Test Blu-Ray : Jennifer's body - version non censurée

Réalisateur de l'excellent 'Juno', Jason Reitman est passé au rôle de producteur pour ce 'Jennifer's Body', un film pour ados à la frontière de la petite comédie et du film d'horreur. Grand fan de films d'épouvante, Reitman a travaillé avec la réalisatrice Karyn Kusama pour ce film, qui incontestablement a fait parler de lui grâce à la présence de la somptueuse actrice Megan Fox, dotée d'une étonnante beauté plastique.

Ce film d'horreur a été réalisé sous un angle 100% féminin. Ses thèmes, sa photographie, son écriture, les problématiques qu'il soulève, révèlent effectivement une signature féminine. Mélangeant les thèmes de l'oeuvre du King "Carrie", ou le culte "Fantôme de l'Opéra" de Brian de Palma, 'Jennifer's Body' symbolise d'une certaine manière le passage à l'âge adulte et s'approprie tous les grands archétypes de l'imaginaire des adolescentes d'aujourd'hui. Malheureusement, le film échoue quelque part en restant coincé dans l'entre deux de la comédie et du film d'horreur. L'atmosphère est effectivement bien trop enfantine pour susciter vraiment l'épouvante, et cela se ressentira directement dans le rendu visuel, qui tâtonne constamment entre deux univers sans réellement parvenir à en imposer un. Dommage que Karyn Kusama n'ait pas davantage franchi le pas de la perversité.

'Jennifer's Body' reste un excellent divertissement. La photographie reste superbe et Megan Fox en Blu-Ray vaut vraiment à elle seule le détour. Ce test Blu-Ray a été effectué en avant-première nationale.

Caractéristiques

Vidéo : Transfert 1080p MPEG-4 AVC (Débit Moyen de 29686 Kbps) / Format 1.85
Audio : Anglais en DTS-HD Master Audio 5.1 (Débit de 3803 Kbps / Encodage 24-bit), Anglais, Français, Allemand, Italien, Russe et Espagnol  en DTS 5.1 (768 Kbps / 24-bit)
Sous-titre : Anglais, Néerlandais, Allemand, Finois, Français, Italien, Norvégien, Russe, Espagnol et Suédois

Qualité vidéo

'Jennifer’s Body' s’offre un transfert 1080p des plus soignés. Première chose qui interpelle : le grain de l’image. Très cinématographique, il rend quelque part hommage à une tradition de films d’horreur des années 80, portée ici en référence. Ce film a été tourné en 35mm. La palette colorimétrique est très large sur ce long métrage. Celui-ci se positionne, au travers ses thématiques et ses ambiances visuelles, dans un « entre deux ». Il mêle le naturalisme d’une histoire d’ados (look « Juno » omniprésent) au surréalisme d’un genre horrifique plus ou moins affirmé - et qui reste visuellement soft. Les tons, couleurs et l’éclairage suggèrent constamment cet « entre deux ». Aux couleurs naturelles, pleines de vie et saturées des séquences tournées dans le campus, s’opposeront par exemple de superbes plans bleu nuit lunaire, ou de nombreuses séquences surréalistes dominées par des teintes verdâtres et bleutées. Le film progresse d’ailleurs visuellement au fur à mesure de l’avancée de l’intrigue passant du naturalisme (couleurs et lumières naturelles) à une forme d’expressionisme où l’on a mis vraisemblablement l’accent sur les niveaux de bleu et de vert ; deux teintes évocatrices d’un univers essentiellement lunaire. Cet univers, dans sa dimension symbolique, vient représenter à lui seul l’imagination malsaine d’une génération adolescente, l’entame d’un cycle menstruel, les premiers rapports sexuels et les multiples passages de la vie à la mort et de la mort à la vie... Ce sont des sujets cher aux adolescents qui sont abordés de façon artistique dans ce long métrage.

Le niveau de piqué quant à lui ne connaît pas d’entre deux et se révèle franchement éloquent. Excellente définition d’ensemble ! Les scènes sombres ne manquent pas d’élan et les contrastes sont optimaux. C’est au final une image très ciné, très bien définie qui nous est proposée. On apprécie donc sur ce disque l’aspect argentique du rendu et le subtil équilibre visuel atteint. 'Jennifer’s Body' n’est effectivement ni une petite comédie pour ados, ni un pur film d’horreur. Il mixe les deux univers et tout cela est bien évoqué au travers l’image et les choix de la photographie. Excellente présentation !

Qualité audio

Côté audio, ne succombons pas au vice de l’artificiel pratique ou du mimétisme journalistique. Soyons honnête : la VF, limitée à du DTS 768 kbps, ne perd aucunement en dynamique ou en spatialisation face à la VO DTS-HD Master Audio 5.1. C’est une des surprises - et déceptions si vous êtes amateurs des versions originales - de ce disque. Les quelques élans dynamiques de la bande-son (scène d’incendie, interventions rock…) sont finalement presque les mêmes en VF DTS mi débit qu'en DTS-HD non compressé, et la scène arrière ne semble aucunement effacée via cette version française. C’est même parfois le contraire (exemple de cette scène où Jennifer prononce « J’adore ton désespoir » (54.15 minutes), et où l’effet surround vient davantage vous surprendre en VF qu’en VO)... La VF subit toutefois une perte de définition sur la scène frontale ; le doublage français venant effacer quelque peu textures et ambiances d’arrière-plan.

Pour le reste, VO comme VF s’en sortent raisonnablement, 'Jennifer’s Body' subissant toutefois à nos yeux son statut d’entre d’eux (mi chemin entre la comédie et l’horreur). Et ce mixage des genres, cette forme de tâtonnement, l’empêche d’atteindre les sommets d’une piste de démonstration. Le rendu reste plaisant mais un peu soft. On est en fait très loin de l’expérience 5.1 offerte par de récentes productions au genre horrifique plus affirmé. Rassurez-vous : les incursions vers la scène arrière sont perceptibles. Ambiances de lycée, atmosphères surnaturelles (Jennifer qui s’aventure dans une forêt et dévore son copain de classe), et effets plus localisés chargés de vous surprendre sont au rendez-vous. Mais ces effets surround manquent tout de même de vigueur, de profondeur pour susciter un réel effet de surprise.

L'essentiel du spectacle sera diffusé depuis la scène frontale. Les dialogues ne manquent pas forcément de conviction. Les deux pistes tirent profit d’une ampleur réhaussée durant les interventions du groupe de rock qui a vendu son âme au diable. Durant ces instants, le registre grave se montre plus éloquent et s’accompagne aussi d’un élan de générosité de la dynamique générale. Mais voilà... rien de plus ! En somme, 'Jennifer’s Body' en 5.1 :c’est sympathique aussi bien en VO qu’en VF sans que tout cela constitue une surprise de taille. Pas de grosse machine 5.1 délivrant mille et un frissons…

Bonus

Mais où sont passés les bonus ? Si l’éditeur mentionne sur sa jaquette de nombreux suppléments, le disque en notre possession, et à partir duquel ce test a été réalisé, se limite bien aux scènes inédites ainsi qu’au bêtisier.

Vous êtes prévenus…

Film en version cinéma et en version non censurée

5 minutes et 8 secondes supplémentaires.

Bêtisier (SD – 4.55 minutes)

Scènes inédites (HD – 13.56 minutes)

Il y en a sept au total.

Conclusion et Screenshots HD

Conclusion

'Jennifer's Body' est un film intéressant. Si les nombreux fans de Megan Fox n'auront aucun mal à trouver un intérêt particulier à consulter ce long métrage (les gros plans sur Megan sont plus que nombreux dans ce film...), la réalisatrice est parvenue à concevoir un film très féminin abordant sous un style à la fois comique et horrifique quelques grands thèmes familiers aux générations adolescentes d'aujourd'hui. Côté Blu-Ray, le transfert est absolument magnifique et la VF DTS s'en sort bien, affichant en fait des prestations très proches de la version originale encodée en DTS-HD malgré les défauts inhérents au processus de doublage.

Reste que, si l'on s'appuie sur le disque que nous avons reçu pour cette chronique, il manque les nombreux bonus que l'on nous avait promis. A moins que le disque mis en vente soit différent du nôtre, il n'y aura qu'un bêtisier et 7 scènes coupées à se mettre sous la dent.

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