunes Marocains vont tirer accidentellement sur un bus, enclenchant tout la série de drames à laquelle on assiste), l’auteur nous ramène aussi à l’idée que chaque acte est la conséquence de causes tout en générant aussi des effets. Dispersés, les hommes sont par leurs actes toujours reliés. Le message est fort, déroutant mais porteur d’espoir.

Inárritu signe un film qui au final est assez particulier. Le destin croisé des personnages manque un peu de visibilité. Le fil conducteur du récit a du mal à s’imposer à certains moments. Mais on ne peut qu’apprécier cette réflexion ouvertement spirituelle que nous impose le réalisateur. Babel reste un joli film tourné aux quatre coins du monde où l’on peut apercevoir aussi pour la première fois à l’écran le couple Brad Pitt - Cate Blanchett que l’on retrouvera plus tard dans l’Etrange Destin de Benjamin Button réalisé par David Fincher.

Babel est disponible en Blu-Ray Disc chez Studio Canal. Le test technique de cette édition est à suivre en page suivante…

Caractéristiques

Vidéo : Transfert 1080p MPEG-4 VC-1 (Débit Moyen de 19000 Kbps) / Format 1.85
Audio : Anglais en DTS HD High Resolution 5.1 (Débit de 2073 Kbps) et Français DTS 5.1 (1509 Kbps)
Sous-Titres : Français
Bonus : Réglages audio et vidéo

Qualité Technique


Vidéo

L’éditeur a choisi sur le papier un encodage MPEG-4 VC-1 pour un film tourné aux quatre coins du monde et le transfert qui nous est offert reste vraiment très appréciable. Le grain cinéma est omniprésent mais renforce la signature argentique de ce film aux valeurs touchantes. Cette présence pourra sans doute déranger certains, mais le film accuse une très agréable finesse conséquente d’un tournage 35mm sublimé par le format Blu-Ray Disc.

La définition, cumulée au grain cinéma original, se montre toujours très détaillée. Les plans larges et gros plans se montrent merveilleusement découpés. Les arrière-plans n’ont aucun mal à se détacher et révèlent une très grande richesse de détails. Les teintes sont naturelles. La température colorimétrique se montre un peu froide mais s’associe bien au contexte du film et aux choix artistiques effectués par le directeur de la photographie. On nous présente un beau transfert haute définition, un peu granuleux certes mais qui, grâce au choix du MPEG-4 VC-1, ne présente pas de défaut d’encodage.

Audio

Ne vous fiez pas à la jaquette. Babel s’offre simplement une piste en DTS-HD High Resolution 5.1 d’un débit constant de 2 Mbps pour sa version originale et DTS plein débit pour la VF. Le film n’est pas forcément le plus démonstratif en termes de dynamique 5.1. La richesse du mixage multi-canal n’est pas évidente. La scène sonore reste très réservée mais le film beigne dans le naturel et s’accompagne d’une partition musicale élégante. La scène arrière est assez silencieuse car ce film accorde une très grande importance aux dialogues émanant de la scène avant.

Heureusement, le réalisateur s’amuse avec sa bande son. Il met en forme un récit sonore qui sait associer sons naturels, éléments symphoniques, et silences volontaires pour offrir un cadre émotionnel et une immersion prodigieuse aux situations présentées à l’écran. On pense particulièrement à ces instants de solitude de la jeune japonaise retranscrits par ces quelques silences parfaitement intégrés et qui offrent une étonnante subjectivité à la prise de son. Un judicieux choix artistique. Babel s’offre globalement un mixage naturel et artistiquement élégant mais très peu dynamique sur le plan multi-canal.

Conclusion et Screenshots HD


Bonus

Aucun !

Conclusion

Studio Canal signe globalement une joli titre auquel il manque toutefois pistes son non compressées et bonus. Assez pauvre tout de même pour une édition Blu-Ray Disc…

ScreenShots HD (Extraits redimensionnés en 1280 x 720 pixels et encodés au format .jpg)

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