Test Blu-Ray : The Mist

Publié le par la Rédaction



Test Blu-Ray : The MistMaître incontesté du suspense et de l’épouvante, Stephen King est devenu en quelques années l’un des auteurs les plus prolifiques du genre. Bon nombre de ses livres ont été portés, avec plus ou moins de succès, à l’écran. De 'Carrie' en passant par 'Simetierre', ces adaptations n’ont pas toujours convaincu. Outre 'Shining', seules celles réalisées par Frank Darabont sont réellement parvenues à susciter beaucoup d’enthousiasme. 'La Ligne Verte' fut en effet un très grand succès tout comme 'Les Evadés'. 'The Mist', adaptation d’une nouvelle écrite par King, confirmera la règle du « jamais deux sans trois ». Darabont y signe là un des meilleurs films d’horreur de ces dernières années.

'The Mist' : c’est un genre assez différent des précédentes réalisations de Darabont. Ce dernier renoue ici avec ses racines et son attachement véritable à la culture du film d’horreur. Aux allures de série B, 'The Mist' tire profit d’un scénario angoissant tout en nous délivrant une vision de la nature humaine profondément pessimiste…ou plutôt réaliste.

Le potentiel horrifique est bien présent. A l’image de 'The Fog' de John Carpenter, Darabont exploite un environnement suscitant l’inquiétude, un huit-clos dans lequel l’homme ne semble plus avoir aucune maîtrise. Le supermarché entouré d’une brume pleine de créatures fantastiques était déjà en soi angoissant. Mais Darabont y ajoutera son style – caméra à l’épaule et tournage ultra-rapide – un style qui confèrera aux scènes beaucoup de réalisme. L’absence de musique durant les ¾ du métrage renforcera cette ambiance documentaire, immergeant davantage le spectateur dans l’horreur.

Le film acquiert néanmoins une envergure supérieure en abordant des thématiques d’une étonnante actualité, et Darabont a su porter à l’écran un double traitement - psychologique et social - d’une rare noirceur. Quelle facette de nous-mêmes la peur dévoile-t-elle ? Comment dans des conditions extrêmes la terreur s’empare progressivement d’une société et la dérègle ? Quel rôle peuvent bien jouer religion et armée dans un tel contexte de dérèglement social ?

En évoquant d’ailleurs une crise suscitée par une erreur de l’armée et à l’issue de laquelle une loi martiale semble être instaurée, Darabont nous exposera en filigrane comment une société peut passer, sans même que nous nous en soucions, d'un concept à un autre; de la liberté citoyenne à un ordre militaire. On comprend dès lors les raisons pour lesquelles générer en amont des menaces sociales, c'est à dire manipuler directement la peur des citoyens, pourrait être une pratique très dangereuse pour nos libertés si employée par une élite en quête de pouvoir. Entre politique, religion et société, Darabont aborde sous l’apparence d’un petit film d’horreur de très grands sujets d’une actualité plus que brûlante. L’homme y est dépeint comme un être faible, capable certes du meilleur mais surtout du pire. Sans être en mesure de prendre du recul sur la situation, l'homme est capable d'abandonner toutes notions de liberté et pire encore : d’effectuer des choix apriori rationnels qui peuvent mener tout droit à l’horreur !

Car le succès de 'The Mist' n’existerait pas sans ce dénouement horriblement réaliste. Contrairement à la nouvelle écrite par Stephen King, Darabont a conçu une fin pour 'The Mist' d’une noirceur totalement ahurissante, nous invitant à réfléchir sur la nature d'une potentielle menace extrême. Et Darabont a renoncé à toutes les propositions alléchantes de la part de studios pour conserver son indépendance et cette fin originale. Un choix qui porte ici tous ses fruits tant cette fin, soutenue par le très émotionnel The Host of Seraphim de Dead Can Dance, vous hantera à jamais.

'The Mist' est disponible en Blu-Ray chez TF1 Vidéo. Le test technique est à suivre en page suivante…

Caractéristiques

Vidéo : Transfert 1080p MPEG-4 AVC (Débit Moyen de 19784 Kbps) / Format 1.85
Audio : Français en DTS-HD Master Audio 5.1 (Débit Moyen de 4670 Kbps) et Anglais en Dolby Digital 5.1 (640 Kbps)
Sous-Titres : Français
Bonus : Conversation entre Stephen King et Frank Darabont, « Quand viennent les ténèbres » : le making-of, « Apprivoiser la bête » : le making-of de la scène 35,  « Les monstres sont parmi nous » : Les effets spéciaux et les créatures, « L’horreur en grand » : les effets visuels, Appréciation d’un artiste : commentaires de Drew Struzan, Web-épisodes et Bandes annonces

Qualité Technique


Vidéo

L’image de 'The Mist' offre des résultats plutôt enthousiasmants. Attention : l’univers du film et le côté budget serré de la production ne forment pas toujours l’idéal d’un transfert haute définition saillant. Le traitement colorimétrique est très attachant. La palette des couleurs joue un rôle primordial dans la création de l’atmosphère du film. Le début de 'The Mist' tire profit de tons vifs et hautement saturés. Lorsque le brouillard tombera sur le supermarché, l’atmosphère deviendra bien plus réaliste. Les couleurs deviennent ternes. A mesure que l’invasion fantastique s’impose, l’ambiance colorimétrique devient donc paradoxalement plus naturelle. Le côté réaliste de la production se ressent également au niveau des prises de vue. Toujours en mouvement, la caméra oscille et n’offre pas toujours une grande stabilité au niveau de la définition. Les détails restent néanmoins solides. Les scènes dans le supermarché offrent des arrière-plans détaillés. Celles effectuées en extérieur sont logiquement bien plus embrumées. Le grain par contre est bien présent. Quelques scènes sont sujettes à du fourmillement mais le rendu est convenablement associé à un film à petit budget (caméra à l’épaule). Les niveaux de noir ne sont pas toujours enthousiasmants ni l’intégration des créatures fantastiques qui manquent sans doute de soutien financier pour égaler, en matière de réalisme, d’autres grands films fantastiques. 'The Mist' bénéficie néanmoins d’un très bon transfert qui ne trahit jamais les intentions du réalisateur qui a conçu un film peu coûteux et surtout tourné très rapidement.

Audio

TF1 Vidéo s’est prêté à un jeu éditorial un peu différent de la norme puisque l’on retrouve une piste en DTS-HD Master Audio 5.1 pour la VF et une piste en Dolby Digital 5.1 pour la VO. Et ici, contrairement aux habitudes, c’est bien le mixage français qui s’impose comme le plus étoffé, un constat qui permet de confirmer toute la valeur des nouveaux formats audio non compressés. Attention, les différences ne sont pas énormes et la piste en VO Dolby Digital 5.1 a su se montrer particulièrement réussie. Mais le DTS-HD offre une dynamique plus généreuse et davantage de poids acoustique à l’ensemble. Les premières minutes sont plutôt calmes. Le réveil acoustique intervient rapidement avec cet énorme tronc d’arbre qui vient fracasser votre espace 5.1. Et ici déjà, le DTS-HD offre un effet plus percutant qu’en Dolby Digital. 'The Mist' est dénué d’accompagnement musical durant la quasi-totalité du film. Les effets surround sont nombreux et parfaitement définis. L’invasion des insectes volants suivie de la pénétration des créatures dans l’enceinte du centre commercial reste un des moments les plus riches sur le plan 5.1. La directivité des effets est appréciable. La scène arrière est bien active durant les différentes confrontations. Elle reste éteinte durant les longues scènes de dialogue.

La fin du film, très musicale, est d’une incroyable beauté. Reprenant le fameux The Host of Seraphim de Dead Can Dance que l’on peut découvrir sur le magnifique 'Baraka' de Ron Fricke, Frank Darabont a effectué un judicieux choix artistique. Les décisions des personnages principaux ont à cet instant des conséquences très importantes et The Host of Seraphim offre des basses volumineuses et pesantes ce qui génère une lourde atmosphère émotionnelle. Superbe ! La piste DTS-HD offre durant la fin du film des prestations toujours plus convaincantes en matière de dynamique générale et de limpidité. Etant amoureux des versions originales, on regrette vraiment que l’éditeur n’ait pas choisi d’offrir du DTS-HD sur les deux versions : VO et VF.

Bonus


Conversation entre Stephen King et Frank Darabont (HD – 12.17 minutes)

Les deux artistes se retrouvent côte à côte face à la caméra. Si l’autocongratulation est de vigueur, on découvre deux hommes profondément attachés à l’écriture et au cinéma indépendant. Souvenirs des précédentes collaborations, analyse de leurs œuvres, et retour sur le script de 'The Mist' : un joli document.

« Quand viennent les ténèbres » : le making-of (HD – 37.27 minutes)

Toutes les étapes de la création de 'The Mist' nous sont ici décrites. Filmé en 37 jours seulement, on découvre que Frank Darabont a du style et de l’expérience. Le réalisateur revient sur le script et cette fin on ne peut plus originale, les limitations liées au budget serré, son expérience dans le domaine des séries TV qui lui a permis d’acquérir un rythme adapté au tournage de 'The Mist'. On revient aussi sur les effets spéciaux. Stephen King et les membres du casting interviendront également.

« Apprivoiser la bête » : le making-of de la scène 35 (HD – 12.10 minutes)

La scène 35 correspond à l’invasion des créatures volantes fantastiques dans l’enceinte du supermarché. Elle constitue l’une des scènes les plus rudes et intense du film. Tournage, effets spéciaux, et choix artistiques : tout y est !

« Les monstres sont parmi nous » : Les effets spéciaux et les créatures (HD – 12.44 minutes)

BonusBêtes étranges aux tentacules effrayantes ou insectes volants : les créatures de 'The Mist' demeurent l’une des grandes attractions du film. Mélange de marionnettes conçues par Greg Nicotero et de créations numériques, elles ont nécessité plusieurs mois de travail.

« L’horreur en grand » : les effets visuels (HD – 16.02 minutes)

Les effets visuels ont été confiés à la société CafeFX, à l’origine des effets dans 'Le Labyrinthe de Pan' de Guillermo del Toro. Sont abordés : le défi lié au manque de temps, l’intéraction des créatures numériques avec des effets physiques, la création des fameuses araignées jusqu’à l’énorme créature finale d’abord créé en maquette puis scannée et animée numériquement.

Appréciation d’un artiste : commentaires de Drew Struzan (HD – 7.21 minutes)

Un des trois plus grands créateurs d’affiches au monde selon Frank Darabont ! Drew Struzan est à l’origine de posters très populaires ('Star Wars', 'Indiana Jones', 'E.T', 'Retour vers le Futur', 'Harry Potter'). Darabont rend avec ce document un second hommage à cet artiste. Le protagoniste étant dans le film un créateur d’affiches pour le cinéma, on comprend désormais à qui s’adressait le clin d’œil. La scène d’ouverture du film était en fait un premier hommage rendu à Drew Struzan !

Web-épisodes et Bandes annonces

Conclusion et Screenshots HD


Conclusion

'The Mist' est une adaptation surprenante et réussie d’une nouvelle écrite par l’illustre Stephen King. Fascinant, le film surprend par sa fin sombre et courageuse. Darabont a signé un excellent titre dans la tradition des films d’horreur : petits budgets et délais serrés. L’édition Blu-Ray Disc offerte par TF1 Vidéo est une réussite. Seule l’absence d’une piste en DTS-HD pour la version originale déçoit les VO-Philes que nous sommes. Autrement, les bonus sont nombreux, intéressants et présentés en HD.

Si vous n’avez jamais vu 'The Mist', sautez donc vite sur cette édition !

ScreenShots HD (Extraits redimensionnés en 1280 x 720 pixels et encodés au format .jpg)

Test Blu-Ray : The MistTest Blu-Ray : The MistTest Blu-Ray : The MistTest Blu-Ray : The MistTest Blu-Ray : The MistTest Blu-Ray : The MistTest Blu-Ray : The MistTest Blu-Ray : The MistTest Blu-Ray : The Mist