Test Blu-Ray : Drive

Synopsis

Un cascadeur se métamorphose dès que la nuit tombe : il devient pilote de voitures pour le compte de la mafia. La combine est bien rodée jusqu'au jour où l'un des casses tourne mal et l'entraîne dans une course-poursuite infernale. Pour sauver celle qu'il aime, il devra se venger de ceux qui l'ont trahi...

Hypnotique ! Voilà le mot qui vous viendra à l’esprit lorsque vous découvrirez ou redécouvrirez Drive et sa bande originale qui colle aux images avec une force presque magnétique. Il faut avouer que Nicolas Winding Refn nous avait déjà offert de splendides images avec Valhalla Rising. Mais aujourd’hui, en s’attaquant au roman éponyme de James Sallis, il nous éblouit grâce à la beauté contagieuse de chacun de ses plans.

Beaucoup de choses se déterminent aujourd’hui. En très peu de mots... Nicolas Winding Refn laisse les silences s’exprimer avec grâce et éloquence. Les regards à eux seuls se révèlent communicatifs. L’implicite règne en maître. Le scénario, tout comme le personnage interprété par Ryan Gosling, presque simplistes, prennent une dimension captivante grâce aux non-dits : tout ce que le spectateur repère ou devine. L'intensité s’élève ainsi grâce à une simple ambiance, une musique, un silence. Des phases plus intenses, plus violentes aussi, viennent ajouter à l’ensemble du rythme, un équilibre ainsi qu'une dimension spectaculaire. Le film tout entier se révèle finalement à l’image du personnage principal qui est parti en quête de sa propre réalisation héroïque. Animé de forces vives et contradictoires, il se révèle simple, juste, mais terriblement efficace aussi. Un grand moment de cinéma.

Caractéristiques

Vidéo : Transfert 1080p24, Encodage MPEG-4 AVC (Débit moyen de 26555 Kbps) / Format 2.35
Audio : Anglais en DTS-HD Master Audio 5.1 (Débit moyen de 1742 kbps / Encodage 16-bit), Français en DTS-HD Master Audio 5.1 (Débit moyen de 2144 kbps / Encodage 16-bit)
Sous-titres : Français

Qualité Vidéo

Drive a été réalisé en HD numérique. La quasi intégralité du film a été tournée à l’aide de la caméra numérique Arri Alexa (Melancholia, Hugo...), qui est réputée pour son excellente plage dynamique. C’est d’ailleurs pour cette raison principale que Nicolas Winding Refn et son directeur photo Newton Thomas Sigel ont exploité ce modèle, leur autorisant au maximum l’usage de lumières naturelles, urbaines. L’Arri Alexa leur offrait également une excellente lisibilité en situation de basse lumière.

Toutes ces forces, on les retrouve retranscrites sur les images exceptionnelles délivrées par cette édition Blu-ray Disc. Ne cherchez pas d’éventuels défauts à cette présentation. Il n’y en a pas. Tournées en numérique, les images ont cette qualité de ne faire l’objet d’aucune forme de granularité déplaisante. Le niveau de définition se montre excellent, sur chacun des plans du film qui se révèlent cadrés avec un soin extrême. Les images restituent une colorimétrie soigneusement étudiée, avec des dominantes orange-chair et bleu-cyan qui se révèlent somptueusement complémentaires. Ce sont surtout les contrastes forts et l’extrême lisibilité des séquences tournées en basse lumière qui interpellent. Aucune montée de bruit vidéo ne vient s’introduire sur les plans nocturnes tournés à Los Angeles. Ce film se montre parfaitement lisible visuellement et cela en toutes circonstances. Les noirs se montrent impeccables, denses, insondables.

Un idéal technique donc que l’on doit évidemment au tournage HD, à la qualité de la mise en scène, au style visuel du cinéaste... Et aussi, il faut le souligner, à l’encodage MPEG-4 AVC, qui, à l’aide d’un bitrate moyen d’assez bon calibre (26555 kbps), assure son job avec efficacité, sans présenter à l’écran de faille compressive apparente. Une excellente présentation !

Qualité Audio

Fort de ses bonnes habitudes éditoriales, Wild Side nous offre pour notre plus grand plaisir VO et VF en DTS-HD Master Audio 5.1. L’encodage a de nouveau été réalisé sous 16-bit de profondeur, avec un bitrate audio qui ne franchit logiquement aucun sommet. Mais tout cela est bien secondaire, tant le mixage original de Drive, tout comme sa VF, se veut à l’écoute une vraie bénédiction. N’hésitez d’ailleurs pas à rehausser la piste de quelques décibels en ajustant le volume de votre amplificateur pour en apprécier toute la subtilité et les nuances. Car la force de cette bande son n’est certainement pas d’en mettre plein la vue. Au contraire. Le mixage 5.1 réalisé se montre plutôt sobre, réaliste. Il est constitué avant tout de scènes très calmes, contemplatives, d’une douceur parfois extrême. Ces scènes sont, dans un second temps seulement, rompues par des instants d’une violence pure, qui retiendront votre attention. Mais ne tombons pas dans l’artificiel en réduisant Drive à ses seuls - et plutôt brefs - passages de violence exacerbée. Là n’est pas l’essentiel.

Encodée en DTS-HD Master Audio, la version originale se montre vraiment captivante. Constituée de phases calmes et de séquences beaucoup plus agitées, c’est à elle principalement que l’on doit la force hypnotique du métrage. Les ambiances propres aux scènes de vie qui nous sont présentées à l’écran envahissent régulièrement la pièce d’écoute, avec beaucoup de réalisme. La scène arrière participe amplement au spectacle et délivre son lot de sonorités. Sans trop en faire toutefois. Elle accroît néanmoins le réalisme spatial avec une extrême efficacité. A ce sujet, l’une des premières séquences, durant laquelle on suit le héros en voiture (lorsqu'il est poursuivi de toutes part par les forces de police) se montre très démonstrative. On retiendra de cette séquence une mise en scène sonore astucieuse laissant la part belle à de nombreuses plages silencieuses qui instaurent rapidement une tension dramatique certaine et palpable. On notera aussi un passage d’hélicoptère transversal dont la trajectoire sera somptueusement reproduite dans la scène sonore.

D’autres qualités parsèment cette bande son. Les gammes dynamiques par exemple. La piste est capable de déployer une ambiance feutrée, apaisée, et de la rompre avec de véritables uppercuts sonores, ultra-violents, et dont l’amplification se veut presque sauvage. On pense particulièrement aux différents tirs au fusil à pompe dont on vous laissera le soin de découvrir toute la puissance. On pourrait citer également la seconde grande scène de course poursuite en voiture (milieu du film) qui fait monter les décibels, sans jamais fléchir. Pour le reste, c’est surtout la qualité de la restitution de la bande originale qui a retenu notre attention. Composée de morceaux pop-electro, elle est restituée avec beaucoup d’ampleur et confère une ambiance singulière au film, sollicitant agréablement les différents canaux, caisson de basse compris. Les titres sélectionnés ont surtout cette qualité de participer directement à la mise en scène. Ils permettent finalement aux spectateurs de pénétrer dans un plan d'analyse davantage psychologique, leur offrant la possibilité de percevoir la dimension intérieure des personnages, de deviner les émotions qui les traversent, leurs réactions les plus intimes. Une très belle section.

Bonus

Drive without a Driver (HD - 26.58 minutes)
Nicolas Winding Refn se confie dans une interview réalisée par et pour Wild Side. On apprend comment le projet Drive est né, a été développé. Au travers cette interview, le metteur en scène danois évoque aussi ses relations ambiguës avec Hollywood. Il s’agit d’une très belle interview.

Making-of (SD - 14.18 minutes)
Un making-of assez médiocre il faut le dire. Il s’agit davantage d’une longue featurette promotionnelle. On retrouve l'équipe du film en interview et quelques images issus des coulisses de la production.

Bandes-annonces (HD)

DTS Sound Check

Conclusion et Screenshots HD

Captivant, Drive de Nicolas Winding Refn nous a offert un grand moment de cinéma. En supplément, Wild Side nous a vraiment comblé aujourd’hui avec une édition Blu-ray Disc de très bonne qualité dotée d'un transfert 1080p impeccable, de deux pistes DTS-HD qui le se sont tout autant, et de quelques bonus appréciables dont une succulente interview de Nicolas Winding Refn présentée en HD. Difficile de passer à côté de cette édition que l’on considère très sincèrement indispensable en ce début d’année 2012. Hautement recommandé par la rédaction.

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Screenshots HD (Extraits redimensionnés en 1280 x 720 pixels et encodés au format .jpg)