Test Blu-Ray : Le Livre d'Eli
Publié le par la Rédaction
Le Livre d’Eli est le cinquième long métrage des frères Hughes. Ce sont deux jeunes réalisateurs, à l’esthétique visuelle très marquée, qui ont débuté dans le milieu de la publicité avant de se distinguer, sur le plan international, avec From Hell, long métrage issu d’un roman graphique. Sept années ont donc espacé ces deux films, différents l’un de l’autre, mais toujours très marqués par un style visuel assez singulier, qui plaît ou déplaît.
Le Livre d’Eli est un film qui se déroule dans un environnement post-apocalyptique. Il est sorti - hasard de calendrier ? – en même temps que la Route de John Hillcoat et se déroule dans un univers relativement proche. On parle d’un monde dévasté, couvert de cendres, sec, froid, sinistre au sein duquel l’ancien système (le nôtre actuel) est devenu miettes suite à une explosion nucléaire. Eli est un des rares survivants ayant connu les deux mondes, pré et post-apocalyptique. Homme humble, paisible, de foi, Eli voyage seul vers l’ouest. Sa mission lui vient de l’au-delà (une voix de l’intérieur…) : sauvegarder le contenu d’un livre dont les exemplaires sont devenus rares et qui ont été bannis de cette société naissante : la Bible. Seulement, la route d’Eli va croiser celle de Carnegie, un homme lui aussi cultivé et qui a conscience que ce livre représente surtout une arme permettant de manipuler les foules. Une confrontation s’amorce. Deux utilisations des écritures saintes s’opposent…
Le Livre d’Eli est un film que nous avons apprécié. Partant du postulat d’un système dévasté et désordonné, il aborde dans un premier temps, et avec justesse, le parcours typique d’un héros à l’envergure mythologique. Eli, qui est interprété par Denzel Washington, représente en effet l’archétype même du héros, qui, fort d’une mission, va entreprendre un parcours initiatique à l’issu duquel il défiera sa foi, ses valeurs et ses idées. Ce film dégage donc une certaine dimension intemporelle et universelle car il traite, non de la bible en elle-même, mais d’un sujet plus large: l’espoir, la révélation. La route d’Eli vers l’ouest, forte d’obstacles, de rencontres, d’heureux hasards, en sera bien sûr un symbole. On sent poindre des critiques possibles, certains ayant vu dans ce long métrage une malsaine propagande chrétienne. Peut-être… Dans tous les cas, les réalisateurs ont quand même cherché à aborder la question du rôle de la religion dans un contexte social dévasté et cela sous différents angles. Les dimensions individuelles et collectives de la foi sont traitées, sous leurs aspects démonstratifs et positifs mais aussi sous l'angle de leurs dérives. Les frères Hughes illustrent quelque part ce que Frank Darabond tentait d’exprimer dans son excellent The Mist. Car lui aussi avait posé dans son film fantastique un regard sur la foi et les dérives associées à cette dernière dans un contexte de déréglement collectif.
L’environnement visuel dans lequel baigne l’aventure des frères Hughes n’est par contre jamais farfelu. L’univers représenté ici fait naturellement écho au monde dépeint par George Miller dans Mad Max. Il s’agit d’un monde « du possible » dans lequel le troc est redevenu la base des échanges économiques, et où le système clanique a refait surface. Mais c’est surtout un univers diablement mis en couleur ! L’esthétique générale du film est incontestablement démonstrative. Filmée en numérique 4K (4096 x 2160 pixels), cette réalisation a bénéficié en phase de post-production d’un incroyable réétalonnage. Les choix et partis pris sont marqués. Mais le traitement des couleurs s’affine avec justesse au fil du déroulement du récit et au parcours du personnage héroïque, évoluant d’un quasi absolu monochrome à un univers où de frêles couleurs associées à des teintes dorées - porteuses d’espoir - parviendront à filtrer. On peut clairement parler d’un environnement qui s’accorde au parcours du héros, aux évolutions psychologiques et spirituelles de ce dernier. A tel point que, tout comme le personnage principal, le ciel semble parfois se diriger vers l’ouest...
A noter que le film, dont les scènes d’action reflètent une dimension art martial certaine, a été coproduit par Denzel Washington en personne. Le Livre d’Eli s’impose donc comme un film très marqué visuellement. On peut quand même y déceler des limites sérieuses. C'est un film qui met en avant de hautes performances visuelles mais qui se veut parfois un peu trop démonstratif. Les ralentis sont très nombreux et accentués. Les personnages ont des traits peut-être un poil caricaturaux. Mais quelque part, ce film a bien été conçu à partir d’un imaginaire retranscrit sur bande dessiné.
Caractéristiques
Vidéo : Transfert 1080p MPEG-4 AVC (Débit moyen de 24837 kbps) / Format 2.35
Audio : Anglais en DTS-HD Master Audio 5.1 (Débit de 1890 kbps / Encodage 16-bit), Français en DTS-HD Master Audio 5.1 (Débit de 1875 kbps / Encodage 16-bit)
Sous-titres : Français
Qualité Vidéo
Le livre d’Eli a été tourné à l’aide de la caméra numérique Red One (4K) dont on ne cesse de répéter les qualités de chronique en chronique. Pour les néophytes, sachez que cette caméra numérique permet de filmer sous une résolution native de 4096 x 2160 pixels, soit approximativement 4 fois la résolution qu’autorise votre diffuseur Full-HD actuel. Concrètement, et même si ce Blu-ray présente le film sous une résolution amoindrie (1920 x 1080 pixels), l’apport en termes de définition, de piqué et de précision colorimétrique se fait clairement ressentir. Et s’agissant d’une œuvre intégralement numérique, il n’y a aucune granularité ou défaut de pellicule à noter. Le Livre d’Eli s’offre donc un transfert magistral. La définition est excellente, pour ne pas dire bluffante. La copie respecte surtout les partis pris esthétiques très marqués des frères Hughes à savoir des couleurs abondamment désaturées mais qui évoluent tout de même au fil du récit et de l’accomplissement de la mission spirituelle du héros interprété par Washington. Aucun grain ni de bruit vidéo. C’est propre, sans aucune bavure. Peut-être un peu artificiel, il faut le reconnaître…. L’univers est presque intégralement sable-monochrome mais tout est stylisé, très démonstratif, contrasté. Entre dégradés de ciel, lumières subtiles infiltrantes, et noirs profonds, c’est vraiment une superbe présentation. L'encodage a été effectué en MPEG-4 AVC. Sachez qu'on a adoré.
Qualité Audio
Remarque identique au niveau des prestations audio. Metropolitan nous a offert deux pistes DTS-HD Master Audio 5.1 totalement exceptionnelles. On vous les recommande ! D’abord parce que la gestion de la scène sonore est « pleine » au sens premier du temps. Tous les canaux participent, avec une dynamique terrifiante, au spectacle post-apocalyptique qui nous est proposé. En clair : les scènes d’action, ralentis, explosions jusqu’aux coups de feu retentissants durant la scène où plusieurs milliers de cartouches de mitrailleuses vont être déployées sur la maison protégeant nos héros, vont être l’occasion pour vous de tirer pleinement profit de votre installation. La scène arrière est active, fait preuve d’une présence exceptionnelle. Et surtout : les sonorités sont vraiment mobiles. Certaines séquences dont le fameux tournoiement de la mitrailleuse sur la scène précitée valent vraiment le détour et font preuve d’une mobilité spatiale de premier choix. Incisive et percutante, la dynamique est excellente. La VF elle aussi ne démérite pas et tire profit du codec DTS-HD Master Audio, c’est certain. On lui préfère tout de même la VO, encore plus précise. Mais qu’importe : ce Blu-ray est exceptionnel sur le plan technique.
Bonus
Les coulisses du film (HD – 17.54 minutes)
Ce document est présenté en HD. Il fait un peu le tour d’horizon de cette réalisation abordant dans un premier temps le projet (post-apocalyptique), les personnages (de Denzel Washington à Gary Oldman), tout en approfondissant les thèmes développés dans le film (la foi, la religion, le sacrifice). C’est un bon document.
Rencontre avec Denzel Washington (SD - 19.42 minutes)
Laurent Weil, le journaliste spécialisé pour Canal+, interroge Denzel Washington aux USA. Pas mal de sujets sont évoqués : l'attrait de Denzel vis-à-vis de ce projet, la collaboration avec les frères Hughes, la foi et l’écologie, et les futurs projets de l’acteur-réalisateur.
Contes perdus (HD – 10.09 minutes)
Ce sont deux romans graphiques animés présentés en HD.
Une nouvelle civilisation (HD – 13.02 minutes)
Retour sur le sujet principal de ce long métrage. Acteurs, réalisateurs, experts en religion, économie et société font tour à tour mention de leur vision d'un monde post-apocalyptique.
La musique du film (HD – 4.51 minutes)
Très courte interview du compositeur et d’un des réalisateurs portant sur la musique du film. Un peu court tout de même... On n’apprend pas grand-chose.
Scènes coupées (HD – 1.53 minutes)
Elles sont au nombre de cinq.
Conclusion et Screenshots HD
Conclusion
Intégralement filmé en numérique 4K (Red One), Le Livre d'Eli est une oeuvre visuelle au style très marqué. Clairement, cette édition Blu-ray se veut exceptionnelle. Tournage numérique 4K oblige, elle offre des images à couper le souffle, d'une solidité et d'une précision exceptionnelles. Les deux bandes son DTS-HD assurent elles-aussi le spectacle. Les bonus sont nombreux, principalement en HD. Malgré un léger manque d'interactivité, on peut en conclure qu'il s'agit d'une édition Blu-Ray plus que positive. On ne peut que vous la recommander...
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Screenshots HD (Extraits redimensionnés en 1280 x 720 pixels et encodés au format .jpg)