Test Blu-Ray : Phantom of the Paradise
Publié le par la Rédaction
Difficile d'introduire de façon originale cette chronique faite à l’égard de 'Phantom of the Paradise', ce film de 1976 absolument admirable de Brian de Palma. Peut-être par une phrase : celle de John Lennon tenue en 1962 qui, prise à la légère pourra simplement vous faire sourire, mais qui, si considérée avec le plus grand des sérieux, pourra peut-être vous initier à une remise en question du bien fondé de l’industrie musicale toute entière :
" Je sais que les Beatles connaîtront le succès comme aucun groupe ne l’a encore connu. Je le sais très bien, car pour ce succès, j’ai vendu mon âme au diable. " 1962
Sans entrer dans les théories les plus profondes ou farfelues, cette phrase tenue par Lennon a l’avantage de faire écho au mythe de Faust, un mythe qui est clairement au cœur du film de 1976 de De Palma. Jusqu’où iriez-vous en termes de sacrifice pour devenir une star ? Seriez-vous prêt à vendre votre âme au diable pour devenir célèbre ? Voilà ce que représente 'Phantom of the Paridise' de Brian de Palma ! C’est une étonnante satire des coulisses de l’industrie musicale, voir même de l'industrie cinématographique tant les deux ensembles pourraient se ressembler dans leur principe de recrutement. 'Phantom of the Paridise' : c’est aussi un scénario en béton qui adapte comme jamais certains des plus grands classiques de la littérature fantastique sous le fond d’une réappropriation du mythe de Faust. Enfin, ce film de 1976 : c’est aussi une mise en scène absolument grandiose, très originale dans sa forme, très expérimentale dans son contenu et absolument superbe au travers ses séquences musicales. On parle généralement d’un film culte.
Le cornu n’est-il pas l’idole des fans de Rock’n Roll que nous sommes ?
Opening nous offre la toute première édition Blu-Ray Disc de 'Phantom of the Paradise', qui pour l’occasion a été remasterisé en HD. Le test technique est à suivre…
Caractéristiques
Vidéo : Transfert 1080p MPEG-4 AVC (Débit Moyen de 24958 Kbps) / Format 1.85
Audio : Anglais en DTS-HD Master Audio 5.1 (Débit Moyen de 1961 Kbps / Encodage 16-bit) et Français en DTS-HD Master Audio 5.1 (Débit Moyen de 2103 Kbps / Encodage 16-bit)
Sous-Titres : Français
Bonus : Présentation du film par Gerrit Graham, Paradise Regained, Carte blanche à Rosanna Norton, Fausse publicité par William Finley, Les deux bandes-annonce
Qualité Vidéo
Tourné originellement en 35mm, 'Phantom of the Paradise' bénéficie pour cette édition Blu-Ray d’un nouveau master. Le transfert est proposé en 1080p et le tout a été encodé en MPEG-4 AVC. Que dire devant l’image qui nous est offerte ? Très franchement, il faut avouer que l’ensemble est bien positif mais qu’il y a encore des hauts et des bas. Si l’apport de définition s’avèrera fort bénéfique pour de nombreuses scènes révélant un fin piqué et une profondeur de champ très honnête pour une œuvre de 1976, d’autres séquences s’avèrent médiocres. Des scènes souffrent d’un niveau de détail qui alterne entre le bon et le très moyen. Côté propreté du master : il en va de même. Certains plans demeurent incontestablement « clean » de toute salissure. D’autres vous apparaîtront beaucoup plus fragiles. Pour tout vous dire, on a pu apercevoir de gros poils pellicule qui sont parvenus parfois à s’incruster en premier plan... Il y a eu un effort de nettoyage mais tout est loin d’avoir été optimisé sur ce master. Heureusement, les couleurs se montrent bien étalonnées et justement saturées avec de jolis primaires à noter. On pense aussi que certains « défauts » sont subjectifs c'est-à-dire que 'Phantom of the Paradise' est un film qui originellement tire profit à se montrer un poil insalubre et inconsistant. Des séquences sont volontairement surexposées, générant des blancs baveux qui créent un flou artistique pouvant être associé à l’aspect fantastique du récit Faustien mais qui offrent un rendu peu adapté aux canons actuels de la haute définition. Cette édition va donc ravir les fans de l’œuvre de Palma mais, par les défauts cités ici, plus ou moins intrinsèques à l’œuvre originale du réalisateur, risque de freiner certains adeptes de haute définition qui attendaient un rendu encore plus propre, moderne et défini. Quoiqu'il en soit, cela reste la plus belle présentation du film disponible à ce jour.
Qualité Audio
Contrairement à la jaquette qui indique la présence de pistes DTS classiques, Opening nous offre bien aujourd’hui du DTS-HD Master Audio. L’encodage a d’ailleurs été effectué en 16-bit. Et bonne nouvelle, ce format a été appliqué aussi bien à la VO qu’à la VF. Seconde surprise et de taille : les différences sont très importantes entre les deux versions. Il semble clair que l’éditeur a soigné la version française et a délaissé la version originale beaucoup moins moderne à l’écoute. D’emblée, si vous choisissez la version française, vous bénéficierez non seulement d’un volume plus conséquent, mais aussi d’une aération beaucoup plus large et élancée et un registre grave bien plus vigoureux et soutenu. Les séquences musicales seront d’ailleurs là pour l’illustrer puisque les chansons n’ont pas été traduites en français et elles sonnent beaucoup plus dynamiques et élancées en VF (en passant, on regrette qu’aucun sous-titre n’accompagne les passages musicaux parce qu’ils ont bien du sens dans le cadre du récit). Voilà ce qui nous fera aujourd’hui préférer la version française.
Mais malheureusement, tout n’est pas parfait sur cette VF. Le rendu sonne parfois artificiel et un poil criard sur les aigus. La scène surround par exemple, relativement éteinte durant l’ensemble du métrage, va vous surprendre à plusieurs reprises en diffusant des ambiances un peu trop surfaites (prenez l’exemple des applaudissements du public à la suite de la première interprétation des fameux Juicy Fruits). Autre aspect relativement peu optimisé : la synchronisation. Les voix françaises ont parfois du mal à coller idéalement au mouvement des lèvres des acteurs…
Côté VO, par contre c’est beaucoup plus propre mais aussi beaucoup plus calme. Outre un volume plus bas, l’ouverture multicanale est frileuse, les appuis en grave beaucoup moins vigoureux et le rendu demeure finalement monophonique contrairement à la VF bien plus épanouie sur l’axe frontal. A vous de choisir ce que vous préférez : entre un rendu original très canalisé sur le canal central (VO) et un rendu plus élargi mais aussi un peu plus artificiel dans sa forme (VF). Félicitons tout de même l’éditeur d’avoir encodé le tout en DTS-HD.
Bonus
Présentation du film par Gerrit Graham (SD - 0.50 minute)
Avec un accent très British, Gerrit Graham nous accueille... en français s’il vous plait. « Bienvenue aux fans de Phantom of the Paradise » !
Et bien merci monsieur…
Paradise Regained (SD - 50.14 minutes)
Gros making of présenté en standard définition qui a l’honneur de revenir sur de nombreux aspects du film. On y retrouve toute l’équipe. Chacun revient sur son personnage. Certains points de l’intrigue et des références culturelles sont aussi délivrés. Il s’agit par contre d’un supplément qui fut déjà présenté sur la précédente édition DVD.
Carte blanche à Rosanna Norton (SD - 9.38 minutes)
C’est rare, mais on donne la parole ici à la costumière d’époque, Rosanna Norton. C'est un document enregistré en 2004.
Fausse publicité par William Finley (SD - 0.35 minutes)
C’est une publicité à prendre à la légère. Elle se charge de nous présenter la figurine du véritable Phantom of the Paradise.
Les deux bandes-annonce
Conclusion et Screenshots HD
Conclusion
Opening signe une édition qui dans l’ensemble est réussie. Le film de De Palma accuse d’une vraie ancienneté mais le master HD, encore perfectible, a su redonner de l’éclat et de la vitalité à l’ensemble. Les bonus sont intéressants et l’éditeur a eu la générosité de nous offrir deux pistes DTS-HD (avec une supériorité de la VF qui vraisemblablement a profité d’un traitement qui n’a pas été appliqué à la VO). Cela nous donne une édition Blu-Ray fort sympathique qui va ravir tous les fans du film.
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ScreenShots HD (Extraits redimensionnés en 1280 x 720 pixels et encodés au format .jpg)