Test Blu-Ray : Styx - One With Everything
Publié le par la Rédaction
Styx, le groupe de rock américain et non la « rivière des enfers », a créé l’évènement en mai 2006 lors d’un concert unique en son genre à Cleveland. Non seulement le groupe de rock s’est associé à un orchestre symphonique fort d’une présence de 171 musiciens, mais cet orchestre fut composé exclusivement par des membres âgés entre 13 et 19 ans seulement. L’association était unique : un groupe ayant atteint une maturité objective avec un passif de plus de 35 ans de présence musicale (en 2006), accompagné par un orchestre formé par de jeunes pouces talentueux. Le titre One With Everything, une chanson de leur album de 2003 Cyclorama, en tant que thème officiel du concert, fut un choix judicieusement pensé. Il symbolise « l’unité dans la diversité », à la fois générationnelle et musicale, une diversité qui est la principale caractéristique du concert de 2006 : Styx and the Contempory Youth Orchestra qui sort enfin en Blu-Ray Disc.
Revenons tout d’abord sur Styx. C’est dans les années 70 que le groupe va sortir le plus d’albums, avec un total de 9 unités. Créé à la fin des années 60 sous le nom The Tradewinds, le groupe fut formé par le chanteur et claviériste Dennis DeYoung, les frères Chuck et John Panozzo à la section rythmique (basse / batterie) auxquels viendront s’ajouter les guitaristes James Young et John Curulewski. Cette formation initiale adoptera plus tard le nom de Styx, un nom bien plus rock’n roll s’agissant dans la mythologie grecque d’un des fleuves des enfers. En 1975, John Curulewski quitte le groupe et laisse ainsi sa place à Tommy Shaw, guitariste et chanteur. C’est à partir de l’album The Grand Illusion que le succès commercial du groupe explose. De 1978 à 1980, le groupe est à son apogée. Il enchaîne les succès et déchaîne la presse avec Pieces of Eight, conquiert de nouveaux fans outre-Atlantique avec Cornerstone et enfin sort son plus bel album Paradise Theater.
Mais l’évolution de Styx n’a pas suivi le modèle d’un long fleuve tranquille. Des tensions internes entre Tommy Shaw et Dennis DeYoung vont imposer des modifications pour le groupe. L’album Kilroy Was Here bénéficiera de critiques assez mitigées. A cela s’ajoute des tentatives de carrières solos qui échoueront. C’est au début des années 90 que Styx décide de reprendre le large en se reformant sans Shaw, remplacé par Glen Burtnik, une opération qui aboutit à la sortie d’un album (Edge Of The Century) comprenant un titre fort populaire : Show Me The Way. La santé de John Panozzo l’empêchera d’intégrer le groupe pour la tournée en 1996 (il mourra peu de temps plus tard). Todd Sucherman le remplacera derrière les toms sur la tournée de 1997 (Grand Illusion) qui rencontra un vrai succès et permettra la sortie d’un nouvel album Brave New World, en lien bien sûr avec le roman d’anticipation d’Aldous Huxley.
Après de nouvelles turbulences, plusieurs reformations, Styx s’imposera dans les années 2000 grâce à plusieurs tournées et quelques albums dont Cyclorama sorti en février 2003. Styx n’est donc pas vraiment ce qu’on peut appeler un groupe enraciné, ayant subi un turn-over assez régulier mais qu’importe ! On leur doit aujourd’hui de nombreux hits : Lady, Crystal Ball, Show Me The Way, ou encore l’excellent Renegade.
C’est en 2006 que Styx se prêta au jeu d’effectuer un concert bénéficiant d’un accompagnement orchestral symphonique : le Contempory Youth Orchestra ; à l’image de ce qu’avait effectué Metallica à San Francisco quelques années plus tôt. Comme à son habitude, Styx offre une prestation de qualité, avec de nouveaux arrangements assez spéciaux. Mais les gros hits du groupe étant présents, les fans apprécieront particulièrement.
One With Everything sort le 12 mai 2009 en France en Blu-Ray. La prestation musicale et le test technique sont à suivre en page suivante…
Caractéristiques
Vidéo : Transfert 1080i MPEG-4 AVC (Débit Moyen de 20232 Kbps) / Format 1.78
Audio : DTS-HD Master Audio 5.1 (Débit Moyen de 3158 Kbps), Dolby Digital 5.1 (640 Kbps), et LPCM 2.0
Bonus : 2 chansons de Noel, Interviews, Quake Cam
Titres et Bonus
Liste des titres :
1. Blue Collar Man
2. Lorelei
3. One With Everything
4. It Don't Make Sense (You Can't Make Peace)
5. I Am The Walrus 6. Just Be
7. Everything All the Time
8. Crystal Ball
9. Miss America
10. Criminal Mind
11. Too Much Time On My Hands
12. Boat on the River
13. I Don't Need No Doctor
14. The Styx CYO Medley
15. Fooling Yourself (The Angry Young Man)
16. Renegade
Bonus :
Two Chrismas Songs (HD – 8.13 minutes)
1. All I Want
2. Ring the Bells
Interviews (HD - 9.44 minutes)
Styx et ses membres reviennent sur l’origine du projet Styx + Orchestre. Malheureusement, il n’y a aucun sous-titre français.
Quake Cam (HD - 12.33 minutes)
La Quake Cam située à côté de Todd Sucherman nous permet de suivre le batteur déchaîné. La partition est exécutée à la perfection. C'est propre et efficace.
Prestation musicale
Le concert One With Everything est marqué par une association unique, l’orchestre de Cleveland étant composé de très jeunes membres. Orchestre symphonique oblige, on pouvait s’attendre à une scène figée, mais il n’en est rien. Le concert débute d’ailleurs de façon impressionnante avec Blue Collar Man, où les instruments à vent, les applaudissements, et l’entrée des artistes sur scène font littéralement frissonner. Tommy Shaw n’a rien perdu de sa voix. Laurence Gowan s’amuse à faire tourner son clavier et Todd Sucherman officie derrière la batterie, interprétant la partition à la perfection. Il s’éclate et impressionne à la double grosse caisse sur des breaks chirurgicaux. Le ton est ainsi donné dès les premières minutes.
One with Everything est le morceau qui a servi de thème à ce concert. Les arrangements avec le CYO et les parties sont vraiment d’une très bonne qualité. La quake cam située à côté de Todd Sucherman permet de suivre le batteur déchaîné. Le morceau suivant s’appelle It Don’t Make Sense, avec une jolie violoniste solo qui effectue un job remarquable. C’est un bon blues dominé par la voix et la guitare acoustique de Young, le tout étant conduit sous la baguette de Liza Grossman, la chef d’orchestre.
Mais ce sont certainement les deux morceaux suivants toujours composés pour l’événement à savoir A Burst Of Beethoven et I Am The Walrus (une reprise des Beatles) qui se montrent très originaux de part l’introduction de Lauwrence Gowan au clavier puis de l’enchaînement avec l’orchestre, tout en binaire efficace, avec de nombreux effets de style. L’orchestre n’hésite pas à crier et la section cuivre donne du coffre. On en redemande !
Sur ce concert, on appréciera particulièrement les titres phares comme Crystal Ball, Miss America ou encore le fameux Too Much On My Hands, interprétés avec énergie. Boat On The River envoie vraiment la sauce avec un orchestre souple et un jeu de mandoline de Shaw vraiment embarquant. La cerise sur le gâteau : c’est certainement le Medley avec le CYO : ROCK N’ROLL! Quelle énergie! Jugez par vous même l’incroyable prestation de l’ensemble !
Se démarque ensuite Fooling Yourself, où l’introduction des cordes vous fera frissonner, (« AMAZING » commentera Shaw), une introduction relayée par l’arrivée surprise de Chuck Penazzo, formateur du groupe à la basse qui revient jouer pour quelques minutes. Renegade vient enfin clore ce concert dynamiquement sur un ton des plus énergiques et entraînants. A noter que Styx a introduit dans cet évènement une nouvelle chanson que l’on ne retrouvera dans aucun autre album : Just Be, un titre très joliment écrit.
One With Everything est un joli concert, dans lequel l’association de Styx avec la jeunesse est vraiment atypique mais plaisante à la fois visuellement et musicalement. On en redemande !
Qualité Technique
Vidéo
Ce concert de Styx filmé avec plusieurs caméras HD, débarque sous un transfert 1080i, au ratio 1.78 :1 et un encodage MPEG-4 AVC. Et Eagle ne déçoit pas visuellement parlant. On a le droit à un transfert très précis et coloré. La scène de Cleveland est spacieuse mais abondamment occupée par les quelques 170 individus au talent reconnu. La palette colorimétrique est chaleureuse. Le transfert est dominé par des teintes cuivrées et violines. Le jeu de spots est abondant et l’éclairage est en haute forme ce qui génère des contrastes qui ne manquent pas de punch. On a le droit ainsi à une scène très lumineuse pour un évènement rock. La définition est pointue et aiguisée finement. La mise en scène est habile, met l’accent sur tous les participants à l'aide de nombreux plans aériens, ce qui génère un sentiment de complétude. Aucun gros défaut ne vient s’interposer à cette célébration mise à part quelques fourmillements passagers.
Audio
One With Everything, qui est le thème du concert, a une portée symbolique évidente. L’expression pourrait symboliser l’idéal d’un bon mixage 5.1, représentant l’idée d’une unité sonore cohérente dans la multitude des canaux. Et le pari de l’éditeur est réussi car le mixage 5.1 qui nous est offert ne manque franchement pas d’ouverture spatiale. Une attention particulière a été accordée dans la répartition ambiophonique du corps symphonique, du chœur et des membres de Styx tant bien chaque que morceau présente sa propre expressivité 5.1. Difficile ainsi de caractériser en quelques mots la piste DTS-HD Master Audio qui nous est proposée. La restitution live est grandement dynamique. La scène arrière est toujours exploitée avec force et vigueur. Elle véhicule dans un premier temps les émanations symphoniques, le chœur, et les applaudissements (qui accompagnent de nombreux morceaux avec un judicieux rythme) mais sans forcément s’y limiter.
Si l’on prend l’exemple de la piste 12 (Too Much Time On My Hands), le jeu de clavier de Lauwrence Gowan est habilement réparti sur les voies arrières et fait l’objet d’effets directifs pleinement immersifs. Sur It Don’t Make Sense, le découpage sonore se fait davantage ressentir à l’entame du titre : les applaudissements rythmiques du chœur et du public ainsi que le jeu de violon de la jeune artiste du CYO sont relayés en surround tandis que les guitares de Young et Shaw transitent davantage sur l’axe frontal. En bref, la répartition des effets est bien plaisante et l’enveloppe surround est très réussie.
Conclusion et Screenshots HD
Conclusion
One With Everything est à nouveau un excellent concert édité chez Eagle. La performance musicale est de premier choix. L’association entre Styx et l’orchestre symphonique judicieuse. Le tout ayant été capté en HD pour ne pas en perdre une miette, ce Blu-Ray Disc est donc hautement recommandable !
ScreenShots HD (Extraits redimensionnés en 1280 x 720 pixels et encodés au format .jpg)