Test Blu-Ray : Rec
Publié le par la Rédaction
Film d'horreur espagnol réalisé en 2007 par Paco Plaza et Jaume Balagueró sur un scénario de Jordi Galcerán et Luis A. Berdejo, Rec est un long métrage qui clairement a le mérite de vous embarquer. Filmé caméra au poing, en numérique, sous un très petit budget, Rec a attiré en Espagne plus de 1,5 million de spectateurs et a reçu trois prix à l'occasion du Festival du Film fantastique de Gérardmer de 2008.
L'histoire est la suivante : Angéla est une journaliste qui travaille pour une télévision locale espagnole. Accompagnée uniquement de son caméraman, elle réalise un documentaire dans une caserne de pompiers et désire clairement accompagner l'équipe en situation d'urgence. Car Angéla veut faire un documentaire spectaculaire, sensationnel. Elle veut tout enregistrer... La journaliste, accompagnée de son caméraman, se rend dans un immeuble dans lequel d'horribles cris ont été entendus. Lorsque les pompiers s'apprêtent à secourir une vieille dame dans son appartement, le pire survient : celle-ci mord l'un des agents. A sang. Plus terrible encore : il se murmure qu'une infection de type démoniaque parcourt l'immeuble et amplifie la violence des résidents. Le gouvernement décide d'isoler le bâtiment en vue que l'infection ne s'étende encore plus. De fait, Angéla, son caméraman et l'équipe de pompiers sont faits prisonniers et risquent à leur tour d'être infectés.
Rec est clairement une pure réussite cinématographique, au degré de réalisme suramplifié grâce à plusieurs artifices. Le tournage a été effectué caméra au poing et confère énormément de réalisme aux scènes. Dans ce film, c’est clairement la caméra à la première personne qui convoque le spectateur dans la situation éprouvante de l'infection et le sentiment d'immersion conféré est de premier ordre. La caméra et les prises de vue sur le qui-vive font clairement office d'effet spécial et structurent d'une manière inédite la narration. L'anonymat presqu'absolu des acteurs renforce également le côté réaliste de la mise en scène, tout comme l'absence de musique et l'équipement sélectionné (camescope numérique presque grand public). Plus qu'un film d'horreur conventionnel, les deux réalisateurs nous offrent donc l'opportunité de vivre une expérience qui clairement monte progressivement en hystérie. En filigrane, Paco Plaza et Jaume Balagueró s'offrent même le luxe d'aborder un sujet préoccupant : celui de notre rapport contemporain à l'image, et surtout à la production des images. Ils appréhendent quelque part - sans le vouloir ? - l’évolution du discours médiatique qui répond désormais aux conditions nouvelles dans lesquelles les journalistes exercent leur métier, et surtout aux techniques de dramatisation, célèbres, parfois vulgaires, impliquées par la progression des logiques d’audience. Rec est donc clairement un film qu'il vous faut découvrir, si ce n'est déjà fait. L'édition Blu-ray est disponible chez Wild Side.
Caractéristiques
Vidéo : Transfert 1080i/25fps MPEG-4 AVC (Débit moyen de 32501 kbps) / Format 1.85
Audio : Espagnol en DTS-HD Master Audio 5.1 (Débit de 1524 kbps / Encodage 16-bit), Français en DTS-HD High Resolution 5.1 (Débit de 3018 kbps / Encodage 16-bit)
Sous-titres : Français
Qualité Vidéo
Petit budget, tourné en HD caméra au poing à l’instar de Cloverfield ou du Blair Witch Project, Rec est un film qui visuellement sort bien sûr des sentiers battus. S’éloignant du format narratif et visuel traditionnel du cinéma, cette technique de tournage à la première personne, désormais connue, permet d’immerger directement le spectateur au centre de la scène, le convoquer au cœur de l’action ce qui confère beaucoup de réalisme au rendu. Difficile donc de juger ce transfert avec nos critères « HD » habituels. Car toutes les imperfections images deviennent ici des atouts et servent le récit plus qu’elles ne le desservent. Wild Side signe donc un excellent transfert. Premier point : le film est présenté au format vidéo : 1080i 25fps. Bien qu’instable, le niveau de définition est positif mais varie au gré de la mise au point sur le qui-vive d’une caméra vidéo et des mouvements abruptes du caméraman. L’encodage AVC est très solide, offre un rendu fluide et dénué d’artefacts. Les couleurs, souvent naturelles, sont très bien retranscrites. Les noirs sont de bon niveau et les contrastes restent lisibles sur la plupart des plans. Alors bien sûr, il y a du bruit sur les sections d’image peu lumineuses – un bruit même suramplifié sur les scènes les plus gores - mais tout cela est intentionnel et intrinsèque aux conditions très délicates d’éclairage, de l'équipement employé et aussi aux rajouts de post-production. On parlera d’un film d’horreur réaliste, particulièrement sombre et granuleux, mais qui s’offre une excellente présentation.
Qualité Audio
Difficile de vous recommander de visionner ce film en VF. Car dans ce contexte, on y perdrait l'atout premier de ces longs-métrages dont le tournage a été effectué caméra au poing : la spontanéité et le jeu originel des acteurs. Donc direction VO Espagnol sans aucune hésitation !!! On peut remarquer que le rendu de cette VO, présentée en DTS-HD Master Audio, est très frontal. Honnêtement, l’activité de la scène arrière se veut minime. Mais la bande son est hyper détaillée et très réaliste. Les sonorités, fines et tranchées, sont superbement mises en espace sur l’axe avant. On décèle aussi un gros travail effectué au niveau du design sonore notamment dans le traitement des infectés (cris, hurlements venus tout droit de l’enfer) et des bruitages (brisements de vitres...) Les voix de l’héroïne journaliste restent clairs, intelligibles. Les séquences les plus mouvementées s’offrent une bonne réserve de dynamique et les flux sonores évènementiels dégagés par cette VO sont vraiment terribles. A noter qu’aucune musique n’accompagne ce métrage. Malgré ce côté très frontal du mixage, c’est une excellente VO très réaliste, détaillée, et qui a le mérite de nous plonger au cœur de la situation très anxiogène du film.
Bonus
Tourner un film d’horreur : mode d’emploi (SD – 29.38 minutes)
Direction bureau de production de Paco Plaza. Objectif : tourner un court-métrage à l’aide d’un Nokia (téléphone mobile) c’est-à-dire : presque rien. Les différents points importants nécessaires pour réaliser un film chez vous avec peu de moyens vous sont exposés. Par exemple : raconter une histoire simple dans le lieu qu’on peut utiliser. Seconde étape : le casting… Le résultat intitulé « Manitou – Indien Fou » est présenté partiellement à la fin du document.
Making-of (SD – 39.10 minutes)
Ce document est excellent. On retrouve les deux réalisateurs présenter de A à Z leur projet : de la renonciation aux conventions narratives du cinéma traditionnel, au format de tournage proche de la réalité, au choix des acteurs (totalement inconnus), sans oublier le maquillage qui a permis de mettre en forme physiquement la transformation des infectés. Tourner Rec, visiblement, malgré les difficultés, fut vécu et pensé par les deux créateurs comme une grosse partie de plaisir et cela se ressent à la lecture de ce doc...
Scènes coupées (SD - 22.40 minutes)
5 scènes coupées au montage final : Plan de service, évacuation de service, le couloir tapissé de Clous, La caserne des pompiers.
Dans les coulisses (SD – 16.17 minutes)
Cette rubrique nous plonge dans les coulisses de trois scènes : L’attaque de la vieille dame, L’évacuation du blessé, Montée en enfer.
Entretiens
Trois interviews nous sont offertes :
- Du chef opérateur Pablo Rosso
- Du Sound Designer Oriol Tarrago
- Des réalisateurs
Les quatre fantastiques (SD – 17.17 minutes)
Une autre interview des quatre créateurs du film réunis : Jaume Balaguero, Paco Plaza, Juan Antonio Bayona, Gonzalo Lopez-Gallego. L'interview a été réalisée par Premiere.fr.
Confidences de Manuela Velasco (SD -12.14 minutes)
Petite interview de la séduisante actrice interprétant l’héroïne journaliste du film : Manuela Velasco.
Les archives secrètes (SD – 1.34 minutes)
Sorte de scène coupée...
Casting (SD – 10.08 minutes)
Zoom sur Jennifer, pompiers, policiers, et coiffeur.
Court-Métrage de Paco Plaza (SD - 15.32)
Nom de code : Abuelitos.
Les Ongles : Court-métrage du concours Nokia-Rec (SD - 8.01 minutes)
Nokia avait organisé un concours à l’occasion de la promotion de Rec. L’objectif : tourner un court-métrage avec le Nokia N95 c'est-à-dire un téléphone mobilee. Les Ongles constitue le court-métrage ayant remporté le concours.
Conclusion et Screenshots HD
Conclusion
Rec est un excellent film d'horreur au tournage numérique très spontané. Wild Side nous propose une excellente édition Blu-ray. Le transfert est de qualité, VF et VO sont offertes en DTS-HD et les bonus sont vraiment très nombreux, complets et divertissants. L'éditeur est même allé jusqu'à nous offrir un document dans lequel les deux réalisateurs du film nous offrent toutes les clés pour tourner un court-métrage à la maison avec très peu de moyens. En somme, c'est vraiment une excellente édition Blu-Ray Disc !
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