Test Blu-Ray : La Guerre des Mondes

Après Minority Report, les deux monstres sacrés du blockbusting américain, Tom Cruise et Steven Spielberg, se sont attelés, au départ dans un même esprit collaboratif, à un autre projet d’envergure : la seconde adaptation au cinéma du célèbre roman de science-fiction d’H.G Wells : La Guerre des Mondes. Ce roman, paru en 1898, avait effectivement déjà été adapté au cinéma en 1952 par George Pal, dans un contexte marqué par la peur de l’invasion soviétique. Et Steven Spielberg, maître et expert en septième art, avait déjà bien décelé la dimension toute métaphorique de cette adaptation. Il a d’ailleurs déniché dans l’évènement du 11 septembre 2001 une excellente opportunité de remake, l’invasion extra-terrestre d’H.G Wells évoquant de façon presque inconsciente le sentiment de panique vécu par une civilisation américaine qui avait non seulement découvert que l’ennemi pouvait frapper sur son territoire mais que pire encore, il s’y trouvait déjà bien avant l'attaque.

Spielberg a évité toutefois les clichés du genre en se focalisant sur une histoire et des personnages. Au-delà d’une nouvelle invasion extra-terrestre, la guerre des mondes de Spielberg relate avant tout l’histoire d’une métamorphose héroïque. C’est le parcours du héros classique, Ray, un homme très égotique, négligeant à l’égard des autres mais qui progressivement, au fil d’une longue aventure, va entreprendre une transformation intérieure, l'amenant simplement à découvrir et assumer pleinement son rôle de père.

Pour ce film, Spielberg s’est entouré des mêmes personnes avec qui il a accumulé de nombreux succès commerciaux. Le scénario a été écrit par David Koepp (Indiana Jones, Jurassic Park…). La musique a été composée par John Williams, fidèle accompagnateur du metteur en scène. Janusz Kaminski a encore œuvré, toujours de façon très subtile, au poste de directeur de la photographie et les prouesses visuelles d’ILM ont offert à Spielberg toute la liberté créatrice dont il avait besoin pour réactualiser de manière davantage réaliste cette histoire d’invasion. Il faut noter que cette Guerre des Mondes a été réalisée sous un planning très serré. Il s’agissait aussi du premier gros long métrage au cours duquel Spielberg a eu recours à la prévisualisation numérique sur l’ensemble des scènes nécessitant de gros effets spéciaux.

Notons la présence de la jeune Dakota Fanning aperçue avant ce projet dans la série Taken, produite par Steven Spielberg, une série qui traitait déjà de ce thème de l’interaction entre l’homme et les êtres venus d’ailleurs. Ce thème a donc toujours fasciné ce grand monsieur du septième art, d’E.T en passant par le cultissime Rencontres du Troisième Type. La Guerre des Mondes clôt quelque part une trilogie formée par ces trois films.

La Guerre des Mondes est disponible en Blu-Ray chez Paramount. Le test technique est à suivre en page suivante...

Qualité Technique

Caractéristiques

Vidéo : Transfert 1080p MPEG-4 AVC (Débit moyen de 28103 kbps) / Format 1.85
Audio : Anglais en DTS-HD Master Audio 5.1 (Débit de 4083 kbps / Encodage 24-bit),  Français, Allemand, Italien et Espagnol en Dolby Digital 5.1 (640 Kbps)
Sous-titres : Anglais, Français, Allemand, Italien, Espagnol

Qualité Vidéo

A l’instar de Minority Report pour lequel Janusz Kaminski avait déjà œuvré en tant que directeur photo, La Guerre des Mondes est un long métrage qui clairement déroute le spectateur par son esthétique et son abondant mais judicieux filtrage. Filmé en 35mm, ce film est une œuvre de science-fiction certes teintée de beaucoup de réalisme, mais très sombre. Les jeux de lumière sont subtils mais les images sont très filtrées et la palette des couleurs évolue constamment  pour d’une part évoquer, renforcer la menace extra-terrestre et d’autre part refléter le paysage émotionnel mouvant des personnages. On passe par exemple, très lentement, au fil du long métrage, d’une dominante bleutée – évocant l’industriel, le héros impersonnel et l’ennemi organisé - à des dominantes plus riches et combatives allant de l'ocre jusqu'au rouge vif - plus proches du corps, du cœur des protagonistes et évocant quelque part leurs failles respectives. Il faut donc oublier d’emblée les œuvres ultra saturées qui font le bonheur des démonstrateurs de supermarché pour s’accommoder avec un film subtilement éclairé et étalonné. Sans oublier un grain photo à la fois très cinéma, très classique, et très abondant et qui risque de déplaire à certains.

Donc, si l’on tient compte des choix artistiques d’époque, il s’agit à nouveau d’un très bon transfert qui vraiment redonne de l’éclat et de la définition à ce long métrage. C'est un pressage qui se montre de ce point de vue très intègre sur le plan artistique. Le niveau de définition révèle une granularité de l’image assez prononcée. Et l’éditeur n’a pas appliqué outremesure de réduction de bruit (DNR) dommageable ce qui est un excellent point. L’apport en définition est notable comparativement au précédent DVD et les valeurs de contraste et de luminosité sont très positives. Mais objectivement, ce n’est pas un rendu toujours très piqué qui nous est offert et certaines scènes fort granuleuses vous paraîtront peut-être très fragiles, peu précises. Il en demeure une présentation qui semble clairement être en accord avec les choix initiaux du metteur en scène. Et l’encodage MPEG-4 AVC se révèle, à l’image du Blu-Ray d'Il Faut sauver le soldat Ryan, extrêmement solide (débit moyen de 28103 kbps).

Qualité Audio

Tout bon home-cinéphile doit avoir le souvenir en tête des tripodes de la guerre des mondes qui sollicitaient déjà en DVD abondamment le caisson de basse et l'ensemble de vos enceintes. On attendait avec impatience de redécouvrir ce long métrage dans sa version DTS-HD Master Audio 5.1 et clairement on n’a pas été déçu. C’est une VO DTS-HD : MONUMENTALE. Seulement, il y a un hic. La VF, encore une fois, ne suit pas. Elle nous est offerte en Dolby Digital 5.1 (640Kbps) et souffre de la comparaison VF / VO.

Attardons-nous donc exclusivement sur la version originale qui elle seule mérite que l’on y adjoigne des commentaires. Elle se démarque par une excellente gamme dynamique avec ces hausses très violentes du volume sonore qui viennent rompre de longues plages silencieuses oppressantes. La dynamique sensationnelle permet de révéler un mixage très violent et sophistiqué et le DTS-HD (sous un débit de 4083 kbps et une profondeur de signal 24-bit) permet d’en restituer toutes les subtilités. Les aigus sont clairs et tranchants. Les sonorités sont agressives à l’image des coups de tonnerre du début de film et le caisson impressionne avec son activité rugueuse et profonde. A tel point que les Tripodes vont secouer vos sièges avant de balayer l’ensemble de votre espace d’écoute avec une exploitation de la scène arrière très rigoureuse et une directivité des effets vraiment multicanal. C’est un déluge de sonorités acérées et chaotiques qui nous est offert – de la découverte des premiers tripodes, aux confrontations avec l’armée, jusqu’aux subtilités de la scène de la cave, lieu métaphorique de l’inconscient. Toute la scène sonore est bien active. Que dire de plus : c’est une bande son inédite et purement démonstrative.

Bonus

L’invasion : un nouveau regard (SD – 7.39 minutes)

On revient sur la passion - pour ne pas dire la fascination - du metteur en scène pour le thème de l’invasion extra-terrestre. On aborde également comment certains thèmes développés dans l’ouvrage de 1896 ont pu résonner avec l’actualité de l’époque et plus spécifiquement avec le fameux 11 septembre 2001.

Le legs de de G.H Wells (SD – 6.34 minutes)

On retrouve les descendants de G.H Wells ainsi qu’une sorte de biographie de l’auteur que Spielberg décrit comme un véritable philosophe scientifique.

La guerre des mondes revu par Steven Spielberg (SD – 8 minutes)

Ce n’est pas vraiment la guerre des mondes de Spielberg qui est abordée ici mais la première adaptation de 1952 de George Pal. On revient également sur la manière par laquelle Spielberg a tenu à rendre hommage à ce premier film…

Personnages : le noyau familial (SD – 13.22 minutes)

On retrouve ici la tête d’affiche du casting avec en premier lieu Tom Cruise, puis Dakota Fanning, Justin Chatwin sans oublier Miranda Otto. On aborde bien sûr les grands traits archétypaux de leur personnage.

Prévisualisation (SD – 7.42 minutes)

Avant de tourner La Guerre des Mondes, de nombreuses scènes ont été créés en prévisualisation numérique à l’aide du logiciel Maya. On revient sur cette nouvelle façon de travailler ainsi que sur l’étroite collaboration entre les artistes d’ILM et Spielberg.

Journaux de la production

C’est le document le plus volumineux de cette édition. C’est une sorte de gros making-of revenant sur tous les aspects de cette production. Il est découpé en 4 parties :

- Côte est Le commencement (SD 23.30 minutes)
- Côte est : Exil (SD – 19.39 minutes)
- Côte ouest : Destruction (SD 27.29 minutes)
- Côte ouest : La guerre (SD – 22.20 minutes)

Le design de l’ennemi : tripodes et extra-terrestres (SD – 14.07 minutes)

Comment ont été pensés et conçus les fameux tripodes ? Toutes les réponses sont ici.

La musique de La Guerre des Mondes (SD - 11-57 minutes)

La Guerre des Mondes est le premier film pour lequel John Williams a du débuter sa partition sans même avoir vu le film. On revient sur toutes les subtilités de la bande son.

« Nous ne sommes pas seuls » (SD – 3.15 minutes)

Spielberg avouera qu’il s’agit pour lui d’une certitude ! Et on n’en doute pas non plus à la rédaction…

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Conclusion et Screenshots HD

Conclusion

Que les fans de Steven Spielberg se rassurent : ils ont affaire à une édition Blu-Ray Disc de La Guerre des Mondes de qualité. Le transfert se monstre intègre sur le plan artistique délivrant une image granuleuse certes, mais aussi très étudiée et cinégénique. La VO DTS-HD Master Audio s'est imposée comme une nouvelle piste de démonstration à la rédaction et les bonus, bien que présentés en SD, se sont révélés très nombreux, complets et nous ont communiqué tout ce que nous voulions savoir à propos de cette réalisation. C'est donc une édition Blu-Ray tout à fait au point. Mais à nouveau, la VF se limite à du Dolby Digital 5.1...

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Screenshots HD (Extraits redimensionnés en 1280 x 720 pixels et encodés au format .jpg)