Test Blu-Ray : Là-Haut

Publié le par la Rédaction



Test Blu-Ray : Là-Haut

Drôle, pittoresque, fantastique, poétique et émouvant ! Voilà comment en cinq mots nous pourrions résumer 'Là-Haut', le 10ème long-métrage des studios Pixar en images de synthèse. Ce film porte plutôt bien son nom car à nos yeux il s’est positionné cette année à de nombreux sommets dans l’art cinématographique. Technologique tout d’abord : 'Là-Haut' est un film conçu en 3D relief et pour la 3D relief. Il nous plonge dans des paysages à la fois fantastiques et familiers et offre aussi une profondeur de champ nouvelle qui n’est propre qu’aux récentes productions stéréoscopiques.

Mais la technologie ne fait pas tout. Et si 'Là-Haut' brille, c’est surtout par son histoire, à la fois simple, émouvante et universelle. Ce film, en retraçant le parcours d’un vieil homme qui va accomplir ce qui semble être à ses yeux sa dernière aventure, nous amène à explorer de nombreux thèmes comme très peu de films ont su le faire en des termes à la fois simples et évocateurs pour le jeune public. Et une chose est sûre : c’est que Pixar maîtrise parfaitement son sujet.

Synopsis

Quand Carl, un grincheux de 78 ans, décide de réaliser le rêve de sa vie en attachant des milliers de ballons à sa maison pour s'envoler vers l'Amérique du Sud, il ne s'attendait pas à embarquer avec lui Russell, un jeune explorateur de 9 ans, toujours très enthousiaste et assez envahissant... Ce duo totalement imprévisible et improbable va vivre une aventure délirante qui les plongera dans un voyage dépassant l'imagination.

Caractéristiques

Vidéo : Transfert 1080p MPEG-4 AVC (Débit Moyen de 24004 Kbps) / Format 1.78
Audio : Anglais en DTS-HD Master Audio 5.1-ES (Débit Moyen de 4035 Kbps / Encodage 24-bit), Français et Néerlandais en DTS 5.1-ES (1509 Kbps / 24-bit), Néerlandais et Hongros en Dolby Digital 5.1-EX (640 Kbps)
Sous-Titres : Anglais, Français, Néerlandais, Hongrois
Bonus : Mode Cine-Explore, 2 courts-métrages, L'aventure : c'est extra, Les nombreuses fins de Muntz, Un héros du troisième âge, Les compagnons canins, Russel : explorateur en milieu sauvage, Kevin, notre ami géant qui ne vole pas, Les artisans Pixar, Ballons et dirigeables, La musique de Michael Giacchino, Vie maritale, BD-Live, BA

Analyse du film

"L'esprit d'aventure" ou la navigation divine du héros

Ce qui est à nos yeux inscrit en filigrane dans ce long métrage, l’essence du film en quelque sorte, est ce que l’on pourrait résumer par le concept « d’esprit d’aventure ». Pourquoi ? Car 'Là-Haut' nous initie en quelque sorte à adopter cette attitude particulière, porteuse d’évolution mais aussi de sérénité et d’équilibre. Il ne s’agit pas de tout lâcher et partir hors-du-monde à l’aventure pour en tirer un profit personnel, un trophée. Ce n’est pas cet esprit d’aventure auquel veut nous initier Pixar. Ce n'est pas le message du film. Il s’agit davantage de s’élever graduellement, intérieurement et de façon modérée.

Le film retrace en effet l’histoire de l’élévation d’un personnage figuré par l’envol d’une maison. Assimilé à sa demeure, le personnage Carl Fredericksen démarre bloqué dans son parcours intérieur, maintenu symboliquement ici-bas. Mais à la fin de son « exploration », Carl, ce grincheux de 78 ans, aura acquis l’attitude qui lui aura permis de s’élever, d'une part suffisamment pour atteindre un détachement à l’égard du monde et de ses évolutions profanes, mais avec une flexibilité sensible lui offrant l'opportunité de redescendre à son gré et d'apprécier ainsi les mille et une saveurs du monde d'en-bas - rouge-bleu des voitures, parfums d'une glace au cholocat (cf scène finale)...

Cet « esprit d’aventure » pourrait donc être assimilé à nos yeux à une navigation, une exploration divine permettant au héros de réaliser une élévation, mais une élévation suffisamment modérée, pondérée et équilibrée pour que celui-ci ne s’éleve pas excessivement et puisse retourner dans le monde d’en-bas, la civilisation, et partager avec elle un savoir divin fraîchement déniché. A la fin de son exploration, Carl Fredericksen transmettra bien un trophée à Russel, son jeune accompagnateur, mais ce trophée est bien personnalisé. C’est un savoir sacré, fruit d’une longue aventure d’homme ayant atteint l’âge de maturité. L’exploration de Carl Fredericksen est donc un envol juste, une navigation idéale, assez haute pour s’élever vis-à-vis des soucis de la quotidienneté, mais conservant une certaine flexibilité.

C’est donc là qu’intervient la magie visuelle offerte par Disney. Elle nous amène à assimiler « l’esprit d’aventure » à cette jolie navigation divine, une ouverture à un équilibre subtil entre le haut et le bas, entre une lourde maison et un arc-en-ciel de ballons d’hélium que Fredericksen, le personnage du film, doit parvenir à maîtriser en vue d’accomplir son grand voyage tout en hauteur et flexibilité. Dans ce contexte, la "clé" est bien un outil d’ouverture à cet état d’esprit que se doit d’acquérir Carl Fredericksen au fil de son aventure.

Le parcours cosmique ou Le jeu de l'Oie et la quête divine

D’emblée, Fredericksen nous est présenté comme un vieillard rouillé, à la fois matériellement, physiquement que symboliquement. Il est comme qui dirait bloqué par un obstacle qui l’empêche de réaliser le « grand repos ». Il est attaché à une idole, Charles Muntz, un anti-héros acclamé par les médias, et qui a accumulé les trophées, les objets rares et véhicule au monde entier une fausse image de l’héroïsme. Agissant comme ce dernier, Fredericksen est sans surprise bien trop rigide, bien trop « attaché » pour intenter une véritable évolution. Sa maison est garnie de trophées, de souvenirs, d’objets en tout genre. En vieil homme, il a du mal à « se(é) lever », et ne peut même plus monter seul les escaliers. "18ème" maison d’une rue en pleine rénovation, son domicile doté au passage d’une triple serrure, figure cette attitude négative, cette coupure envers l’absolu promulguée par un attachement envers le matériel et le temporel, deux éléments figeant littéralement le héros dans son parcours cosmique qui le destinait à retourner au Paradis. Ce n’est que progressivement, une fois les premières serrures déverrouillées que Fredericksen va entamer une évolution, un envol. En vieil homme handicapé, Fredericksen doit simplement réapprendre à marcher. 'Là-Haut' va ainsi nous retracer les différentes étapes du long parcours de libération de Fredericksen, ficelle de ballon d’hélium par ficelle de ballon d’hélium...

Malgré tout, la quête du héros n’a rien de complexe ou d’original. Elle est très classique et Pixar s’est appuyé sur des références éternelles. Ce vieil homme aussi âgé soit-il reste un Homme tout de même c’est-à-dire une créature divine expulsée du paradis et qui a pour quête d’y retourner. Atteindre les chutes du Paradis est sa quête. Son aventure néanmoins reste un pur jeu de l’Oie (un jeu de Dabou ?), qui lui faut suivre jusqu’à son terme. La quête n’est rien d’autre qu’une connaissance.

Et c’est bien là que se situe la richesse du film. Pixar a su assimiler ce retour vers le divin à une attitude plus qu’un exploit surhumain. C’est l’essence du film, la connaissance divine qui lui est intrinsèque. Le graal : ce n’est pas la quête mais le voyage en lui-même. C’est cet « esprit d’aventure » qui différenciera Fredericksen à Charles Muntz, le héros de l’anti-héros, l’homme de cœur à l’idole médiatique qui est attaché à l’honneur en tant qu’excellent collectionneur. L’un s’est tellement élevé qu’il a perdu tout contact avec la civilisation ; l’autre parviendra à atteindre un équilibre, une attitude juste. C’est ce qui oppose aussi le début du film, retraçant les exploits historiques de Muntz, ce créateur de séparation (ce Charles Muntz n’est-il pas virtuel, n’est-il pas un personnage de fiction, et ne vit-il pas en dehors de la civilisation ?) à sa fin qui revient sur les exploits héroïques du vieux Fredericksen, des exploits créateurs d’union car faits de simplicité, de compassion et d’altruisme.

Une bien belle aventure universelle...

'Là-Haut' : c’est donc, plus que tout, l’histoire d’une navigation intérieure. Que l’on soit gros, vieux, ou tout simplement à des kilomètres des représentations que nous nous faisons de l’héroïsme dans ses formes les plus superficielles, chacun dispose bien d’un potentiel à exploiter. Ce potentiel est en même temps une quête : c’est cet « esprit d’aventure » qui est toujours quelque part enfoui en nous et qui est gravé dans ce film, tel un véritable message subliminal, de façon purement indélébile. Cette attitude est représentée par ce ballon d'hélium qui peut nous élever dès notre plus jeune âge si on le souhaite, mais qu'il faut parvenir tout de même à maîtriser pour ne pas perdre pied (cf: chute du jeune Fredericksen). La force de Pixar est donc de nous enseigner en des termes simples qu’il suffit juste, à l’image des choix opérés par Fredericksen, ouvrir « les serrures » et « se libérer » des différentes formes d’attachement qui nous éloignent de cette attitude. En faire l’expérience, c’est réaliser la plus belle aventure qui soit, avec ses dangers mais aussi ses nombreuses merveilles cachées.

'Là-haut' : c’est en ces termes l’une des plus belles aventures Pixar de cette décennie que nous achevons aujourd’hui.

Qualité Technique


Vidéo

Ce qui a d’énervant avec ce genre d’éditions, c’est qu’elles réduisent considérablement notre travail. Car devant ce genre de transferts, il n’y a pas grand-chose à dire. On s’installe, calepin à la main. Et après quelques minutes, on oublie le calepin et on apprécie, simplement, sans juger. On prend part à ce voyage incroyable de Carl Fredericksen. Et diable que c’est magnifique ! Donc au risque d’accumuler les superlatifs, on fera simple. 'Là-Haut' est en Blu-Ray Disc une œuvre prodigieuse. On ne voit d’ailleurs pas comment on pourrait consulter ce film en standard définition, tant l’apport de HD est phénoménal sur cette œuvre d’animation, produite pour la 3D relief. Tous les indicateurs sont forcément au vert avec 'Là-Haut'. Le piqué : il est extraordinaire. Les contrastes : ils sont phénoménaux. La profondeur de champ : elle est incroyable. Les couleurs : elles sont tellement vives qu’elles nous donnent le tournis à l’image de cet oiseau imaginaire, le Dabou, réunissant sur son plumage toute la palette de couleurs les plus exotiques et saturées possibles. 'Là-Haut' est un arc-en-ciel de haute définition. Point final !

Audio

Débutons par la version originale présentée en DTS-HD Master Audio 5.1-ES. Avouons que nous avons eu très peur durant la première dizaine de minutes, qui affiche une certaine faiblesse, notamment au travers l’activité surround, relativement minimisée. Mais nos craintes vont vite s’étouffer une fois le voyage de Fredericksen entamé et l’envol débuté. Encodée sous une profondeur 24-bit et forte d’un débit moyen de 4035 Kbps, 'Là-Haut' s’offre une étonnante piste DTS-HD, qui ne manque pas d’atouts pour séduire. Cette piste dispose dans un premier temps d’une bonne dose d’énergie et d’une ouverture générale plus que convaincante. Réservée parfois, elle se montre dans de très nombreux contextes plus que détaillée. La bande son ne déçoit pas sur le plan multi-canal, même si la scène arrière, sur certains effets, aurait mérité d’être plus accrocheuse, plus agressive et épanouie. Mais elle s’active suffisamment pour délivrer de superbes ambiances climatiques qu’il s’agisse de la jungle, d’une scène d’orage, ou de cette pluie battante entendue lors du chapitre 19 (feu de camp nocturne). Cette scène surround ne manque pas de dynamique comme le figurera cette attaque aérienne canine à la fin du film, et où la directivité des effets et l’intensité de l’agression sera bien perçue. Tous les canaux sont actifs, presque en permanence, répartissant le flot d’ambiance, les effets scéniques et la jolie partition de Michael Giacchino. Le bas registre est bien exploité et le haut du spectre ne présente pas de défaut. Les effets sont nets, clairs et tranchés et les voix ont le mérite d’être toujours mis en avant et présentent de la densité. Libre et expressive, la piste DTS-HD de 'Là-Haut' a su nous séduire.

Côté VF, Disney nous offre un compromis relativement positif avec une piste DTS-ES plein débit (1509 Kbps). Moins ouverte que sa consœur, perdant la force expressive associée à la qualité lossless, elle n’en demeure pas moins percutante et délivre dans l’ensemble un large flot d’effets. Notons l’excellent doublage, qui pour une fois, grâce à l’étonnante interprétation de Charles Aznavour, pourrait même être privilégiée, malgré notre accoutumance aux versions originales souvent bien plus riches en interprétation.

Bonus


BonusDisque 1

Mode Cine-Explore

Excellent document présenté en mode Picture-in-Picture.

Passages nuageux – Court-métrage (HD – 5.46 minutes)

Ce court-métrage a été réalisé par Pete Sohn. Amusant et bien fait…

Dug en mission spéciale – Court-métrage inédit (HD – 4.40 minutes)

Ce second court-métrage met l’accent sur le personnage Doug, qui est le fameux labrador qui parle dans 'Là-Haut'.

L’aventure : c’est extra ! (HD – 22.17 minutes)

Tous les décors vus dans 'Là-Hau't ne proviennent pas de l’imagination d’un seul homme. Ils s’appuient en fait sur un documentaire et sur une expédition sur le terrain. Outre cette révélation, ce document revient sur les repérages effectués en Amérique du sud qui ont fourni tous les éléments nécessaires à la composition des différents environnements vus dans 'Là-Haut'.

Les nombreuses fins de Muntz (HD – 4.56 minutes)

Le réalisateur revient sur le méchant du film et ses particularités.

Disque 2

Le second disque réunit tout un panel de courtes featurettes qui mettent l’accent sur les différents personnages et aspects clé du film :

- Un héros du troisième âge (HD – 6.24 minutes)
- Les compagnons canins (HD – 8.26 minutes)
- Russel : explorateur en milieu sauvage (HD - 6.01 minutes)
- Kevin, notre ami géant qui ne vole pas (HD – 5.04 minutes)
- Les artisans Pixar (HD – 4.38 minutes)
- Ballons et dirigeables (HD – 6.25 minutes)
- La musique de Michael Giacchino (HD – 7.37 minutes)

Vie maritale (HD – 9.13 minutes)

Documentaire qui est un mixage de scènes coupées se centrant sur le début de la relation entre Carl et Ellie.

BD-Live et Bandes annonces (HD)

Conclusion et Screenshots HD


Conclusion

'Là-Haut' n'est pas une déception en Blu-Ray. C'est même un prodige ! Le transfert est excellent, la section audio brille également, les bonus sont nombreux, l'interactivité est poussée et surtout : le film est prodigieux.

'Là-Haut' est une édition Blu-Ray immanquable. Hautement recommandée !

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ScreenShots HD (Extraits redimensionnés en 1280 x 720 pixels et encodés au format .jpg)

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